Dernière semaine de l’interminable premier tour de la Sudamericana. Au menu, des confirmations, des retournements de situation et bien des enseignements. Le point (final).

La Bolivie sourit

Le Nacional déjà qualifié, les trois autres représentants boliviens voulaient en faire de même. La mission était annoncée impossible pour Petrolero après la défaite concédée à domicile face à la dangereuse Universidad Católica équatorienne, elle le fut. Emmenés par sa machine à but Jhon Cifuentes, auteur d’un triplé, les Camaratas ont tranquillement gérés le match retour pour se qualifier sans trembler. Petrolero éliminé, c’est la seule mauvaise nouvelle du premier tour pour la Bolivie.

Car cette semaine, les autres représentants engagés sont allés chercher une belle qualification. C’est le cas du leader actuel du tournoi, Bolívar a totalement écrasé le match retour (27 tirs à 4) et se sont ainsi justement imposés sur un penalty d’Arce. Un avantage minime mais qui suffit après la courte défaite 2-1 de l’aller et qui permet au demi-finaliste de la Libertadores 2014 de continuer l’aventure. Le trois sur quatre est assuré par Oriente Petrolero dans des conditions bien particulières. Il y aura eu la pierre reçue en plein visage par Ribera au moment des hymnes et qui allait retarder le coup d’envoi du match retour, il y a eu la domination des verts et blancs avant une longue phase de pression exercée par Cuenca et récompensée d’un but juste avant la pause de l’Argentin Juan Ignacio Dinenno, il y aura eu ensuite l’exclusion de Rodríguez à l’entrée du dernier quart d’heure mais rien n’aura pu empêcher les Refineros d’aller créer leur exploit, celui de se qualifier au terme d’une séance de tirs au but arrachée dans les derniers instants sur un penalty de Freitas, qualification décrochée après la huitième tentative d’une interminable et folle séance.

Débâcles chiliennes et uruguayennes

Le sourire bolivien tranche avec la déprime chilienne. Absent des huitièmes de la Libertadores, bilan à peine sauvé par le Deportes Iquique qui sera reversé en Sudamericana, le Chili vit une nouvelle semaine noire. Pourtant, O’Higgins et Everton, deux équipes longtemps engagées dans la course au titre lors du dernier tournoi, partaient avec un but d’avance en déplacement et tous deux n’affrontaient pas des monstres sur le papier, les joueurs de Rancagua se déplacement chez l’antépénultième de la Primera Etapa équatorienne Fuerza Amarilla (avec 6 points d’avance sur le dernier mais avec deux matchs de plus au compteur) quand ceux de Viña del Mar se rendaient chez le 11e du dernier tournoi colombien. Et pourtant, tous deux ont craqué. O’Higgins n’a quasiment pas existé dans un Capwell presque à huis clos et se fait éliminer sur un penalty inexistant quand Everton a miraculeusement atteint la séance de tirs au but (3 malheureux tirs en 90 minutes quand Patriotas a tiré 22 fois au but) pour finalement justement tomber au cours de celle-ci. Et voilà comment après la débâcle de l’Universidad de Chile, trois des quatre représentants du pays sont tombés dès le premier tour, seul Palestino parvenant à s’en sortir.

La déroute est tout aussi grande pour l’Uruguay. Après l’élimination, non sans lutter, de Danubio et celle de Liverpool, tous deux victimes de Brésiliens, Boston River et Defensor pouvaient sauver l’honneur. Ayant ramené un bon nul d’Equateur, le vainqueur de l’Apertura uruguayen est tombé face à une LDU pourtant au plus mal en championnat. La faute à une Liga de Quito qui a parfaitement géré ses offensives, bien mise en route par un coup franc « Roberto Carlosien » signé Luis Cangá d’entrée de partie et qui a su faire le dos rond malgré l’infériorité numérique et une égalisation tout aussi sublime signée de l’excellent Matias Cabrera. La faute enfin à un pirate immortel, Hernán Barcos, auteur du but de la qualification au Centenario. Alors il n’en restera qu’un, le plus inattendu, Boston River. Promu en 2016 en première division uruguayenne, le Verdirrojo dont on ne cesse de souligner l’excellent travail dans nos points réguliers sur le championnat, a tranquillement géré son avance au Pérou en ouvrant rapidement le score pour tuer tout suspense. Il sera l’unique représentant uruguayen au second tour.

L’Argentine cartonne, Sol de América écrit l’histoire

Ils étaient six engagés au premier tour, cinq seront au second et rejoindront Estudiantes et l’Atlético Tucumán pour garnir la colonie la plus importante, celle venue d’Argentine. Trois étaient engagés cette semaine, deux ont assuré, le Racing, qui a défendu avec autorité sa maigre avance face à Rionegro Águilas, bien aidé par une merveille d’inspiration signée Cuadra en première période et le rival d’Avellaneda, Independiente, qui a totalement dominé une Alianza Lima impuissante à Matute pour aller chercher une victoire largement méritée.

Le dernier représentant albiceleste est celui qui a réussi l’exploit de la semaine. Au plus mal en championnat, Huracán avait explosé au Venezuela face au Deportivo Anzoátegui (0-3). La mission s’annonçait donc impossible, elle a pourtant été réussie. Non sans se faire quelques frayeurs, notamment en première période, le Globo est parvenu à retourner la situation bien aidé notamment par deux boulettes du portier vénézuélien Beycker Velásquez, auteur d’une relance totalement ratée sur le premier but signé Mendoza et peu inspiré sur la frappe lointaine de Briasco en début de seconde. Alors Huracán a pu dérouler, Cuomo égalisant la série avant que Romero Gamarra ne vienne éviter la séance de tirs au but en inscrivant le but du 4-0 dans les arrêts de jeu pour signer le miracle de la semaine. Bilan, il y aura six Argentins au second tour. Le 0-4 concédé par Anzoátegui n’est cependant pas le pire résultat de la semaine pour le Venezuela car dans le même temps, Estudiantes de Caracas a volé en éclat sur le terrain de Sol de América, balayé 7-1, record du premier tour. Tirage au sort du second tour, le 14 juin prochain.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.