Pour la deuxième édition de la Supercoupe, et après la victoire l’année dernière de Peñarol, qui pouvait remporter ce trophée ? Nacional évidemment !

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Nacional affichait enfin ses recrues pour cette rencontre, après des matchs de préparation compliquées. Felipe Carballo est de retour au club un an après, en prêt du FC Séville, Palito Pereira est aussi de retour au pays, huit ans après l’Afrique du Sud mais après deux saisons ou il n’a joué qu’une dizaine de match au total. Deux recrutements qui donnent de la gueule au milieu, auquel il faut ajouter Bergessio qui a signé pour un an supplémentaire, et quelques autres joueurs qui viendront allonger le banc. On a retrouvé les deux premiers dans l’équipe de cette Supercoupe, et Nacional a en effet montré un peu plus de force au milieu de terrain. Peñarol a malgré tout dominé les cent-vingt minutes du match, avec notamment de belles occasions loupés de Fernández, mais Nacional avait ouvert le score par Angeleri de la tête sur corner, et a su conserver le match nul suite à l’égalisation de Cebolla sur penalty. A défaut de jeu, l’équipe s’est battu, à l’image d’un Esteban Conde des grands soirs, qui a scellé la victoire de son équipe avec deux arrêts sur les tirs au but. Si Dominguez avait un doute entre Mejia et Conde, les matchs de préparation lui ont apporté une réponse.

Ce match devait précéder d’une semaine le début du championnat, mais il n’en sera rien, ce dernier étant reporté de deux semaines. Des clubs comme Cerro, Fénix ou Juventud ont milité pour ce report, suite pour certains à des difficultés financières, pour d’autres pour des raisons politique. Cerro a longtemps été un club « Tenfield », de ceux suivant à la lettre les désidératas de Paco Casal. Suite à de nouvelles élections des socios du club, il a été repris en main par des gens du quartier, la présidente élue étant une professeur d’école du secteur. Évidemment, Tenfield a lâché le club et ce dernier, criblé de dette, ne peut payer les salaires. Les joueurs s’entraînent désormais à part, et on ne sait pas comment la situation pourra être rétabli. Les autres clubs comme Fénix ou Juventud, clubs toujours téléguidés par Tenfield, souhaitent d’abord que les élections de l’AUF aient lieu avant de reprendre le championnat. De quoi mettre la pression, et imaginer que le report de deux semaines n’est qu’un début...

Jérôme Lecigne
Jérôme Lecigne
Spécialiste du football uruguayen, Suisse de l'Amérique du Sud, Patrie des poètes Jules Supervielle, Juan Carlos Onetti et Alvaro Recoba