Deuxième week-end de foot en Argentine marquée par la chute des deux leaders. Une semaine après avoir creusé un écart d’entrée de phase retour, Boca et San Lorenzo voient leurs poursuivants remettre les compteurs à zéro.

Chutes à l’avant

Victorieux pour leur retour sur les terrains argentins, Boca et San Lorenzo avait réussi à prendre leurs distances sur la meute des poursuivants. Ne reste désormais plus qu’à la conserver. Premier à entrer en piste ce week-end, San Lorenzo voulait/devait se servir du championnat pour éviter de tomber dans une déprime initiée en Libertadores. Seul souci pour le Ciclón, le déplacement à Mendoza n’avait rien d’une simple visite de courtoisie tant le Godoy Cruz version Lucas Bernardi sait se montrer efficace, son invincibilité en amicaux/libertadores/championnat (soit 7 matchs) le démontrant. Le premier acte allait finir de le prouver puisqu’à sa toute fin, alors que le match avait été des plus équilibré, le Tomba partait en contre qui se terminé par un centre parfait de Luciano Abecassis prolongé dans le but vide par Guillermo Pol Fernández. De quoi assommer les visiteurs qui subissaient au retour des vestiaires avant de se montrer incapables de gérer une supériorité numérique dès l’heure de jeu après l’exclusion de Giménez pour double avertissement. La faute était payée au prix fort puisque Matías Caruzzo était (sévèrement) sanctionné d’une faute sur Correa pour le penalty du 2-0.

L’occasion était donc idéale pour Boca qui pouvait accentuer son avance au général en recevant un Talleres annoncé victime expiatoire et qui débutait alors officiellement sa saison. Pour son retour à la Bombonera depuis le dernier match de Carlos Tevez en décembre dernier, Boca a rapidement affiché ses ambitions. Boca attaquait en nombre et se montrait rapidement dangereux, le centre-tir de Pavón faisant passer le premier frisson du match. Mais Talleres n’était pas venu pour laisser ses ambitions au placard. A l’occasion de Boca, la T répondait immédiatement, le pressing des hommes de Kudelka allait alors gêner les Xeneizes qui accéléraient alors en milieu de premier acte et acculaient les visiteurs dans leur camp. Après des tentatives de Peruzzi et Pérez, Benedetto piquait au premier sur corner et détournait suffisamment le ballon pour que Junior Benítez puisse ouvrir la marque. Le plus dur semblait fait, Boca se créait d’autres chances et semblait capable de rentrer en tête aux vestiaires. C’était sans compter sur les visiteurs. Plein axe, Ramis combinait avec Reynoso et s’en allait tromper Rossi. Le coup était rude pour les Xeneizes qui semblaient un temps assommés, la T revenait bien en seconde période et se créait quelques belles situations. Puis Boca se réveillait, demandait un penalty qui aurait dû être accordé pour une main de Komar (Ariel Penel, arbitre de la rencontre, reconnaîtra son erreur plus tard), trouvait le poteau par Bou, dominait. Puis, Peruzzi allait céder. Le latéral couvrait mal son ballon côté gauche de l’attaque de la T, Palacios en profitait, servait Rescaldani dont la frappe détournée revenait sur Reynoso, 82e minute, Talleres virait en tête. Alors que Bentancur manquait d’égaliser dans la foulée, les minutes suivantes allaient voir Boca désespérer et ne jamais réussir à revenir. Comme San Lorenzo, Boca tombe dès la deuxième journée de la reprise et ne parvient pas à capitaliser la bonne opération de la semaine précédente.

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Estudiantes, Newell’s et River en profitent

Derrière, alors que Banfield tombe à Bahia Blanca face à Olimpo, Newell’s s’appuie sur un Nacho Scocco des grands soirs pour mettre à mal une défense de Vélez bien trop naïve et perméable et qui rentre de Rosario avec trois buts dans la musette. La Lepra, qui avait cédé sa deuxième place la semaine passée, la reprend immédiatement et revient à trois points de Boca, comme fin décembre dernier. Dans ses pas, deux favoris annoncés en début de saison en profitent pour recoller.

Avec un bilan des plus négatif, un nul et cinq défaites lors de ses six dernières sorties, toutes compétitions confondues, Estudiantes n’avait d’autre choix que celui de s’imposer face à un modeste Patronato. Tout n’a pas été rose ni convaincant, mais les Pinchas y sont parvenues. Estudiantes a dominé Patronato, c’est un fait, mais s’il n’a pas non plus brillé offensivement et n’a pas retrouvé ce qui en avait fait un leader au soir de la 10e journée, s’est rassuré sur le plan comptable en profitant d’une tête de Desábato pour enfin décrocher une victoire en championnat. Et ainsi rester dans le bon wagon, à quatre points de Boca.

Catastrophique face à Unión pour son retour à la compétition, d’une efficacité froide en Colombie pour son ouverture en Libertadores, River devait trouver l’équilibre et s’appuyer sur le précieux succès du milieu de semaine pour rebondir en championnat. Le défi était de taille, Lanús, qui avait également mal vécu son retour à la compétition, semblait enfin être véritablement lancé. Impression confirmée en début de match, le Granate avait retrouvé ce qui faisait sa force, sortie rapide, jeu sur les côtés, attaque constante. River semblait souffrir, ne parvenait pas à véritablement maîtriser des locaux qui manquaient juste de justesse dans les derniers gestes pour virer en tête. Ils allaient tout de même et logiquement y parvenir lorsque l’ancien enfant de River, Pepe Sand marquait un vrai but de renard à dix minutes de la pause. Alors River allait se relever, emmené par un homme que tout un peuple rouge et blanc attend depuis des mois et des mois : Pity Martínez. Après avoir trouvé la barre, le 10 millonario allait se réveiller, être de tous les bons coups. Impliqué sur l’égalisation de Rojas dès le retour des vestiaires, Pity malmenait la défense Granate et donnait l’avantage aux siens d’un nouveau coup franc détourné par le mur. River virait en tête, il restait alors une grosse dizaine de minutes, Pity lançait alors Alario qui offrait le but de la victoire à Auzqui. A l’image de son 10, River a confirmé son réveil et revient à huit points de la tête, à quatre d’une place en Libertadores.

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Central et le Racing en retard

Loin de la tête du classement, plusieurs favoris et outsiders annoncés sont encore bien en retard. C’est le cas des frères ennemis d’Avellaneda : Independiente et le Racing. Privé d’ouverture 2017 face à Talleres, Independiente n’a pas encore véritablement lancé son année en concédant le nul sans but face au modeste San Martín. La soupe à la grimace est encore plus épicée pour le voisin albiceleste. Car Belgrano a joué un bien mauvais tour au Racing de Cocca sous l'impulsion d'un certain Matias Suárez. Après d'un tir de pétard sur Orión avant le coup d'envoi, le match, qui a été délocalisé au Juan Domingo Peron, antre de l’Instituto, avait pourtant bien commencé pour les joueurs de l'Academia avec une belle première mi-temps et 2 belles occasions de sa nouvelle pépite Lautaro Martinez. Mais faute d’avoir validé son premier acte, le Racing a ensuite baissé de rythme et Belgrano a compris que le côté gauche était le talon d’Achille de son adversaire. Grace à des buts de Jorge Velázquez et Fernando Márquez (sur une sublime passe de Matias Suárez), los Piratas ont ainsi puni le Racing. Le club de Diego Cocca n’a gagné qu’un seul de ses cinq derniers matchs de championnat (quatre défaites) et se retrouve désormais huitième. Le retard en encore plus grand pour Central mais l’espoir semble de retour sur le plan comptable. Tombés au Gigante, les hommes de Paulo Montero se sont ressaisis en s’imposant au Centenario face à Quilmes, but à l’arrachée de Washington Camacho et si Rosario Central pointe à une bien triste 22e place, la Sudamericana n’est finalement qu’à cinq points.

Ailleurs, ce deuxième week-end de foot en Argentine était celui du clásico santafesino entre Unión et Colón. Sportivement, le match concernait deux équipes de la première moitié de tableau et dans une ambiance toujours aussi bouillante et au terme d’un match chaud terminé à neuf contre neuf (n’est pas un clásico qui veut), la belle affaire est pour le Sabalero d’Eduardo Domínguez qui s’impose 2-0 et se retrouve désormais à trois petits points de la cinquième place.

Les buts 

Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.