Après le nul concédé au Libertadores de America, Grêmio accueillait Independiente dans son Arena et entendait bien en profiter pour enfin lancer son année 2018 par un titre. Mission accomplie, non sans douleur.

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Il y avait de quoi nourrir quelques regrets après le match aller où, passant près d’une heure en supériorité numérique, Grêmio n’avait jamais semblé capable de trouver la clé pour se défaire d’un Independiente solide et intelligent. À l’heure du retour, Renato Gaúcho ne changeait rien, ou presque, Alisson prenant place du jeune Lima dans le couloir droit, alors qu’Ariel Holan surprenait finalement en optant pour une stratégie plus défensive, se présentant avec Leandro Fernández en pointe et un milieu renforcé, Diego Rodríguez prenant place aux côtés de Nico Domingo à la récupération. On s’attendait alors à voir Grêmio enfin pousser, ça n’a pas manqué. Incisif, emmené par Everton et Alisson percutants, le Tricolor a contrôlé le début de match, s’est créé de nombreuses situations dans les 35 premières minutes mais a pêché dans la finition ou dans l’avant-dernier geste, manquant souvent de justesse voire de lucidité. Malgré cela, Everton et Luan ont eu les opportunités pour ouvrir le score mais se sont cassé les dents sur un excellent Martín Campaña, qui remportait tous ses duels, ou sur la défense du Rojo. De leur côté, les hommes en rouge ont dû se contenter du minimum, deux frappes signées Fernández, une sur Grohe, une dans les nuages. Puis le tournant du match, celui qui allait voir Independiente contraint de devoir maintenir ses plans défensifs : l’exclusion de Fernando Amorebieta à cinq minutes de la pause pour une semelle qui trainait sur le torse de Luan constatée après VAR. Déjà réduit à dix après visionnage vidéo la semaine passée, Independiente reproduisait la même erreur mais parvenait à suffisamment pourrir la fin de premier acte pour rejoindre les vestiaires sans autres dommages en termes d’occasions concédées et donc de score.

Au retour de ceux-ci, la domination de Grêmio reprenait mais un homme commençait à prendre les choses en main côté Rojo. Nico Domingo allait s’installer en maître absolu du milieu de terrain et même si assez naturellement les visiteurs concédaient quelques occasions assez franches, toujours des pieds des Everton, Luan et Jael, petit à petit, Independiente équilibrait les débats et faisait l’étalage de sa science et de son intelligence collective. Campaña préservait ses cages, Grêmio semblait s’essouffler à force de buter sur un mur, les minutes défilaient et le Rojo apparaissait de mieux en mieux. Le constat était plus évident en prolongation où les hommes d’Holan, bien aidés notamment par l’entrée en jeu de Silvio Romero devant, s’offraient quelques belles séances de possession et de contrôle dans le camp adverse. Si Jael trouvait la barre, Figal passait à un tibia de marquer dans le but vide en milieu de seconde période de la prolongation. Rien n’était marqué, Grêmio et Independiente allaient devoir se départager aux tirs au but. Et là encore, ces deux géants montraient leur maîtrise jusqu’au dernier tir, celui de Martín Benítez, que Marcelo Grohe envoyait sur sa transversale. L’Arena do Grêmio pouvait exploser, son Tricolor est bicampeon de l’épreuve, comme Scolari en 94-96, Renato Gaúcho enchaîne Copa do Brasil – Libertadores – Recopa. Pour être complet, il ne lui restera plus qu’à finir avec un Brasileirão. Avant cela, il faudra confirmer en réussissant ses débuts en Libertadores la semaine prochaine. Mais ce Grêmio-là semble bel et bien lancé.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.