A une semaine de voir le pays s’arrêter pour s’embraser devant un nouveau River – Boca, la Primera División s’est offert un joli resserrement général en tête. Les leaders tombés, Boca se replace ainsi au meilleur des moments quand le champion sortant menace de nouveau.

Chutes à l’avant

Lorsque les deux meilleures défenses du championnat s’affrontent, la probabilité de voir un match fermé et serré est grande. Cet Estudiantes – Talleres l’aura confirmé. D’entrée de partie, le sentiment du nul se faisait ressentir, aucune équipe ne se créait réellement d’occasions, seule une tête de Leandro Desábato venant animer le début de match. Talleres réagissait quelque peu sur coup de pied arrêté mais il fallait attendre la fin du premier acte pour voir Estudiantes hausser le niveau et se procurer une occasion par Viatri. L’effet était immédiat : au retour des vestiaires, Talleres se repliait et espérait le contre, Desábato et Auzqui se créaient deux belles opportunités avant que les deux équipes resserrent leurs rangs et se contentent d’un nul qui semblaient leur convenir.

Estudiantes accroché, l’occasion était belle pour Newell’s de revenir à hauteur. Seul souci pour la Lepra, l’adversaire du soir se nommait Banfield qui venait tout juste de faire tomber le leader. Il y aura eu deux mi-temps bien distinctes dans ce choc au Marcelo Bielsa. Ce sont d’abord les locaux qui ont dominé la partie, faisant d’Hilario Navarro l’homme du premier acte, pendant que Banfield, avec un Walter Erviti en feu, ne s’organise pour contrer. Outre Navarro, le souci de Newell’s était le manque de justesse dans les derniers gestes. Le second acte allait être bien différent, Banfield s’appuyait sur trois joueurs qui allaient tout changer : Erviti le cerveau, Santiago Silva le relai et Nicolás Bertolo l’exécuteur. Le trio allait frapper à deux reprises et assommer la Lepra chez qui les entrées de Mauro Matos et de Victor Figueroa n’apportaient aucun changement. Une semaine après avoir fait chuter le leader, Banfield faisait ainsi tomber son dauphin.

Boca est prêt

Dans sa Bombonera, à une semaine d’aller rendre visite à son meilleur ennemi, Boca accueillait le Racing pour un clásico qui allait permettre de mesurer le chemin parcouru par Guillermo Barros Schelotto depuis sa première face à La Academia, un triste 0-0 dans une Bombonera vide en Libertadores. Et le chemin est immense tant les deux formations ont offert un match spectaculaire. Car Boca est entré dans le match avec l’envie d’asphyxier son adversaire. A peine 30 secondes de jeu que Carlitos Tevez s’offrait la première occasion du match sortie par le revenant Agustín Orion. La pression s’accentuait, la vitesse du trio offensif local déstabilisait une défense qui commençait déjà à montrer ses limites. Mais surtout, Boca pouvait compter sur un retour essentiel : un cerveau, un vrai, Fernando Gago. 23ème minute, Pintita déroulait son tableau de maitre : une série de relai, des passes en une touche et un ballon qui terminait sur Fabra qui piquait sa balle devant Orion et voyait celle-ci propulsée dans les buts par Insúa, Boca ouvrait le score. Le jeu s’équilibrait alors un temps même si Boca restait maître du match. Alors, les Xeneizes accéléraient de nouveau. Pillud sortait un ballon de Tevez sur sa ligne, cinq minutes plus tard, Pavón servait Peruzzi dont le centre était repris par Bou pour le 2-0. Bou manquait le 3-0 quelques instants plus tard, le Racing avait totalement disparu, la seule occasion des hommes de Zielinski était à mettre au profit de l’autre Bou en toute fin de premier acte. Le début de seconde période ne changeait rien. Horrible, la défense du Racing cédait une troisième fois en laissant Walter Bou seul aux six mètres fusiller Orion. On craignait alors le pire pour La Academia mais un homme allait la réveiller : Lisandro López. Un caviar de Romero et Licha réduisait l’écart, relançant alors une partie qui semblait morte. Car étrangement, Boca se mettait à douter, laissait le Racing vivre son meilleur moment dans la partie. Le Bou du Racing s’offrait une opportunité mais manquait, à l’image de son match, de justesse, réduit à contrer, Boca manquait de tuer le match lorsque Tevez ratait un but tout fait avant qu’Orion ne sauve les siens devant Walter Bou après une nouvelle merveille signée Gago. L’histoire tournait à l’affaire familiale quand Gustavo Bou envoyait un puissant coup franc que Sara repoussait dans les pieds de Licha pour le 3-2. Les supporters du Racing se prenait à rêver à un miracle. Il n’y en aurait pas. Car Fernando Gago brillait de mille feux au milieu, éclairait Boca et illuminait la Bombonera, achevait son œuvre. Une nouvelle merveille de passe pour Pavón qui perdait son face à face à avec Orion mais Tevez suivait et s’amusait d’une défense composée de plots pour sceller le score de la partie et offrir à Boca non seulement une victoire des plus convaincantes mais surtout une deuxième place au général. Le tout, à une semaine du Superclásico.

Le retour du champion

La dynamique est bien différente du côté de River même s’il est impossible de tirer la moindre conclusion quant au clásico du week-end au Libertadores de America. Car c’est justement l’esprit tourné vers la finale de Copa Argentina qui offrira le dernier ticket pour la Libertadores, que River est allé défier Independiente. Bilan, Marcelo Gallardo a envoyé les u20 (ou presque), à peine renforcés par quelques cadres (pas forcément les meilleurs sur ce match – Larrondo et Mora, si vous nous lisez, c’est pour vous). On ne retiendra alors qu’un superbe maillot vert hommage à Chapecoense et un nouveau grand match de Batalla dans les buts après avoir subi la colère des hinchas d’Independiente qui ont retardé le coup d’envoi par l’envoi de projectiles. Pour le reste, il faudra donc se tourner vers le Superclásico qui se jouera à quelques jours d’une Copa Argentina face à Central qui semble lui aussi plus préoccupé par cette échéance, les Canallas étant tombés à Santa Fe face à Unión.

Mais finalement, l’autre enseignement du week-end est le retour du champion sortant. Pourtant, face au Gimnasia, Lanús a énormément souffert, laissant les meilleures opportunités au Lobo d’Alfaro en première période mais qui a soit buté sur un excellent Monetti, soit pêché par maladresse. Le souci quand on se frotte au champion sortant et sa série de trois victoires consécutives, c’est qu’à force de rater, on finit par le payer et le Gimnasia allait s’en rendre compte. Une merveille de talonnade de Silva et Pepe Sand filait ouvrir le score à quelques instants de la mi-temps. Le coup était dur. Après une panne de courant, la seconde période suivait le même chemin, un Gimnasia dominateur et un Granate replié qui espérait jouer les contres. Rien n’y faisait et les hommes d’Almirón pouvaient célébrer leur quatrième victoire de rang, une victoire qui les ramène à cinq points du leader, à trois de Boca.

Ailleurs, notons la cuisante défaite d’Huracán chez lui face à Colón au terme d’une leçon de football qui pousse Caruso Lombardi à la démission et à se lâcher dans son milieu favori, les médias, quelques heures plus tard, s’en prenant à ses joueurs et aux dirigeants, la première victoire de Beccacece avec son Defensa y Justicia à Rafaela et la belle victoire en déplacement du futur représentant en Libertadores, l’Atlético Tucumán, qui s’impose à Mendoza et reste tranquillement ancré en milieu de tableau.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.