On connait désormais les deux affiaches qui animeront les demi-finales de la Sudamericana. Deux affiches opposant vers et blanc à azulgrana.

Les certitudes du Cerro Porteño

Avec une once d’ambition, le Cerro Porteño aurait pu aborder son match retour au Defensores avec une petite marge d’avance. Qu’importe finalement. Car dans un chaudron azulgrana, le Ciclón s’est transformé en tornade pour un DIM qui n’avait de poderoso (puissant) que le surnom. Incapables de se montrer efficace, Independiente Medellín s’est alors fait punir une première fois par l’inévitable Cecilio Domínguez alors que Palito Pereira s’était vu refusé un but pour un obscur hors-jeu. Domínguez allait à son tour subir les lois de l’obscur hors-jeu, son doublé refusé générant une belle polémique et la confusion pendant plusieurs minutes en fin de premier acte. Ce n’était que partie remise. Au retour des vestiaires, Caicedo, aussi précieux que maladroit, voyait rouge, le match était plié pour le DIM qui n’allait plus sortir la tête de l’eau. Alors le Cerro Porteño déroulait et pliait l’affaire sur un penalty obtenu et transformé par Cecilio Domínguez, s’offrant ainsi une qualification tout en maîtrise.

 

Chapecoense sans trembler

La mission semblait quelque peu plus délicate pour Chapecoense qui affrontant un Junior pour qui la Sudamericana était devenue une priorité, le championnat étant quasiment plié. Malheureusement pour le Tiburón, sur le terrain détrempé de l’Arena Condá, les verts de Chapecoense n’ont jamais affronté la moindre adversité, tant Junior n’a rien proposé. Au point que c’est finalement la pluie qui aura le plus perturbé des Brésiliens convaincants et qui se qualifient pour la première fois pour une demi-finale continentale. D’entrée de partie, les locaux accumulaient les situations sur les cages colombiennes, la défense de Junior était totalement acculée dans ses 30 derniers mètres, prête à céder à tout moment. Elle cédait une première fois à 10 minutes de la pause, Ananias ouvrant logiquement le score, imité juste avant le retour aux vestiaires par Gil avant que Viera ne sauve ses requins sans mordant d’un 0-3 en 45 minutes. Malheureusement pour les Colombiens, le scénario restait identique en seconde période, les velléités de retour de Junior s’estompant rapidement. Alors Giovanni Hernández décidait de prendre quelques risques en lançant Clemente Palacios à la place de Sebastián Hernández mais l’embellie ne durait qu’un temps. Chapecoense reprenait sa domination et pliait l’affaire d’un troisième but à l’entrée du dernier quart d’heure. Chapecoense gagne ainsi le droit d’être le dernier représentant brésilien en demi-finale.

 

L’Atlético Nacional est un grand

Car l’autre membre du Brasileirão est tombé sur un ogre. Dire que Coritiba n’a pas été à la hauteur du rendez-vous Atlético Nacional serait faux. Après un match aller au cours duquel la Coxa a bousculé le champion continental, les hommes de Paulo César Carpeggiani pourront se vanter d’avoir été dans la position d’un qualifié face à une telle formation. Au terme de 45 premières minutes disputées sur un faux rythme et finalement assez pauvres en émotions, Coritiba allait pourtant virer en tête grâce à une merveille de son Maestrico, un coup franc de 30 mètres dans la lucarne d’Armani, réplique brésilienne à la seule véritable occasion Verdolaga, un face à face manqué par Guerra. Alors éliminé, l’Atlético Nacional de Rueda allait rectifier le tir comme seules les grandes équipes savent le faire et grâce à un buteur exceptionnel : Miguel Borja. L’avant-centre de 23 ans, véritable poison, ramenait rapidement les siens au tableau d’affichage avec d’offrir l’un des buts de l’année en guise de 2-1. Ne lui restait plus qu’à fusiller Wilson sur penalty pour s’offrir un triplé en vingt minutes et plier le match. Trop fort pour Coritiba, l’Atlético Nacional s’affirme encore et toujours comme le grand favori de cette épreuve.

 

San Lorenzo joue à se faire peur

L’autre prétendant pourrait cependant se nommer San Lorenzo s’il parvient à éviter de se mettre en danger tout seul. Vainqueur 2-0 à l’aller dans son Nuevo Gasómetro, l’autre Ciclón des quarts a semblé d’abord tranquillement contrôler un Palestino sans idées et sans véritable inspiration, à l’image d’un Leo Valencia décevant une fois encore, avant de se faire peur. La faute à une exclusion quelque peu sévère de Beluschi en début de seconde période, qui allait réveiller le Tino. Profitant des quelques espaces offerts au milieu, les hommes de Nico Córdova ont alors su se créer des situations, menaçant Torrico et ont offert un final à suspense, Valencia réussissant enfin un geste, son coup franc de la 70e. Malheureusement pour les Chiliens, les azulgranas argentins étaient bien supérieurs en termes de collectif et d’expérience, ils allaient gérer la fin de match à merveille, à l’image des arrêts de jeu maîtrisés de manière assez impressionnante, et s’offrir un ticket pour le dernier carré. Reste que face à Chapecoense, San Lorenzo devra faire attention à ne pas basculer dans la facilité.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.