Placée en pleine trêve internationale, la 17e journée de Primera División aura profité aux deux leaders qui creusent de nouveau l’écart. Et derrière, la meute des poursuivants resserre les rangs.

Boca et San Lorenzo main dans la main

Tombés tous les deux le week-end précédent, Boca et San Lorenzo se devaient de réagir immédiatement sous peine de se mettre à douter. Les Xeneizes se déplaçaient à San Juan et pouvaient bénéficier, une fois encore, du soutien de leurs hinchas autorisés à assister à la rencontre (une fois encore, comme lors du déplacement sur le terrain de Banfield, il ne se priveront pas de déborder en nombre le service de sécurité). Ajouté au fait qu’en onze déplacements au Bicentenario, Boca s’était imposé à neuf reprises, la pression était sur les « locaux ».  Le premier acte suggérait que la tradition allait être respectée. D’entrée de partie, les hommes des frères Barros Schelotto prenaient le contrôle de la partie, forçant les sanjuaninos à se replier et se contenter de quelques ébauches de contre (la meilleure occasion pour San Martín sera une frappe lointaine et non cadrée d’Ezequiel Montagna en milieu de premier acte). Boca se montrait dangereux sur coups de pied arrêtés, le coup franc enroulé de Gago de la quatorzième minute, obtenu par un Centurión bouillant sur son côté gauche. La récompense allait arriver du même côté gauche, au terme d’une autre chevauchée, celle de Cristian Pavón qui repiquait et nettoyait la lucarne opposée d’Ardente. Boca pouvait alors continuer de gérer même si Rossi se faisait peur en fin de premier acte, passant à un rien d’offrir une égalisation à San Martín. Le deuxième acte était un copier – coller, Boca allait doubler la mise sur un mouvement parfait entre Pablo Pérez, Dario Benedetto et Ricardo Centurión que le 10 de Boca concluait d’un enchaînement pied droit – pied gauche. Si l’affaire semblait pliée d’entrée de deuxième acte, Boca allait alors passer son temps à ne pas tuer définitivement le match par un troisième but, Centurión et Benedetto manquant notamment deux énormes occasions. Et faute de tuer le suspense, Boca allait se faire peur lorsqu’à deux minutes de la fin Denning réduisait l’écart. Sans conséquence finalement, Boca s’impose en toute logique et conserve donc la tête du classement.

Du côté de San Lorenzo, la réception de Quilmes devait permettre de rebondir après trois défaites lourdes de conséquences en Libertadores et championnat. Pourtant, la moitié du premier acte était décevant, San Lorenzo ne montrant pas grand-chose face à un Quilmes venu garer le bus. Alors, sous l’impulsion notamment de ses latéraux (Angeleri et Rojas) qui pesaient enfin dans leurs couloirs, le Ciclón allait enfin se montrer menaçant sans pour autant se créer de véritable situation si ce n’est la tête à bout portant d’Angeleri que Rigamonti sortait avec brio. Le retour des vestiaires était plus délicat pour le Ciclón qui perdait un temps le contrôle du ballon et se retrouvait sous la menace d’un Cervecero plus offensif. Tout allait basculer à l’heure de jeu lorsque Matías Sarulyte voyait rouge, San Lorenzo allait alors de nouveau reprendre son destin en main. Quilmes se repliait et subissait les offensives d’un Ciclón dans lequel l’entrée d’Ezequiel Avila allait tout changer. Ceruti faisait exploser le Nuevo Gasómetro à l’entrée du dernier quart d’heure, Avila s’offrait une chevauchée récompensée d’un but trois minutes plus tard puis Nico Blandi, servi par Avila, tuait le match dans les arrêts de jeu. Qu’importe les tempêtes traversées ces dernières semaines, le Ciclón de Diego Aguirre reste plus que jamais dauphin de Boca.

cvitanich

Banfield, River se rapprochent

Plus que jamais car derrière, Newell’s et Estudiantes ont été contraints de partager les points. La Lepra sauve le nul face à Patronato quand les Pinchas se font reprendre en fin de match par Rafaela. Conséquence, si l’écart se creuse avec la tête, les troisième et quatrième du championnat doivent désormais surveiller dans le rétroviseur, Banfield et River se rapprochant à grand pas.

Au Florencio Sola, Banfield s’en est remis à une énorme Darío Cvitanich pour retourner Unión. L’ancien Niçois a permis le réveil des siens qui se sont retrouvés à courir après le score d’entrée de partie, Gamba ouvrant la marque dès la cinquième minute d’une tête à bout portant. Après deux autres menaces du Tatengue, dont une très nette pour la tête de Gamba (encore), Banfield allait répliquer, Nicolás Bertolo servait plein axe Darío Cvitanich qui se retournait et ajustait Nereo Fernández pour égaliser. Le duo frappait encore un quart d’heure plus tard, le second servant le premier d’un amour d’ouverture en profondeur pour le 2-1. Banfield dominait la partie et tuait le suspense en début de second acte grâce, une fois encore à son duo Cvitanich – Bertolo. Cvitanich débordait côté droit, servait Bertolo plein axe dont la reprise ratée profitait à Emanuel Cecchini pour le 3-1. Le but de trop pour le Tatengue qui rendait alors les armes, laissant les locaux gérer la fin de match et revenir à un point d’Estudiantes avant le Clásico del Sur l’opposant à un Lanús mal en point (tombé pour la troisième fois consécutive ce week-end face à Colón et quittant ainsi le top 10) pour la dix-huitième journée.

Dans les pas de Banfield, River revient également très fort. Privé de Lucas Alario, Rodrigo Mora et d’autres convoqués pour la journée FIFA de qualification, les Millonarios accueillaient Belgrano sur l’horrible pelouse du Monumental. D’entrée de partie, les hommes de Gallardo ont pris le contrôle du match proposant attaques rapides et jeu sur les ailes pour essayer de venir perturber des Piratas mal en point. Mais s’ils avaient moins le ballon, les hommes de Madelón allaient s’attacher à l’utiliser de manière plus efficace. Lema passait près d’obtenir un penalty pour une faute de Maidana, Batalla gagnait son duel devant Bieler, Maidana sauvait devant Matías Suárez. River allait répliquer en s’appuyant sur un duo, Pity Martínez et Nacho Fernández, le premier servant le second pour la première véritable occasion du Millo. El Pity faisait alors planer sa menace, Nacho servait Alonso dont la tête manquait le cadre, River allait alors devoir attendre le début de second acte pour ouvrir le score sur un mouvement venu de la gauche et conclu par un centre de Rojas pour le goleador Driussi. Devant au score, on imaginait alors voir River dérouler. C’était sans compter sur des Piratas efficaces qui revenaient dans la partie à l’heure de jeu et allait exposer River. Car les Millonarios allaient se jeter à l’attaque pour reprendre l’avantage et s’exposaient. Ponzio sauvait notamment devant Bieler, le Monumental alternait entre espoir et frissons. Mais River allait s’en sortir grâce à son talent. Une merveille de mouvement côté gauche, Rojas – Alonso – Casco, une passe parfaite de l’ancien de Newell’s pour Pity Martínez et le Monumental pouvait enfin se libérer. River repassait devant et déroulait, cherchant à exploiter les contres offerts par les espaces libérés par un Belgrano cherchant à revenir. L’un d’entre eux allait faire le tour du monde. El Pity Martínez était servi côté droit, s’échappait et arrivait face à Lucas Acosta accompagné par trois coéquipiers. Il servait alors Tomás Andrade qui trouvait le moyen de rater sa reprise et offrir à Acosta la parade du week-end. Un miracle finalement futile, Belgrano s’incline, River reste à deux points d’une place en Libertadores.

pity

Folle série du Gimnasia

Derrière River, deux équipes reviennent également, le Racing et le Gimnasia. Dans son Cilindro, le Racing version Cocca fait du Cocca, pressing haut et volonté de marquer le plus rapidement possible. Ça n’avait pas marché face à Belgrano, ça n’a pas marché non plus face à un Godoy Cruz qui attendait patiemment le contre pour frapper. Il y parvenait en début de second acte grâce à Javier Correa, on pensait alors que, comme face aux Piratas, les belles volontés de La Academia allaient s’envoler. Il n’en fut rien. Grâce à son homme providentiel et capitaine intérimaire Gustavo Bou, le Racing allait revenir et même retourner le match, la Pantera offrant une victoire sur le fil aux siens. Avec ce succès, le Racing reste dans la course, la Libertadores n’est qu’à quatre points. De son côté, le Gimnasia est inarrêtable. Un unique but signé Mazzola et le Lobo enchaîne un quatrième succès consécutif en championnat qui lui permet de continuer à gratter des places. Les hommes de Gustavo Alfaro sont désormais huitièmes.

Ailleurs, alors que Central confirme son retour en signant un troisième succès en quatre matchs, mais reste encore bien loin au général (17e à 5 points de Talleres), qu’Independiente se désespère de pouvoir jouer en 2017 (après le match reporté face à Talleres, le Rojo a demandé le report de son match du week-end face à Defensa y Justicia, faute d’un Martín Campaña, convoqué en sélection uruguayenne), Aldosivi s’offre un troisième succès en quatre matchs face à la lanterne rouge Arsenal, Vélez Sársfield et Huracán se quittent bons amis et restent ensemble engluée en queue de classement.

Les buts 

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.