19e journée en Argentine marquée par l’accélération des équipes de tête. Pendant que Boca continue de faire cavalier seul au sommet de la Primera División, aucun de ses poursuivants de craque. Derrière quelques géants se réveillent, d’autres formations n’en finissent plus de couler.

 

Les leaders foncent

Qui craquera le premier ? A peine San Lorenzo avait laissé filer Boca que la 19e journée est venu remettre la pression sur l’ensemble du top 5 de Primera División alors que Newell’s ouvrait le bal des leaders en s’imposant face à Arsenal (voir plus bas), San Lorenzo voulait rebondir après la défaite polémique de la semaine passée. La réception du petit Sarmiento au Nuevo Gasómetro lui en donnait une occasion rêvée. Bautista Merlini titulaire et Gonzalo Bergessio à la place d’un Nicolás Blandi titulaire, Diego Aguirre avait opté pour un 4-2-3-1 qui s’avérait plutôt poussif en début de match. Bergessio manquait une première belle occasion à la deuxième minute, les locaux allaient ensuite éprouver bien des difficultés à franchir le mur à 5 planté au milieu par les Verde qui bloquaient tout jusqu’à la faute de main de Busse qui offrait un penalty à la légende Ortigoza. Le Paraguayen transformait, San Lorenzo pensait alors avoir fait le plus dur. Aguirre musclait son milieu en sortant Bergessio pour faire entrer Mercier, laissant son équipe sans le moindre véritable attaquant en seconde période. Conséquence, Sarmiento prenait le contrôle du ballon mais s’exposait au piège tendu par le Ciclón qui allait se procurer quelques belles occasions du second acte comme par exemple la triple occasion de la 68e minute (double talonnade de Belluschi, poteau de Botta) ou la transversale trouvée par Belluschi quelques instants plus tard. Si Sarmiento espèrera aller chercher un nul en fin de rencontre, plus rien ne changeait, San Lorenzo retrouvait ainsi le goût de la victoire et restait ainsi au contact.

Car le rythme des leaders devient fou. Ouvrant la journée en Argentine, Estudiantes s’en est allé punir Aldosivi au José María Minella avec un savant mélange de titulaire et de jeunes en vue du match de Libertadores prévu quatre jours plus tard au cours d’un match dont Sebastián Dubarbier aura été l’un des grands artisans. A la poursuite du podium, River a mis le temps mais est finalement parvenu, par son jeu et avec un Pity Martínez qui semble avoir définitivement pris la mesure de son rôle d’enganche du Millo, à prendre le dessus sur Quilmes, poussant le vice jusqu’à entretenir le suspense jusqu’aux vingt dernières minutes pour s’imposer finalement assez tranquillement. Fermant le bal des leaders, Boca a profité du déplacement au José Amalfitani, face à un Fortín, qui n’en est plus un. Car ce Boca joue bien, est sûr de sa force. S’appuyant sur la vitesse et les dribbles d’un Ricardo Centurión qui ont fait tant de dégâts à la défense de Vélez, les Xeneizes ont déroulé. Pablo Pérez se procurait la première occasion du match, dès la huitième minute, les Pavón, Benedetto et Centurión n’étaient que menaces constantes pour le pauvre Fabián Assmann, l’ouverture du score qu’une question de temps. Elle venait en milieu de premier acte, emmenée par le trio offensif de Boca et conclue par l’ancien buteur de l’América. Boca pouvait alors respirer, dominant totalement une rencontre dans laquelle Vélez n’existait pas et qui se retrouvait à dix juste avant de rentrer aux vestiaires. Alors Boca revenait avec tranquillité en seconde période, se montrait patient et gérait le chronomètre n’oubliant pas de tuer le suspense avant l’heure de jeu. Si Vélez allait profiter d’un petit relâchement de fin de rencontre pour espérer, son rêve de retour ne durait que le temps d’une célébration, Fabra trouvant Pavón pour le 3-1 final qui permet à Boca de rester unique leader avec cinq points d’avance.

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Independiente se réveille, Arsenal et Belgrano à la dérive

Derrière ce top 5 au fou rythme, deux équipes s’accrochent à coup de victoires. Colón n’a pas livré son match le plus brillant de la saison mais s’est reposé sur ses nouvelles certitudes dans le jeu pour s’imposer face à Godoy Cruz (qui avait sans doute la tête à son match de Libertadores) et signer ainsi une quatrième victoire consécutive, offrant à Eduardo Domínguez un bilan de 4 victoires, 1 nul depuis son arrivée à Santa Fe, période durant laquelle Jorge Broun se montre désormais invaincu dans ses buts depuis 418 minutes. Dans les pas du Sabalero, Banfield s’est appuyé sur Cvitanich, auteur de son deuxième but depuis son retour pour couler davantage un Belgrano à la dérive. Rien ne va plus du côté des Piratas sur le banc desquels Sebastián Méndez faisait ses grands débuts. Malheureusement pour l’ancien de Godoy Cruz, son Belgrano a rapidement été dépassé par Banfield au point qu’à moins d’une semaine du clásico l’opposant à un Talleres désormais en zone de qualifié pour la Sudamericana, le nouveau technicien des Piratas a décidé de passer la semaine au vert avec ses joueurs pour faire accélérer ses méthodes et sa philosophie à une équipe désormais avant-dernière du championnat. Si Belgrano évite la dernière place, c’est qu’il y a pire que lui, vraiment pire. Du côté de Sarandí, Arsenal a beau faire appel à l’héritage familial, Humberto Grondona sur le banc, rien n’y fait. Pourtant, face à Newell’s, el Arse aurait pu saisir sa chance tant La Lepra s’est montrée impotente en première période mais celle-ci a su frapper quand il le fallait, avec l’immortel Maxi Rodríguez dans le rôle du sauveur. Malheureusement, malgré un Newell’s incapable de produire du jeu, même menant au score, Arsenal n’a offert qu’une domination stérile qui lui coûte une 13e défaite en 19 sorties, la cinquième de rang en championnat.

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Cinq, c’est enfin le chiffre de la semaine pour Independiente. Alors que le Rojo avait dominé mais s’était montré décevant dans ses mauvais choix offensifs en Sudamericana face à l’Alianza Lima (lire Copa Sudamericana 2017 : Independiente accroché, Cruzeiro souffre, la Católica s’amuse), Patronato lui a servi de bouc émissaire. Il ne fallait que trois minutes à Erviti pour lancer Rigoni, comme un symbole, deux des déceptions de la Sudamericana mettaient les hommes d’Holan sur la bonne voie. Derrière, Patronato se montrant incapable d’être véritablement dangereux, les rouges ont appuyé en contre, l’excellent Barco s’offrant le but du break juste avant la pause. Au retour des vestiaires, les joueurs d’Ariel Holan allaient continuer de profiter des contres et dérouler. Rigoni intenable, el Torito Rodríguez qui nettoyait la lucarne de Bertoli, Albertengo qui clôturait la marque, Independiente décroche son premier succès officiel en 2017 en inscrivant cinq buts en déplacement, une première depuis l’incroyable 5-4 de la Bombonera en 2012, et décroche son premier 5-0 à l’extérieur depuis celui d’Instituto en février 2006. Avec deux matchs de retard, le Rojo peut espérer intégrer le top 6 à la condition de confirmer son réveil.

Les buts 

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.