Le tour final du preolímpico a débuté la nuit dernière et a livré deux premiers matchs qui ont bousculé la hiérarchie annoncée.

À l’ouverture du tournoi, trois équipes faisaient office de grands favoris aux deux places qualificatives pour les Jeux : l’Uruguay, le Brésil et l’Argentine. En ouverture, l’Argentine avait été accrochée par une équipe paraguayenne venue sans grandes ambitions affichées et qui avait réussi alors à engluer une Albiceleste sans idée dans un piège redoutable. Puis, les jeunes guaraníes avaient montré leur incroyable capacité à réagir et frapper, retournant alors un Uruguay qui, depuis rentré au pays sur un échec, cherche encore à comprendre comment ce match lui a échappé. Propulsés sans trembler au tour final, les hommes de Carlos Jara Saguier étaient, une fois encore, annoncés comme l’une des victimes promises aux deux géants. L’ouverture face au Brésil devrait finalement permettre à tout le monde de prendre conscience d’un fait : jamais le Paraguay n’a été aussi proche de se rendre à Paris en juillet prochain. Face au Brésil d’Endrick, le Paraguay a montré un visage d’une rare maturité. Conquérant, intense dans son pressing, proposant un jeu varié qui exposait les failles brésiliennes, les Guaraníes, emmenés notamment par le duo Diego Gómez – Gilberto Flores, dominaient les débats, maîtrisaient le rythme du match et les airs. Si les véritables occasions étaient rares, les Paraguayens acculaient un Brésil qui s’en remettait à quelques banderilles, Endrick obtenant même un penalty sur l’une des rares incursions. Malheureusement pour la star de Palmeiras, sa tentative était repoussée par Ángel González et le Paraguay, toujours maitre du jeu, convertissait sa domination en fin de premier acte sur un ballon aérien bien jugé par Fabrizio Peralta qui devançait Mycael. On attendait une réaction brésilienne en deuxième période, il n’y en eut pas. Le Brésil ne se procurait pas la moindre occasion, Endrick cédait même sa place à dix minutes du terme de la rencontre et le piège s’était refermé. Bien plus mature et cohérent, le Paraguay fait un grand pas vers Paris, il ne lui manque en effet plus qu’une victoire pour être assuré du voyage.

Car l’autre rencontre n’a pas livré de vainqueur. Le Venezuela, qui venait de s’offrir une place dans ce carré final grâce à une large victoire face au Brésil, ne voulait pas se manquer en ouverture contre une Argentine qui a toujours ses défauts collectifs mais reste redoutable par ses talents. Le scénario était conforme à ce que l’on attendait. D’un côté le Venezuela cherchait à s’approcher par des combinaisons entre son trio Matías Lacava – Telasco Segovia – David Martínez, de l’autre, l’Argentine bondissait à la moindre opportunité, Thiago Almada pouvant lancer les flèches Diablito Echeverry – Pablo Solari. Le 10 champion du monde était la principale menace offensive, il trouvait notamment le poteau de Samuel Rodríguez et son duel avec l’excellent portier de la Vinotinto animait chaque offensive albiceleste. Puis l’autre joyau se mettait en évidence. Lancé côté gauche, David Martínez frappait fort au premier poteau et trompait un Leandro Brey peu inspiré. Menée, butant sur la défense centrale Carlos Vivas – Andrés Ferro qui bouchait tout espace, l’Argentine de Mascherano s’en sortait sur un coup du sort : un coup franc prolongé dans son but par Carlos Vivas, qui devançait son gardien alors qu’aucun Argentin ne rodait dans la zone. La fin de premier acte voyait les esprits s’échauffer et l’arbitre équatorien de la rencontre, Augusto Aragón Bautista voir le match lui échapper. Il excluait Valentín Barco et Bryant Ortega avant que Valentini d’un côté sur corner et Bolívar de l’autre, bien lancé par Segovia, ne gâchent une dernière occasion dans ce premier acte. Alors qu’Andrés Ferro s’était offert la première énorme occasion du deuxième acte, la tension montait et prenait un nouveau tour lorsqu’un corner évident non accordé au Venezuela après que Brey avait sauvé les siens devant Kelsy se transformait en offensive argentine qui se concluait par le but de Thiago Almada. Le match devenait une bataille, les espaces s’ouvraient quelque peu, même si personne ne semblait vouloir en profiter. L’Argentine semblait filer vers la victoire mais sur une action anodine, le dernier coup franc du match, le VAR appelait l’arbitre de la rencontre qui voyait un coup de poing de Gonzalo Luján sur Renne Rivas. Le défenseur de San Lorenzo était exclu, le penalty accordé de manière assez improbable. Kevin Kelsy transformait la sentence, les deux formations se quittent dos à dos et ne doivent absolument pas perdre leur prochain match sous peine d’élimination quasi assurée. L’Argentine retrouvera le Paraguay, le Venezuela affrontera le Brésil.

 

Photo une : FEDERICO PARRA/AFP via Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.