Les journées se suivent et se ressemblent. Pendant que San Lorenzo et Newell’s s’accrochent autant qu’ils le peuvent, pendant que Boca et River stagnent, Estudiantes continue d’empiler les victoires. Et d’être bien seul en tête du championnat.

Qui pourra freiner l’incroyable machine qu’est l’Estudiantes de Nelson Vivas ? Opposé à Colón, membre du top 5 au coup d’envoi, Estudiantes savait qu’il allait devoir se la jouer serré pour s’éviter toute mauvaise surprise. Alors, le 4-2-3-1 de Vivas a pris le contrôle de la partie, a tenté de générer du danger, montrant sa capacité à la variation offensive, un coup sur les côtés, un coup dans l’axe, de près ou de loin, pour essayer de faire craquer un 4-5-1 mode hérisson mis en place par les visiteurs. Il allait falloir attendre un quart d’heure en seconde période aux Pinchas pour y parvenir, Lucas Viatri propulsant d’un coup de boule parfait, un centre d’Auzqui dans les cages de Broun. Le plus dur semblait fait, ne restait alors qu’à résister aux envies d’attaque d’un Sabalero passé en monde offensif. Et Estudiantes y parvenait. Malgré l’expulsion de Braña en fin de partie, malgré un penalty concédé en toute fin de match et sorti, au prix d’une parade exceptionnelle signée Daniel Sappa, 21 ans, revenu du placard et qui a su saisir sa chance au meilleur des moments. Et voilà comment Estudiantes s’assurait un week-end de plus passé en tête et surtout, la certitude de rester avec au minimum cinq points d’avance sur ses premiers poursuivants.

Heureusement pour le suspense, ni San Lorenzo, ni Newell’s n’a cédé. Premier à entrer en piste, le Ciclón n’a pas trainé pour confirmer une statistique implacable : une invincibilité de 10 au Libertadores de América. Il ne fallait en effet que 30 secondes pour que Gonzalo Bergessio n’ouvre le score en faveur des visiteurs, Independiente n’avait alors pas encore touché le ballon. On allait alors avoir droit à un clásico intense. Car les hommes de Milito cherchaient à revenir dans la partie, acculaient un San Lorenzo bis qui attendait alors pour mieux contrer. Nicolás Navarro repoussait des tentatives de Barco, subissait mais voyait avec joie Vera, Benitez et Rigoni manquer les leurs. Le scénario de variait pas en seconde période, le Rojo tentant de revenir mais se montrant trop peu efficace et San Lorenzo exploitant à merveille les espaces adverses. Sur l’un deux, l’excellent Fernando Belluschi obtenait un penalty que Campaña repoussait mais le meneur du Ciclón, qui manquera énormément au retour face à Chapecoense, allait plier le match quelques minutes plus tard, seul au rebond d’une frappe d’Ezequiel Ávila repoussée par Campaña. Qu’importait alors la réduction du score tardive des joueurs de Milito, les sifflets et les insultes étaient pour le Rojo, la joie et la seconde place pour les Cuervos.

Joie rime également avec Lepra. L’une des autres grandes affiches de la journée se déroulait à l’Estadio Marcelo Bielsa et opposait le revenant Newell’s à celui qui peine à revenir, River. Si bon nombre de supporters millonarios retiendront la polémique d’un penalty accordé pour une main de Mayada peu évidente, la victoire de la Lepra ne souffre cependant d’aucune contestation. Non seulement parce que ce River manque de tranchant, d’idée, de créativité, se retrouvant ainsi facilement contrôlable, mais encore parce que ce Newell’s est solide, parfaitement organisé, intelligent. C’est cette intelligence qui a permis à la Lepra d’aspirer River pour mieux planter dans son dos et face à une défense rapidement prise en nombre tant les hommes de Gallardo se projettent trop vite, se déséquilibrant ainsi. C’est cette intelligence collective qui a permis aux hommes de Diego Osella de finalement se procurer les meilleures situations, des pieds ou des têtes des Maxi Rodríguez, Nacho Scocco ou Mauro Formica, toutes sorties par un Batalla des grands jours (parfois suppléé par ses montants). Et qu’importait finalement les huit minutes de temps additionnel pour cause de match un temps suspendu, River n’y arrivait pas et devait se résoudre à voir le trio de tête s’échapper.

Comme son ennemi de toujours, Boca ne parvient pas à se rapprocher des leaders. La faute à Central, venu à la Bombonera pour apporter un peu de chaleur. Et il y en a eu de la chaleur. Celle de la polémique avec la célébration de l’ingérable Teófilo Gutiérrez, le Colombien dessinant une banda en guise de joie face au public d’une Bombonera qui éclatait alors et mettait le feu aux poudres, provoquant ainsi bagarre et expulsions (dont celle de Teó). Sur le terrain, Boca a d’abord largement dominé Central, les menaces Tevez, Benedetto et autres Pavón ont été permanentes, la défense Canallas constamment en danger. Mais au fil des minutes, surtout en seconde période, Coudet avait réajusté son arrière garde et réussi à bloquer en partie un Boca qui perdait en clarté. Les changements du Mellizo ne portaient pas leurs fruits, Bentancur se rendait coupable d’une boulette qui aurait pu profiter aux visiteurs mais la fin de partie se terminait dans un climat tendu qui allait voir deux équipes perdre encore des points en route et ainsi se montrer incapables de recoller au général.

Ces résultats profitent aux animateurs du dernier tournoi, Lanús et Godoy, qui petit à petit reviennent à portée de tir, le Granate s’imposant chez lui face à l’Atlético Tucumán, Godoy écartant Tigre à Mendoza mais profitent également à la surprise du début de saison : Talleres. La T avait terminé ses cinq premiers matchs sans la moindre victoire, depuis, la machine s’est mise en marche et semble inarrêtable, allant décrocher une cinquième victoire consécutive sur le terrain de Rafaela. Pendant ce temps, pour ses débuts (et donc son retour sur un banc) avec Arsenal, Lucas Bernardi est contraint à la défaite, el Arse tombant chez lui face à Banfield, faute notamment de n’avoir pris le temps de changer un Diego Pellegrino blessé et coupable d’une énorme boulette.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.