Ç’aurait dû être une finale de Sudamericana, ce sera une finale de Recopa. Quatre mois après le drame, Chapecoense et Atlético Nacional se retrouvaient à l’Arena Condá pour la première manche d’une émouvante finale de Recopa Sudamericana.

Il aura fallu attendre 126 jours pour qu’enfin Chapecoense et Atlético Nacional puissent enfin partager un rectangle vert pendant 90 minutes. Plus de quatre mois après le drame qui a coûté la vie à 71 passagers (lire Tragédie de Chapecoense : 10 portraits pour 71 hommages), les deux clubs devenus frères de drame pour toujours entraient sur la pelouse de l’Arena Condá, les 22 acteurs mélangés. Une fois les hymnes et autres protocoles passés, le match pouvait commencer, Vágner Mancini ayant choisi d’aligner un 4-1-4-1 pour contrer le classique 4-2-3-1 de Rueda avec Macnelly aux commandes. L’idée était simple, fermer tout espace et se projeter rapidement en contre en utilisant les couloirs occupés par Rossi et Arthur. L’affaire a parfaitement fonctionné en première période. Nombreux sont ceux qui écriront sans doute sur le supplément d’âme qui habite désormais la Chape, ce sur quoi elle a pu compter lors du premier acte c’est sa conviction. Laissant le ballon à un Atlético Nacional qui ronronnait plus qu’il se montrait dangereux, Chapecoense en a profité pour s’offrir les meilleures occasions. Reinaldo une première fois menaçait Armani avant d’ouvrir le score sur penalty pour une main de Bocanegra puis Tulio de Melo se voyait refuser un but pour une charge sur le portier verdolaga juste avant la pause. Côté Atlético Nacional, pas grand-chose à se mettre sous la dent, un sentiment de plus grand talent collectif mais un rythme et un manque de justesse dans les zones importantes faisaient que finalement les Apodi – Grolli et autres Nathan contrôlaient tranquillement, à peine menacés par une demi-volée dans les tribunes de Dayro Moreno et une frappe non cadrée de Macnelly Torres.

Au retour des vestiaires, Chapecoense était touché par la sortie sur blessure de l’excellent Douglas Grolli mais semblait ne finalement pas en subir de grandes conséquences dans le jeu. Car le scénario semblait identique : l’Atlético Nacional posait le pied sur le ballon, la verticalité et la justesse offensive était pour les Brésiliens. Reinaldo menaçait, Arthur manquait le cadre, le copier – coller du premier acte. Puis l’Atlético Nacional allait enfin accélérer. A la conclusion d’une belle séquence de possession, Mac décochait une violente frappe du gauche qui nettoyait la lucarne d’un Artur Moraes trop court pour la sortir. 1-1, l’essentiel était fait pour les hommes de Rueda, le tableau d’affichage donnait alors raison à leur étrange stratégie. On pensait alors voir les Colombiens gérer tranquillement. C’était sans compter sur les locaux. Sur un corner, Luis Otávio surgissait et redonnait l’avantage aux siens d’un maître coup de tête. Il lançait un dernier quart d’heure intense. Arthur débordait côté droit et voyait son centre sorti par Armani, Wellington Paulista se montrait menaçant de la tête, la pression de l’Arena Condá permettait aux locaux de se lancer à la recherche du troisième but. Celui-ci ne viendra pas mais qu’importe. Chapecoense s’impose chez lui et devra aller défendre sa courte avance à Medellín le 10 mai prochain, l’Atlético Nacional devra quant à lui hausser son niveau de jeu s’il veut décrocher le trophée.

Feuille de match

Chapecoense 2 – 1 Atlético Nacional

Recopa Sudamericana 2017 – Finale aller

Arena Condá

Buts : Reinaldo (24 sp), Luis Otávio (74) pour Chapecoense, Macnelly Torres (59)

Arbitre : M. Diaz de Vivar

Avertissements : Apodi pour Chapecoense, Bocanegra, Arias et Henríquez pour l’Atlético Nacional

Formations :

Chapecoense : Artur Moraes, Apodi, Douglas Grolli (Luis Otávio, 45), Nathan, Reinaldo, Andrei Girotto, Rossi, João Pedro, Luiz Antoio (Moisés Ribeiro, 66), Tulio de Melo (Wellington Paulista, 73), Arthur. Entraîneur : Vágner Mancini

Atlético Nacional : Franco Armani, Daniel Bocanegra, Alexis Henríquez, Felipe Aguilar, Farid Díaz, Alejandro Bernal (Jhon Mosquera, 78), Diego Arias, Dayro Moreno (Aldo Leao Ramírez, 72), Macnelly Torres, Andres Ibargüen (Arley Rodríguez, 89), Luis Carlos Ruis. Entraîneur : Reinaldo Rueda.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.