Après une première journée riche en rebondissements, certaines équipes avaient à cœur de confirmer, tandis que d’autres devaient impérativement se racheter. Et forcément, ça a fait des dégâts. Tour de piste.
Groupe A
Que serait le Qatar sans VAR ? Voilà une énigme dont nous n’aurons jamais la réponse. Après s’être lamentablement vautré face au voisin émirati à domicile, il fallait impérativement passer la seconde et ramener une victoire de son « déplacement » en Corée du Nord (en réalité au Laos, où le Chollima a choisi de recevoir). Sur un terrain inégal, ce sont les protégés de Kim qui ouvrent le score d’une superbe frappe de Ri Il-song qui nettoie la lucarne de Barsham (1-0, 19e). Dix minutes plus tard, Afif s’écroule dans la surface adverse, victime d’un tirage de maillot léger. L’attaquant joue bien le jeu et fait carrément exclure le capitaine adverse Jang Kuk-Chol. La star des Qataris se fait justice lui-même (1-1, 31e). Avec plus d’espaces face à eux, les Qataris s’engouffrent dans les espaces, et Almoez Ali décoche un somptueux missile dans les cages de Ju-Hyok Kang (1-2, 44e). On se dit que les Annabis vont dérouler au retour des vestiaires. Que nenni. Alors qu’une pluie apocalyptique inonde le stade de Vientiane, Kuk-Chol Kang II tire un coup-franc monstrueux dans les cages de Barsham (2-2, 52e). Tout est à refaire. La partie est interrompue un long moment en raison d’une pluie qui devient apocalyptique. Au retour, le terrain est impraticable mais le match reprend. Aucun but ne sera marqué et ce sont deux nouveaux points qui s’envolent pour le Qatar, tandis que la Corée du Nord sauve la face in extremis.
Deux vainqueurs de la première journée avec deux dynamiques différentes. Les Émirats ont signé le coup d’éclat en allant s’imposer sur les terres du champion d’Asie et rival qatari avec panache, tandis que les Iraniens ont galéré pour venir à bout des modestes Kirghizs. Mais l’Iran n’est pas une superpuissance du continent pour rien. Même en souffrant, il s’impose grâce à un tir astucieux de Ghayedi dans le petit filet de Eisa (0-1, 45e). Suffisant pour s’imposer sur un terrain jamais facile et rejoindre les Ouzbeks au top du groupe.
Groupe B
Un autre beau derby entre voisins à Kuala Lumpur en Malaisie. Après avoir arraché un nul héroïque en Corée du Sud, la Palestine se retrouve pourtant rapidement menée par une Jordanie qui devait rebondir après le décevant nul face au Koweït. Yazan al-Naimat est à la conclusion d’un bon travail d’Al-Mardi et met les Jordaniens devant (0-1, 5e). Mais les Cananéens n’abdiquent pas et se voient récompensés de leurs efforts par une tête opportuniste d’Abou Aly en fin de première mi-temps (1-1, 40e). Plus entreprenante, la Jordanie passe la seconde au retour des vestiaires. Sur un nouveau service astucieux d’Al-Mardi, Yazan s’offre un beau doublé qui douche les voisins (1-2, 50e). À la 72e, Al-Rawabdeh, sur un troisième assist d’Al-Mardi, clôt les débats et offre la victoire aux Hachémites (1-3, 72e). Coup d’arrêt pour les Palestiniens, tandis que les Jordaniens peuvent souffler après leur contre-performance initiale.
Opération reconquête pour des Coréens décevants devant leur public. Dans la touffeur de Mascate, ce sont pourtant eux qui prennent les commandes en premier par Hwang Hee-Chan (0-1, 10e). Mais incapables de faire le break, ils se font rejoindre dans les dernières secondes de la première mi-temps par une tête de Harib (45+ 2e). Et alors qu’on se dirigeait lentement mais sûrement vers une nouvelle déconvenue des Guerriers Taeguk, c’est la superstar Son Heung-min qui débloque le compteur en fin de partie (1-2, 82e). Le coup de marteau est fatal pour les Omanais qui encaisseront un nouveau but dans l’interminable temps additionnel par l’intermédiaire de Joo Min-Kyu (1-3, 90+11e). La Corée du Sud est toujours convalescente mais se remet néanmoins en ordre de bataille, à défaut de convaincre. Pour Oman, il va être l’heure de passer la seconde lors des prochaines journées.
Groupe C
Entre deux des plus grosses déceptions de la première journée, l’heure était au rachat. L’Arabie saoudite pour son piteux match nul à domicile face à l’Indonésie, la Chine pour l’humiliante défaite en terres japonaises. Et tout semble sourire aux Chinois dans la première partie du match : Lajami marque contre son camp sur corner (1-0, 14e), et Kanno est exclu cinq minutes plus tard pour un mauvais geste. À onze contre dix à domicile en menant 1-0, on voit mal comment le vent pourrait tourner en leur défaveur. Raté. Les Saoudiens mènent des attaques menaçantes, tandis que la Chine ne parvient pas à concrétiser sa domination. Et sur un corner d’Al-Dawsari, c’est Kadesh qui remet les deux équipes à égalité (1-1, 39e). La seconde mi-temps est similaire à la première, mais les Saoudiens vont incroyablement prendre les devants avec un improbable doublé du défenseur Kadesh sur un service d’Al-Juwayr (1-2, 90e). Mancini sauve provisoirement sa peau, tandis que Ivankovic sent le souffle chaud du couperet sur sa nuque. Cela semble déjà très mal embarqué pour l’Empire du Milieu…
Auréolée de son point pris à Ryadh, l’Indonésie accueillait une Australie moribonde à domicile en espérant enfin basculer dans la cour des grands. Mais si le premier quart d’heure est à l’avantage des locaux, ceux-ci vont inexorablement reculer face à la puissance des Aussies. Pour preuve, les dix-neuf tirs tentés par l’Australie et les nombreux arrêts effectués par Maarten Paes, définitivement une recrue majeure pour l’Indonésie. Il manque toujours un buteur qui pèse dans la surface pour les Indonésiens, mais gageons que les prochaines recrues hollandaises devraient encore renforcer l’équipe (on parle de Mees Hilgers, de Twente). La crise s’installe et met une nouvelle fois en relief ce manque criant d’efficacité, celui au poste de numéro neuf au sein de la sélection australienne. Ni Nestory Irankunda, Mitchell Duke, Adam Taggart ou bien encore Awer Mabil ne sont parvenus à faire déjouer Maarten Paes, auteur de cinq arrêts. Alors que la fenêtre de qualification à la Coupe du Monde 2026 est plus ouverte, les Socceroos de Graham Arnold flirtent déjà avec le pire après deux matchs et un seul point, sans aucun but marqué.
Vainqueur surprise de l’Australie, Bahreïn entretient sa réputation d’équipe porc-épic et dur à jouer. Mais face à eux se dresse la machine la mieux huilée du continent, le Japon qui vient d’en passer sept à la Chine. Bahreïn fait le dos rond pendant une demi-heure mais concède un penalty pour une main certes involontaire mais décollée du corps. Ueda transforme sans trembler (0-1, 36e). Et c’est la fin des espoirs bahreïnis. Le diesel japonais est lancé, Ueda double la marque dès l’entame de la seconde (0-2, 47e). Morita y va également de son doublé en trois minutes (0-3 et 0-4, 61e et 64e), avant qu’Ogawa ne porte l’estocade finale à la 81e (0-5). Deux matchs, douze buts marqués, zéro encaissé, le Japon est déjà lancé vers les Amériques.
Résultats
Classement
Photo une : Francois Nel/Getty Images