Avec de très grandes difficultés, Peñarol est la seule équipe à avoir gagné ses deux premiers matchs et prend donc la main dès la deuxième journée. Le reste de la semaine est marquée par les élections à la tête de la fédération et, comme toujours, ses drôles d’histoires.

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Guide de la saison

Nacional a commencé la deuxième journée par un match nul qui entraîne les premiers débats au sein du club. Le Bolso avait battu difficilement Liverpool lors de la première journée grâce à deux buts en tout début de match et grâce aussi peut-être à quelques absents côté Liverpool. Nacional recevait pour cette deuxième journée Cerro Largo, une équipe en pleine reconstruction avec quinze (!) recrutements durant le mercato. Face à un Nacional en manque d’idée offensive, cette nouvelle armada a bien tenu le choc et a obtenu un bon match nul (0-0). L’équipe de Zielinski a été quelque peu critiquée pour son manque d’occasions, mais elle souffre énormément du départ de Carballo et de la blessure de son remplaçant « naturel » Ginella. Dans le jeu, seul Fagúndez apporte des solutions et l’on commence à être un peu inquiet côté Bolso de Pereiro qui ne montre pas grand-chose. Et il semblerait, aussi, que Gigliotti ne soit pas Suárez, alors que le Pistolero avait toujours, il y a de cela quelques mois, une solution à proposer pour ce type de match.

Le football a continué durant le week-end avec Torque qui a confirmé son bon début de saison avec une victoire contre Fénix, mais aussi les victoires de River et de Cerro (très belle victoire de l’Albiceleste avec une magnifique frappe d’Abero). Pour cause de « finale » du Sudamericano U20, Peñarol disputait son match lundi soir au Centenario pour ce qui était un beau match d’été et, surtout, l’occasion pour Peñarol de prendre la main. Arias est passé à une défense à trois pour ce match. Cela a offert un match avec beaucoup de spectacles et quelques boulevards. Le premier but est venu de La Luz, sur une belle frappe (sans doute un peu contrée) d’Ignacio Neira. Heureusement pour Peñarol, Menosse égalise sur corner très rapidement seul au milieu de la surface avant qu’Arezo n’égalise sur penalty à la 53e de la première mi-temps, temps ajouté notamment après que l’arbitre a dû passer une dizaine de minute devant une télé du VAR à l’écran noir, ne fonctionnant pas… Après un nouveau but d’Arezo à l’heure de jeu, on pense que le match est plié mais La Luz a durant tout le match trouvé des intervalles, des espaces dans la défense. À la fin du match, Nicolás Royón en profite et marque un doublé en cinq minutes. À la suite du deuxième but, il vient célébrer devant le banc de Peñarol et une discussion animée se produit entre le Vascito Aguirregaray et Tata González. La plus belle action du match entre ces deux remplaçants qui ne sont pas entrés en jeu. La Luz y perd peut-être un peu d’influx et Peñarol en profite en obtenant un penalty à la presque dernière minute. Arezo, encore, en profite également et marque son troisième but de la soirée, son quatrième en deux matchs (!). Dans la difficulté, en jouant bien offensivement mais avec quelques inquiétudes défensives, Peñarol s’impose sur le gong et prend la tête.

Cela aurait pu être la plus belle confrontation de la semaine, c’était sans compter sur le véritable clásico uruguayen : les élections de l’AUF. Nacho Alonso doit en effet remettre son mandat en jeu et il voit se dresser contre lui… l’ancien président de la Fédération Uruguayenne de Rugby, et actuellement sous-secrétaire d’état chargé des sports, Pablo Ferrari. Alonso est le favori et il a créé au fil du temps son petit environnement qui le soutien composé des clubs de première division sous forme de SAD (Torque, Boston, Racing…), mais aussi le syndicat des joueurs. Ferrari a de son côté Peñarol et tous les clubs historiquement pro-Casal (Defensor, Wanderers, Liverpool). Et tout ce petit monde n’a cessé de s’insulter ces dernières semaines avec des accusations logiques de corruption et des menaces de poursuite. Cela a continué toute la semaine précédant l’élection avec également le refus de la CONMEBOL de valider la candidature Ferrari car il est quasiment membre du gouvernement, mais aussi et surtout le retour de Gerardo Molina. Molina est un fou qui en 2016 avait promis au président de la fédération de l’époque (Wilmar Váldez) que la chaîne nationale chinoise était prête à mettre 100 millions de dollars par an pour diffuser le football uruguayen. Ce que l’on appelle, en termes économiques, un fou furieux. C’était faux évidemment, ce citoyen argentin avait laissé des dettes partout ne réglant pas son hôtel à Montevideo… Et l’histoire en était resté là. Il a réapparu ces jours-ci pour dire tout le mal qu’il pense d’Alonso qu’il accuse d’avoir, à l’époque, fait torpiller son projet en demandant des fonds pour les dirigeants de l’AUF. Une anecdote de plus dans une campagne bien comme il faut, comme d’habitude. Alonso devrait, malgré ce pauvre Gérard Molina, être réélu à la tête de l’AUF.

Résultats et classement

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Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba