Il aura fallu attendre onze journées pour voir le leader Estudiantes craquer enfin. Cette première défaite permet à ses poursuivants de se rapprocher au général avec comme chef de groupe Newell’s talonné par Boca. Le point sur la journée du week-end.

On les avait vu capables de renverser des situations même mal embarquées, parfois sauvés par un ange gardien comme lors de l’exploit de Sappa face à Colón, passer tous les obstacles sans dommages. Il aura fallu un déplacement à Banfield pour que la belle série d’Estudiantes prenne fin. Face au Taladro, les Pinchas ont connu deux mi-temps bien différentes. Une première animée, chaque équipe se rendant coup pour coup, offrant quelques beaux enchaînements et une pluie de buts (quatre, trois pour les hommes de Falcioni, un seul pour ceux de Vivas), une seconde plus fermée. Le leader entrait parfaitement dans son match, ouvrait le score par Lucas Rodríguez et exploitait à merveille les espaces créés dans l’arrière garde de Banfield. Mais les hommes de Falcioni réagissaient, emmenés par un énorme Walter Erviti. Une fois l’égalisation obtenue par un penalty du Tanque Silva, Banfield déroulait. Verticalité, vitesse et créativité, le Taladro bousculait le leader et doublait la mise après une merveille d’inspiration d’Erviti qui allait ensuite inscrire le but du break juste avant la pause. L’affaire paraissait alors entendue mais Banfield revenait des vestiaires avec la seule intention de défendre. Alors le leader récupérait le contrôle de la possession, multipliait les situations et s’il parvenait à réduire l’écart, allait échouer dans ses rêves de préservation de son invincibilité pour un tout petit but.

Cette défaite Pincha fait ainsi inévitablement les affaires des poursuivants. Premier d’entre eux, Newell’s. Dans des conditions dantesques et face à un redoutable Colón, la Lepra est encore parvenue à sortir victorieuse. Dantesques car les pluies incessantes ont offert aux vingt-deux acteurs des conditions de jeu difficiles faisant du duel au Cementerio de los Elefantes un match finalement peu spectaculaire, passant à un rien d’être suspendu par l’arbitre. Mais le match est allé à son terme et a attendu ce moment pour choisir son vainqueur, Maxi Rodríguez venant conclure un contre parfait des rosarinos qui leur permet ainsi de revenir à deux points d’Estudiantes.

Autre grand gagnant du week-end : Boca. Au Nuevo Gasómetro, les Cuervos de San Lorenzo ont continué de montrer ce qu’on redoutait ces dernières semaines : une certaine usure. Sans idées en demi-finale de Sudamericana face à Chapecoense, dépassés en Copa Argetina, les hommes de Diego Aguirre se sont retrouvés touchés d’entrée de partie par la blessure de Fabricio Coloccini avant de subir deux coups du sort en cinq minutes, l’ouverture du score par l’inévitable Darío Benedetto puis de son remplaçant – l’ancien de l’América sortant sur blessure – Walter Bou qui, sur son premier ballon, exploitait à merveille une boulette de Nicolás Zalazar. Mené de deux buts, San Lorenzo tentait alors de réagir, emmené par son homme clé, Fernando Belluschi qui réduisait alors l’écart. Le second acte était enlevé, Boca, conduit par le revenant Fernando Gago, toujours aussi élégant et juste, cherchait à exploiter les espaces laissés par un San Lorenzo qui cherchait à revenir. Cauteruccio allait s’offrir l’énorme occasion du second acte, faisant trembler la barre, mais rien n’allait y faire. Boca s’impose à Bajo Flores pour la première fois depuis quatre ans et s’installe sur le podium.

La défaite de San Lorenzo profite à deux autres grands : River et le Racing. Pendant que le Millo triomphait au bout de l’ennui face à Huracán grâce au meilleur buteur du championnat Sebastián Driussi, le Racing a profité du clásico de Avellaneda pour briller. Dans un Cilindro bouillant comme il en a l’habitude, La Academia a parfaitement débuté son match, pressant haut, asphyxiant un Rojo incapable de faire la moindre passe dans le camp adverse et qui s’en sortait d’abord grâce à un excellent Martín Campaña qui repoussait les tentatives de Bou et Acuña d’entrée de partie, avant de tomber sous les pieds d’un Lisandro López à qui le costume du capitaine va si bien. Devant au score, le Racing allait alors se replier, laisser le ballon à un Independiente qui ne savait finalement qu’en faire mais qui passait à un rien de revenir au score en toute fin de premier acte sur un centre de Juan Sánchez Miño. Le clásico basculait définitivement d’entrée de second acte sur une boulette de Jorge Ortiz, exploitée par un Licha en mode passeur pour son compère de l’attaque Gustavo Bou. Sans avoir à forcer son talent, le Racing allait transformer la victoire en goleada, profitant des errances du Rojo. Licha s’offrait un doublé sur un penalty assez idiot concédé par Nicolás Tagliafico, Independiente coulait et s’en remettait à Campaña pour que le score ne reste qu’à 3-0 en faveur de son pire ennemi. Un rival qui pointe désormais en quatrième position, à un point de Boca son prochain adversaire.

Ailleurs, le champion sortant Lanús continue son retour sur le haut du tableau en allant s’imposer à Temperley et double ainsi Talleres accroché chez lui par Arsenal, Klusener manquant un penalty qui aurait pu tout changer en fin de match. Tout reste extrêmement serré derrière le quintet de tête, River ne comptant par exemple que trois points d’avance sur Quilmes, 16e. A noter enfin les débuts ratés de Beccacece à Defensa y Justicia. Faute de n’avoir su gérer son avance lorsque réduit à dix après la sortie sur blessure de Rios en fin de partie, El Halcón se fait reprendre et dépasser en deux minutes par Patronato et concède ainsi sa cinquième défaite en 11 journées.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.