Alors que la Copa America a débuté le 13 juin au Brésil, Lionel Messi part à la conquête d’un titre international avec l’Argentine qui lui glisse sans cesse entre les doigts depuis toujours. Alors qu’il a tout gagné avec son club et restera à jamais dans les mémoires comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football, la carrière de « la Pulga » demeurera à jamais incomplète et remplie de regrets immenses s’il ne décroche pas un titre majeur en sélection.

De désillusions en désillusions

C’est peut-être la seule image que l’on retiendra de lui sous le maillot de l’Albiceleste. La tête baissée, le regard dans le vide, tenant son trophée de meilleur joueur du tournoi entre les mains comme un lourd souvenir qu’il aurait préféré effacer, à quelques centimètres à peine de celui qu’il aurait voulu brandir ce jour-là : la Coupe du monde. Ces scènes de déceptions du Mondial 2014, après sa finale malheureuse face à l’Allemagne, semblent coller à la peau de Lionel Messi. Comme un cauchemar qui tourne en boucle.

Il a en effet vécu une désillusion dès son premier tournoi en sélection avec les A, en finale de la CONMEBOL Copa America 2007 perdue face à l’éternel rival brésilien. Et deux ans à peine après sa défaite avec l’Argentine durant le Mondial 2014, son cœur est à nouveau brisé en finale de Copa America, cette fois par le Chili au terme d’une cruelle séance de tirs au but. Deux revers en deux ans, à chaque fois si près de son but ultime, ont été la goutte de trop pour Lionel Messi. Il a pendant un moment pris une pause en sélection nationale. Peut-être le temps de panser ses blessures.

A presque 34 ans, le capitaine argentin semble être maudit en sélection, voué à inscrire son nom aux côtés de l’Italien Paolo Maldini ou du Néerlandais Johan Cruyff, ces grandes légendes du football qui n’ont jamais réussi à offrir un trophée majeur à leur sélection respective. Ce poids est devenu encore plus lourd sur ses épaules quand son éternel rival, Cristiano Ronaldo, a lui, au contraire, réussi à soulever une Coupe d’Europe avec le Portugal en 2016.

Une (dernière ?) revanche à prendre

En 2018, au moment de l’élimination par les futurs champions du monde français dès les huitièmes de finale du Mondial, certains pensaient voir l’Argentin arborer pour la dernière fois le maillot rayé blanc et bleu. Mais le voilà de retour, avec une profonde envie de revanche. Une envie de briller en sélection, comme durant les Jeux Olympiques remportés en 2008, et surtout une envie de mettre fin à 28 ans sans titre pour l’Albiceleste.

Dès son entrée en lice en Copa America 2021, le numéro 10 a donné le ton, marquant son territoire en inscrivant un superbe coup-franc face au Chili, avant de finalement voir son équipe céder l’égalisation et concéder le match nul. Les bookmakers estiment que l’Albiceleste pourrait tirer son épingle du jeu de cette 47e édition de Copa America. Les sites de paris football voient certes le Brésil soulever la coupe chez lui, avec une cote de 1.73 le 16 juin, mais pensent également que l’Argentine pourrait enfin briller (cotée à 3.80). Pour cela, il faudrait que Lionel Messi y soit aussi efficace qu’en club.

 


Depuis toujours l’Argentin est critiqué pour les deux visages qu’il propose : un plus timide en sélection, et l’autre génial en club. « la Pulga » y marque 1 but toutes les 90 minutes depuis 2014, contre 0.6 réalisations toutes les 90 minutes avec l’Argentine, selon les statistiques du site spécialisé Transfermarkt. Il tente aussi beaucoup moins sa chance au but avec l'Albiceleste et réalise moins de tirs cadrés, même si ses pourcentages de dribbles (59%) et de passes (82%) réussis par match en moyenne restent les mêmes.

Meilleur buteur de l’histoire de l’Argentine, avec 73 réalisations, l’héritier de Diego Maradona pourrait aussi devenir le joueur le plus capé de la sélection, avec 144 apparitions, soit 3 de moins que Javier Mascherano (chiffres du 15 juin). Mais ce n’est pas le but auquel aspire Lionel Messi, qui garde un autre objectif bien précis en tête, peut-être pour sa dernière grande compétition avec son pays.

Fred