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Cette nuit, à 00h45 heure française, les demi-finales de la Sudamericana proposent un nouveau Superclásico entre Boca Juniors et River Plate. Pour l'occasion, LO a décidé de vous présenter différemment cette rencontre en se rendant à Buenos Aires aux musées de ces deux institutions mythiques …

Est-il encore nécessaire aujourd'hui de revenir sur l'historique de la rivalité qui oppose les deux plus grands clubs d'Argentine  (voir Jour de Superclasico : Repères historiques? A ce sujet, des millions de mots ont été écrits, des milliers de lignes éditées, des centaines de déclarations toutes plus piquantes  les unes que les autres sont sorties de la bouche des plus grands. Tout cela, pour un sentiment unique qui habite Bosteros et Millionarios au coup d'envoi d'un Superclásico, un choc à part, classé par un quotidien britannique comme l’un des 50 événements sportifs à voir absolument avant de mourir. « J’ai joué un Barcelone-Real Madrid, qui est un match très important car il implique deux villes énormes, mais Boca-River, c’est autre chose. C’est comme coucher avec Julia Roberts ! » déclarait Diego Armando Maradona. Carlos Bianchi, ancien entraîneur de Boca répondant, en français s'il vous plaît, avec pas mal d’ironie à un journaliste français osant une comparaison avec un Olympique de Marseille – Paris Saint Germain…

Bref, un Boca Juniors – River Plate est toujours un moment à part où un pays s'arrête de vivre le temps de 90 minutes. A l’occasion du Superclásico  de la nuit prochaine, demi-finale aller de la Sudamericana, nous avons choisi de vous faire entrer dans l’intimité des deux clubs. Pour cela, nous prenons la direction de ces deux sanctuaires du football, à un bout et à l'autre de Buenos Aires.

Boca Juniors : Le monstre continental

A quelques mètres du célèbre Caminito, dans les bas-fonds de la Bombonera, se cache le musée de la Pasion Boquense. Lieu de pèlerinage incontournable de tous fans de Boca Juniors, ce musée ravive la mémoire du club Xeneize fondé en 1905. En entrant, on peut tout de suite apercevoir sur un gigantesque mur les noms et prénoms des Socios fundador (Socios fondateurs) ainsi que la photo de tous les joueurs ayant porté le maillot de Boca Juniors.

Après ce souffle d'histoire qui vous traverse le corps, se dressent devant vous les statuts de quatre joueurs d'exception Palermo, Schelotto, Riquelme et Maradona. En empruntant la rampe, où se trouve une réplique du quartier de la Boca et qui mène aux écrans de télévision relatant le parcours des équipes de Boca championnes d’Argentine, d’Amérique du Sud et du monde, vous pourrez contempler une collection inestimable de maillots allant de la fondation du club à notre époque. Le temps d’une pause au bar du musée, au milieu de quelques maillots d'époque, vous pouvez alors visiter la mythique Bombonera en face du virage de la « 12 » et ainsi vous imprégner de ce stade chargé d'histoire. En redescendant, vous entrerez dans la salle des trophées, de la Copa Sudamericana à la Copa Libertadores en passant par la Coupe Intercontinentale tout est là. Boca Juniors c'est six Copa Libertadores, trois Coupes Intercontinentales, deux Copa Sudamericana, quatre Recopa Sud-Americana, deux Coupes d'Argentine et 30 Championnats. Avant de quitter le musée et de se diriger vers la boutique, se trouvent pas mal de pièces de collections dont la licence et le portrait de Rattin avec Pelé qui déclarera « Rattin est un grand ami, le joueur le plus noble et aguerri que j'ai jamais affronté ». Pour finir, un symbole fort, la licence de Batitusta, cas le plus célèbre de trahison d'un joueur ayant porté les deux maillots de River Plate et Boca Juniors. En effet, le goleador Gabriel Batitusta est passé de River à Boca en 1990 et recevra par la suite des menaces de morts par des supporteurs « millonarios » déçus de son attitude. En Argentine, on ne plaisante pas avec les valeurs, ni avec le Superclásico …

River Plate : L'ogre national

Direction l'autre côté de la ville à présent, sur l'Avenue Figueroa Alcorta située dans le quartier chic de Nuñez. Au pied du stade Monumental, se trouve le Musée officiel de River Plate. D'entrée, on peut apercevoir le buste d’Angel Labruna. Surnommé Angelito (Petit Ange) ou El Eterno (L'Éternel), il est le meilleur buteur de tous les temps du CA River Plate (292 buts inscrits). Il fit partie du grand River Plate des années quarante surnommé La Máquina (La Machine) et qui est considéré comme l'une des plus belles équipes sud-américaines de tous les temps. Ça commence fort, avant d'admirer la magnifique statue de Matias Almeyda, vous passerez devant une maquette à l'effigie de la plus grande banderole du Monde élaborée en 2012 par les hinchas de River, mais aussi le ballon du Superclásico de 1986 que les Millionarios remportèrent 2-0. Vient ensuite la superbe collection de tous les maillots que River Plate a arboré au cours de l'histoire. Et l'histoire est riche : c'est en 1908 que les socios ont choisi le rouge et blanc. En 1920, River arborera un maillot céleste, qui scellera une solide amitié avec Belgrano de Cordoba (amitié toujours existante au jour d'aujourd'hui malgré le fait que le club de Cordoba a envoyé les Milionarios en Primera B Nacional il y a 3 ans). Vous pouvez aussi voir le maillot jaune et noir de 1930, qui est la cause de la relation institutionnelle entre River Plate et Peñarol, avant que le club de Nuñez ne revête définitivement un maillot traditionnel rouge et blanc avec la bande et signe son premier contrat avec Adidas en 1980. Onega, Perfumo, Alonso, Luque ou encore Alzamendi ont eux aussi laissé leur maillot aujourd'hui devenu légende. Avant d'entrer dans la salle où tous les noms de joueurs et entraîneur du club apparaissent vous pourrez contempler le cadre de l'inauguration du Monumental ou encore l'équipe Championne d'Argentine en 1920. Dans cette fameuse salle, les plus grands joueurs sont à l'honneur comme Gallardo, Almeyda, Saviola, Higuain, Mascherano, Diaz, Aimar, Crespo, Ortega, Sivori, Cavenaghi ou encore Di Stefano, avec un portrait électronique et une fiche de leur carrière. Après être passé devant la maquette du Monumental, vient la salle des trophées où 36 Championnats d'Argentine, une Coupe Intercontinentale et deux Copa Libertadores se dressent… Vous terminerez votre visite dans un couloir à remonter le temps, où des années 1900 à nos jours, l'histoire vous pénètre. Une histoire qui continuera de s'écrire dès ce soir…