18e journée en Argentine marqué par la chute de San Lorenzo. Une défaite à l’issu d’un match fou qui permet aux deux géants d’en profiter. Car d’un côté Boca s’échappe seul en tête, de l’autre River fonce sur le podium.

San Lorenzo craque

Après six matchs sans victoire, c’est un nouveau Tigre qui accueillait San Lorenzo. A peine assis sur le banc, Facundo Sava se retrouvait déjà face à un sacré défi, prendre le meilleur sur l’actuel dauphin de Boca et relancer une machine grippée depuis fin novembre 2016 et tombée à la 24e place au général. Sava n’a eu que quelques jours pour préparer ce match qu’il abordait alors avec optimisme, confiant en son groupe. Pour sa première, il aura été servi en émotions. Le Matador commençait parfaitement la partie mais Menossi gâchait en deux minutes deux occasions avant que San Lorenzo se réveille. Le nouveau retraité international Néstor Ortigoza commençait à poser le pied sur le ballon, épaulé par Fernando Belluschi, la possession était pour les Cuervos sans pour autant que ces derniers ne parviennent à trouver la justesse suffisante à générer un véritable danger. Au point que le principal événement du premier acte était la coupure de lumière à deux minutes de la pause qui générait un quart d’heure d’interruption pour reprendre ensuite pour 120 secondes avant un nouveau quart d’heure d’arrêt (celui-ci plus règlementaire). Cette double pause allait revigorer les 22 acteurs, le second acte basculer dans la folie. Après un premier avertissement venu de Diego Morales, que Torrico recevait parfaitement, Tigre ouvrait le score au terme d’une belle action conclue par Cardozo d’un intérieur du pied parfait. San Lorenzo allait alors vivre sa pire période sur le terrain mais restait dans la course grâce à un grand San Torrico et surtout allait s’offrir deux golazos en contre qui retournaient alors le match. Le premier venait d’une interception de Belluschi plein axe qui pouvait servir Nico Blandi dont le délicieux lob offrait l’égalisation, le second, un autre délice de lob signé Merlini qui assommait alors Nelson Ibáñez. La course poursuite ne faisait que commencer, les deux formations frappant quand l’autre semblait prendre le pas. C’est ainsi que Castro se présentait seul face à Torrico et égalisait à l’entrée du dernier quart d’heure. Sous la pluie, les aller-retour d’un but à l’autre ne s’arrêtaient pas jusqu’à la tête de Merlini, lancé comme une balle au second poteau. 3-2 à moins de 10 minutes de la fin, San Lorenzo n’avait alors plus qu’à gérer. Il n’en fut rien. Une main de Paulo Díaz à la 87e minute permettait au Chino Luna d’égaliser sur penalty, pire pour le Ciclón, un contre rapide initié par le duo Luna – Cachete Morales se terminait par une tête de Mierez pourtant hors-jeu. Un penalty généreux, un but sur hors-jeu, la messe était dite, San Lorenzo tombe au Coliseo de Victoria et voit Boca s’échapper.

Boca s’échappe, Newell’s et Estudiantes en profitent

Ce final polémique fait les affaires d’un Boca qui a beaucoup tenté face à Defensa y Justicia, s’appuyant sur les percées de Cristian Pavón et les moments de pur génie de Ricardo Centurión mais a dû se contenter du minimum syndical au tableau d’affichage pour prendre ses distances au général.  La 12e victoire des Xeneizes en 18 sorties de Primera División permet aux hommes de Barros Schelotto de reléguer San Lorenzo à six points et leur offre surtout un nouveau dauphin, Newell’s. La Lepra accueillait le Rafaela d’une de ses légendes, Juan Manuel Llop (un enfant de son centre de formation devenu pro à l’époque des Yudica et autres Bielsa notamment) et s’en est sortie sur une merveille de Maxi Rodríguez, parvenant tout de même à se faire peur après le penalty manqué de Nacho Scocco et le penalty qui aurait dû être accordé aux visiteurs pour une grossière faute sur Costa. Voilà tout de même Newell’s à cinq points du leader, précédant ainsi au classement San Lorenzo qui est également rejoint par Estudiantes qui s’est tranquillement payé Arsenal.

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River frappe à la porte de la Libertadores

La défaite de San Lorenzo fait aussi les affaires de River. En déplacement à Mendoza, le Millo s’attendait à vivre un match compliqué face à un Godoy Cruz. S’il a dû s’employer pour s’imposer, il a surtout montré qu’il avait retrouvé son football en même temps qu’il s’était enfin trouvé un 10 à sa taille. Ils étaient près de 8 000 hinchas rouge et blanc à avoir fait le déplacement pour accompagner la bande à Gallardo au Malvinas Argentinas. Leurs efforts ont été récompensés par une première mi-temps magnifique des leurs. Dictant le rythme, possédant le ballon, River s’offrait la première situation dès la cinquième minute par Nacho Fernández. Le ton était donné, l’ouverture du score intervenait un quart d’heure plus tard lorsque Lucas Alario, qui quelques minutes auparavant avait touché du bois, était parfaitement servi par Pity Martínez et piquait son ballon pour conclure une phase de possession impressionnante des siens. River ne ralentissait pas, Driussi butait sur Rey enchaînait les mouvements collectifs de grande classe. Mais faute de tuer le match, le Millo allait se faire peur. La faute à un Batalla victime de ses gants et qui ne parvenait à bloquer une frappe de Correa. Sans trop comprendre comment cela avait été rendu possible, le Tomba de Bernardi était revenu dans le match. Le second acte allait être bien plus disputé, Godoy Cruz pressant plus haut et se procurant quelques situations, notamment une magnifique de Correa qui ridiculisait Martínez Quarta d’une merveille de petit pont mais manquait ensuite le cadre face à Batalla. Entré en jeu à moins de vingt minutes de la fin, Rodrigo Mora allait se rappeler aux bons souvenir des fans des River. L’Uruguayen était des bons coups de la fin de partie (avec Alonso) et se muait en sauveur lorsqu’il reprenait de la tête un centre de Pity Martínez au premier poteau. River s’impose à Mendoza et se retrouve désormais cinquième, soit en position de qualifié pour la Libertadores, mais surtout n’est qu’à trois points du second.

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Polémiques au Sud

L’autre événement du week-end argentin était le Clásico del Sur opposant Lanús et Banfield à la Fortaleza. De la pluie, de l’engagement, des polémiques et des buts, le Clásico a tenu toutes ses promesses et permet au champion sortant de se relancer en championnat après une série de trois défaites consécutives. Il n’y avait pas de round d’observation entre Granate et Taladro, Lautaro Acosta obtenant un penalty pour les locaux dès la quatrième minute, sentence exécutée par Pepe Sand. Banfield ne comptait alors pas se laisser faire et réagissait rapidement, emmené notamment par Cvitanich. L’ancien niçois obtenu un corner au métier qui aboutissait à l’égalisation d’un Gonzalo Bettini à la limite du hors-jeu. La tension montait d’un cran, les deux équipes se rendaient coup pour coup. Banfield passait près du 2-1 lorsque Soto perdait son face à face avec Andrada puis lorsque le portier du Granate sortait la volée de Sarmiento pourtant à bout portant. En seconde période, les locaux allaient prendre les commandes et forcer le Taladro à commettre de nouvelles erreurs comme cette faute aussi idiote qu’inutile de Jorge Rodríguez qui provoquait un nouveau penalty que Sand transformait de nouveau et pire, réduisait Banfield à dix, Rodríguez ayant déjà été averti. Pourtant en infériorité, les hommes de Falcioni réussissaient à résister et revenir un temps, celui pour Sand de commettre à son tour une main dans sa surface qui offrait un nouveau penalty, le troisième de la rencontre, aux visiteurs pour le 2-2 mais les minutes défilant, le Granate allait assoir sa suprématie. Marcelo Herrera redonnait l’avantage aux siens, seul au second poteau, ne restait alors plus qu’à Pepe Sand de revêtir son costume de héro du Clásico en s’offrant un triplé en fin de rencontre, but offert par un excellent Román Martínez. Lanús remporte le Clásico pour la septième fois sur les huit derniers et prive Banfield de la cinquième place, revenant à un point de son meilleur ennemi.

Pour sa part, le Taladro voit revenir sur lui trois folles équipes au rythme intense : le Racing qui réussit à sortir du cauchemar annoncé à Quilmes, retournant à dix contre onze un match dont le premier acte s’était soldé par un 2-0 en faveur du Cervecero, Colón, qui coule Belgrano et provoque le licenciement de Leonardo Madelón, remplacé par Sebastián Méndez, auteur d’une grosse performance avec Godoy Cruz en 2016, et surtout le Gimnasia qui enchaîne un cinquième succès consécutif en championnat en s’imposant à Tucumán, faisant tomber une invincibilité de 11 matchs consécutifs pour le Decano dans son Monumental.

Les buts 

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.