Au Costa Rica le Clausura bat son plein. Après douze journées disputées, certaines équipes surnagent comme d’habitude, d’autres coulent inexplicablement, certaines surprennent encore. Le point.
Les tontons flingueurs : Herediano - Alajuelense
On avait laissé la LDA après sa cuisante défaite 4-1 face à Zeledón. Depuis, les hommes de Dos Santos se sont bien remis dans le bon sens après avoir enchainé plusieurs résultats convaincants (4-0 contre Liberia et U.C.R, 5-0 contre Carmelita). Mais il reste cependant des points négatifs, à commencer par le Clásico lourdement perdu face à Saprissa (3-1), un exemple des progrès à accomplir pour les Manudos. Le scénario de ce match parle de lui-même, LDA était menée 3-0 à la mi-temps. Un gros problème de concentration récurrent en début de match (la LDA était déjà menée dès la 8ème minute contre Cartaginés, 3-0 à la pause contre Zeledón 3-0) qui pourrait leur couter cher dans cette course de fond. Mais rassurez-vous, les rouges et noirs sont bien de retour aux affaires, grâce notamment à la continuité de Jonathan McDonald (meilleur buteur du championnat après 12 journées 10 buts) qui pourrait bien poser des problèmes de riche à Oscar Ramirez pour cet été.
Après le Clásico perdu en J3 face à Alajuelense, tout le monde se demandait si les Rojimarilos allaient réussir à se remettre du départ d’Hernan Medford. La réponse a été donnée en chiffres : depuis, aucune défaite, sept victoires (dont une face à Saprissa (1-0) et un 6-3 passé à Liberia dans un festival offensif), trois matchs nuls avec 19 buts inscrits (deuxième meilleure attaque) et 7 buts encaissés (deuxième meilleure défense). Soto a mis seulement trois journées et un Clásico raté pour trouver un certain équilibre et aujourd’hui se poser en favori. Herediano est arrivé à se remettre du départ de Medford, grâce à la nomination d’un coach de qualité, Jafet Soto.
Le pacha : Saprissa
Outre la référence cinématographique, une des définitions de pacha proposée par le dictionnaire est la suivante : Homme qui aime ses aises. Remplacez « homme » par « équipe » et vous voilà avec une définition parfaite de l’effectif de Quesada, une équipe qui se repose sur ses individualités, à commencer par David Ramirez, Daniel Colindres (six buts chacun) ou l’excellent Venegas, arrivé de Minnesota en janvier. Mais le problème des Morados, c’est la continuité, après un 4 sur 4 en début de championnat, une défaite assez étrange dans l’attitude face à Herediano, une victoire derrière, pleine de certitude face à Alajuelense 3-1 et deux défaites : une face à U.C.R (1-0), que l’on pouvait interpréter comme une erreur de parcours, mais combiné à la défaite face à Limón (3-2) alors que Saprissa menait 2-1, et voilà de nombreuses questions qui se posent notamment sur la capacité de cette équipe à se motiver dans les confrontations face aux équipes de standing plus faible, sur la forme physique de Bolanos, qui n’a débuté qu’un seul match en tant que titulaire depuis son retour début janvier. Saprissa est désormais troisième, mais interroge encore et toujours.
Le barbouze : Pérez Zeledón
Surfant sur sa vague ou plutôt son raz-de-marée, que représente la victoire finale lors de l’Apertura 2017, tout le monde attendait de savoir si les Guerreros del Sur allaient confirmer en 2018. L’ossature du onze inchangée, les hommes de Giacone ont recommencé ce tournoi sur les mêmes bases. Pas hyper sexy à voir jouer, capable de dégommer la LDA (4-1) mais aussi de se faire dégommer par Saprissa (3-0), Zeledón reste une équipe qui gagne contre les équipes plus faibles mais perd face aux équipes mieux armées (Saprissa et Herediano). Huitième défense et quatrième attaque du championnat, elle reste encore discrète mais, malgré tout, est en train de répondre présent et ainsi confirmer. Pérez Zeledón est toujours en embuscade, il faudra surement compter sur lui pour le quadrangular.
Mélodie en sous-sol : Cartaginés - Liberia
Ce n’est pas forcément les mélodies que l’on préfère entendre, le maintien est toujours un objectif dur à atteindre quand c’est l’objectif annoncé en début de saison, mais c’est un vrai calvaire quand il s’agit d’une équipe qui n’était pas du tout préparée à cela. C’est le cas de Cartaginés. Les Brumosos sont passés d’équipe hyper joueuse à jouer le maintien cette saison la faute à une mauvaise gestion de l’après Campos, désormais parti en Bolivie. Six défaites, quatre nuls, 18 buts encaissés, 10 buts seulement inscrits en 12 journées : Les chiffres font peur, cette équipe est vraiment en crise. Mora remercié, Gustavo Roverano, coach péruvien, a été engagé pour venir jouer les pompiers de service. L’ancien coach de l’Alianza Lima arrivera-t-il à briser la mauvaise série ? Pas sûr, mais il peut surement compter sur un concurrent direct encore plus faible. Car pour rappel, au Costa Rica, la relégation se joue sur le classement cumulé des deux tournois Apertura et Clausura. Liberia est la seconde équipe à jouer le maintien, lors de L’Apertura, ils n’avaient marqué que 14 points en 22 matchs soit 0,6 pts par match, clairement une moyenne de relégable et, depuis le début du Clausura, les Coyotes n’ont marqué six points, soit un de moins que Cartaginés qui en avait engrangé 23 lors de l’Apertura. Liberia doit réussir une mission presque impossible reprendre 10 points à Cartaginés pour se maintenir mais avec la pire défense du championnat, il est très compliqué de rêver au maintien.