Alors que l’Australie prépare son duel face aux Émirats Arabes Unis, la conférence de presse d’avant match a été le théâtre d’une question qui fâche concernant un ancien international bahreïnis et résident australien, Hakeem Al Araibi, dont la vie est menacée.
Hakeem Al Araibi est un footballeur professionnel de 25 ans qui a porté le maillot de la sélection du Bahreïn. En 2012, les autorités du Bahreïn l’arrêtent pour avoir participé à des faits de vandalisme à l’encontre d’un commissariat de police commis alors même qu’il disputait ce jour-là un match diffusé à la télévision. Le joueur sait alors que ces accusations ne sont qu’un prétexte pour l’arrêter après qu’il a soutenu son frère qui menait une campagne de protestation pour le retour de la démocratie l’année précédente et pour le simple fait d'être chiite. Il passera trois mois en prison, étant torturé, avant d’être libéré. Deux ans plus tard, alors qu’il est en déplacement au Qatar pour jouer avec la sélection du Bahreïn, il apprend que son frère est condamné à dix ans de prison pour ces faits de vandalisme. Il décide alors de fuir, passant par l’Iran, la Malaisie, la Thaïlande avant d’atterrir en Australie où il obtient le statut de réfugié politique. Il s’installe à Melbourne et continue à pratiquer le football du côté du Pascoe Vale FC. En 2016, le joueur critique publiquement le président de la fédération du Bahreïn, Salman bin Ibrahim Al Khalifa, et l'accuse d'avoir joué un rôle dans les tortures perpétrées contre les athlètes qui protestaient alors et plus spécifiquement de discrimination envers les chiites. Malheureusement pour lui, en novembre dernier, alors qu’il se rend en Thaïlande en lune de miel, il est arrêté par les forces de police thaïlandaises au motif qu’il était l’objet d’un mandat d’arrêt international. Aujourd’hui encore en prison, il fait face à une menace d’extradition vers le Bahreïn et, comme il le déclare au Guardian « a peur d’être renvoyé au Bahreïn parce qu’ils vont m’arrêter, me torturer de nouveau voire me tuer ».
C’est donc cette question qui est arrivée sur la table ce jeudi en conférence de presse, posée à l’attention de Mathew Leckie qui n’a ainsi pas été autorisé par l’AFC à y répondre. Rappelons que Salman bin Ibrahim Al Khalifa n’est autre que l’actuel président de l’AFC et le vice-président de la FIFA. Pendant ce temps, les soutiens à Al Araibi s’organisent. Son club a envoyé une lettre au président de l'AFC il y a quelques semaines, la ministre des affaires étrangères australienne, Marise Payne, la FIFPro, et même la FIFA ont réclamé officiellement son rapatriement en Australie alors que la PFA, le syndicat des joueurs professionnels australiens, a mis en place un portail pour appeler aux soutiens qu’ils soient financiers ou autres afin d’aider le joueur. Sur les réseaux sociaux, la campagne #SaveHakeem est lancée. Ne reste qu’à espérer une heureuse issue. Cela fait 59 jours qu'Hakeem attend dans une prison thaïlandaise.
“It’s very simple - they just need to release him”
— The Project (@theprojecttv) 24 janvier 2019
After finding refugee in Australia, Hakeem Al-Araibi is trapped in a Thai prison cell & fearing for his life. @Craig_Foster calls on FIFA to act and #SaveHakeem. #TheProjectTV
Sign @amnestyOz’s petition: https://t.co/GZ1yjWHn5q pic.twitter.com/Cuzj1rkL8t



