Les semaines passent et Estudiantes n’en finit plus d’écarter ses principaux rivaux. Pendant que le leader s’échappe, Boca pointe le bout de son nez. Le point sur la huitième journée.

Estudiantes plus leader que jamais

Une semaine après avoir dompté un Ciclón pourtant redoutable, Estudiantes accueillait un ambitieux, le Racing qui espérait profiter de l’occasion pour recoller au classement. A l’Estadio Unico de La Plata, les Pinchas ont une fois encore décroché un court mais mérité succès. Pourtant, le Racing aura donné bien du fil à retordre à un León toujours invaincu. Alors que Pillud aurait pu/dû bénéficier d’un penalty en milieu de premier acte, les visiteurs allaient ouvrir le score par leur nouvel appelé en sélection Marcos Acuña, parfaitement aidé par une énorme erreur de jugement de Nahuel Losada peu avant la demi-heure. Le souci pour le Racing est que le leader possède cette impressionnante capacité de réaction. Viatri ramenait les siens sur un penalty consécutif à une main d’Emanuel Insúa. Le Racing semblait alors pourtant supérieur, pressant plus efficacement, mais ne parvenait à se montrer véritablement dangereux malgré les tentatives de Romero et Bou. De son côté, Estudiantes attendait le second acte pour renverser le match. Plus présent, le leader dominait la rencontre, Lucas Rodríguez sollicitait Orión qui était alors de plus en plus mis en danger jusqu’à la dernière situation du match, moment choisi par Jeisson Vargas pour servir Javier Toledo qui offrait une septième victoire en huit matchs au leader.

Ce succès permet au León de creuser l’écart avec ses poursuivants qui s’affrontaient ce week-end. Après la défaite à domicile et un retour de Sudamericana pas si bien géré bien que finalement passé avec succès (lire Copa Sudamericana 2016 : golazos et dernier carré), San Lorenzo se déplaçait à Rosario pour y défier un Newell’s définitivement de retour au premier plan. Diego Aguirre avait cependant clairement priorisé ses compétitions en envoyant à l’Estadio Marcelo Bielsa une équipe bis, ménageant les siens en vue du choc face aux Brésiliens de Chapecoense cette semaine. Pourtant, le Ciclón a offert bien plus qu’une difficile opposition aux Leprosos, pouvant même se sentir préjudicié par les deux buts encaissés, tous deux à la conclusion d’une action dont le démarrage était entaché d’une faute : celle de Maxi Rodríguez sur Ezeuquiel Cerutti sur la mine de Formica, celle de Facundo Quignón sur Rodrigo Di CIancio avant la merveille de jeu à deux entre Tevez et Maxi. Entre temps, San Lorenzo était revenu dans la partie grâce à Bergessio, avait évité le pire en début de seconde période lorsque Mauricio Tevez voyait sa tentative sortie sur la ligne mais revenait en toute fin de match sur une tête de Paulo Díaz. Si la pépite Tomás Conechny manquait de peu de donner la victoire finale aux visiteurs, le point du nul partagé entre les deux équipes était finalement mérité, il faisait surtout les affaires d’un Estudiantes qui compte désormais quatre points d’avance sur Newell’s avant de jouer River.

Boca fonce, River cale

Autre grand gagnant de la semaine dans le haut du tableau, Boca. Sauvé miraculeusement d’un déplacement à Tucumán, les Xeneizes ont retrouvé avec joie leur Bombonera pour ravir leurs supporters. Et même si Temperley n’est en rien un rival dangereux, la prestation d’ensemble des hommes de Barros Schelotto a de quoi rassurer. Avec un Pablo Pérez au niveau, un Carlos Tevez omniprésent, Boca a plié l’affaire en une moitié de premier acte, menant 3-0 après des buts de Peruzzi, Pavón et Aguirre contre son camp. L’affaire pliée, les esprits libérés, Boca a alors déroulé et confirmé une chose : si les Xeneizes voyagent mal, à domicile, ils sont imprenables (4 victoires en 4 matchs, invaincus depuis 11 matchs, la dernière défaite remontant à février dernier).

Dérouler, River a longtemps cru le faire à Sarandi face à un Arsenal jusqu’ici aussi inoffensif qu’une piqûre de moustique (deux points pris en 7 matchs, 5 buts marqués), les hommes de Gallardo ont d’abord tranquillement contrôlé avant de totalement craquer en dix minutes. L’inévitable Sebastián Driussi, devenu machine à buts depuis que replacé dans l’axe, avait ouvert le score pour des visiteurs qui avaient pourtant mis du temps à se mettre en marche mais qui alors dominaient la partie. Cette domination se matérialisait par un second but, nouveau chef d’œuvre d’un Gonzalo Martínez retrouvé. Rien ne pouvait alors arriver à River. Ou presque. « Il s’est passé des choses incroyables » dira ensuite Marcelo Gallardo qui reprochera aussi à ses joueurs un manque de maturité. Dans les 10 minutes suivant le but de Pity Martínez, River allait perdre Montiel, expulsé, puis Martínez et Casco sur blessure. Ce triple coup du sort suffisait pour totalement faire exploser des Millonarios qui craquaient à deux reprises en cinq minutes et auraient même pu tout perdre sans un Batalla parfait dans ses buts. Reste que le nul concédé face à la lanterne rouge prive River d’un rapproché au classement, le Millo jouera gros la semaine prochaine face au leader.

Et si Vélez était en danger ?

Loin des sommets, un géant est actuellement en grand danger. Près de 22 ans après son titre mondial, Vélez est plus que jamais au bord du précipice, la dynamique de ces derniers mois inquiétant de plus en plus. Dernier exemple ce week-end face au promu Talleres. Malgré le changement d’entraîneur, on voit mal comment ce Vélez peut remonter la pente tant il est déficient dans le jeu, dans la volonté affichée sur le terrain. Au point que les visiteurs venus de Córdoba ont véritablement mérité leur succès, dominant la rencontre et s’offrant deux buts, un par mi-temps. Conséquence, l’air devient irrespirable à Liniers. Chahutés par leurs hinchas sur le terrain aux sons des "Que se vayan todos, que no quede ni uno solo" (qu’ils partent tous, qu’aucun ne reste), les joueurs ont aussi subi les foudres de leurs supporters en dehors du stade. Une situation qui irrite le président Raúl Gámez qui a déjà prévenu que si rien ne changeait, il quitterait son poste. Autant dire que la crise est profonde alors que pendant ce temps, cette sixième défaite en huit matchs plonge le Fortín aux portes de la relégation, son promedio de 1.151 le mettant à portée de tir d’Olimpo.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.