22e journée de Primera División ce week-end. Pendant que Boca et Newell’s assurent, que la pression autour du podium ne cesse de croître, Colón n’en finit plus de démontrer qu’il est la sensation du début d’année.

C’est l’histoire du tube de ce début d’année 2017. Au soir de la 14e journée, Paulo Montero était viré de Colón et laissait alors le club à la 12e place avant la trêve. Il était alors remplacé par Eduardo Domínguez, l’homme qui avait envoyé Huracán en finale de Sudamericana, s’installe sur le banc. Et tout a changé. Invaincu, quasiment invincible (un nul et six victoires consécutives), son Sabalero se rendait à Junín pour y défier un Sarmiento qui avait beau n’afficher qu’une victoire lors des neuf derniers matchs disputés, restait un adverse coriace, River Plate pouvant par exemple le rappeler. La différence c’est que Colón n’est pas River et loin des caméras et autres projecteurs auxquels les géants ont droit, le Sabalero récite un football efficace et solide, capable de frapper vite et bien dès que l’opportunité se présente. C’est ainsi qu’il ne lui a fallu que trois minutes pour tuer le match à l’approche de la fin de la première demi-heure. Un but de Diego Vera, un autre signé Facundo Pereyra qui profitait d’une nouvelle erreur défensive des Verdes de Quiroz pour doubler la mise (après un remarquable cassage de rein signé Leguizamón) et le Sabalero rentrait aux vestiaires avec deux buts d’avance et un deuxième acte à gérer le plus tranquillement possible. Ce qu’il a fait, attendant la toute fin de match pour placer deux nouvelles banderilles au sein d’une défense spectatrice de ses propres errances. Et voilà comment Colón enchaine une septième victoire consécutive en championnat et se retrouve désormais sur le podium.

Estudiantes et le Racing cèdent du terrain

Si Colón est désormais troisième, c’est aussi que certains de ses concurrents directs ont perdu des points sur la route ce week-end. Premier d’entre eux, le Racing qui a totalement explosé à Temperley. La faute à un but concédé d’entrée de partie, dès la première minute, sur une énorme erreur de marquage de la défense de La Academia que Mauro Guevgeozian exploitait d’une belle tête croisée hors de portée d’un Orion solidement scotché sur sa ligne. La suite ? Lorsqu’une équipe qui lutte fait face à une équipe sans idée, elle sait parfaitement exploiter les moments clés. La frappe de Di Lorenzo, un missile de 30 mètres, à quelques instants de la pause avait scellé le match. Avec le temps pour allié et deux lignes de quatre solidement ancrées, Temperley allait ainsi gérer son second acte, attendant l’épuisement du Racing pour frapper une troisième fois et ainsi couler une Academia dont la seule bonne nouvelle de la soirée restera le retour sur les terrains de Lisandro López après 80 jours d’inactivité.

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Deuxième leader accroché, Estudiantes qui affrontait un autre ambitieux, Independiente. L’occasion pour le Rojo de mettre fin à une malédiction qui veut qu’avec Ariel Holan, le club a beau être invaincu, il ne gagne pas chez lui dans son Libertadores de América. Pourtant, cet Independiente est intéressant : fluide, savant mélange de collectif bien huilé et d’individualités de talent. Mais il lui reste encore bien des choses à apprendre. Illustration parfaite en première période où les hommes d’Holan ont parfois dominé les Pinchas, parfois mis en évidence leur qualité technique individuelle et collective, à l’image de l’ouverture du score de Benítez, mais n’a pas su gérer ses temps forts pour couler Estudiantes. Et l’a payé. Juste avant la pause Viatri trouvait le poteau mais Facundo Sánchez poussait le ballon dans le but vide, dès le retour des vestiaires, Matías Aguirregaray était servi au point de penalty et enchaînait contrôle – frappe pour doubler la mise. Heureusement pour le Rojo et son impatient public, un penalty du pibe Barco le remettait dans la partie et offrait une fin de match à suspense et à haute intensité, les deux équipes cherchant une victoire qu’elles ne décrochaient finalement pas, le destin n’ayant pas voulu choisir son camp. Alors certes Independiente a encore concédé un nul mais cette équipe devrait, une fois ses petites erreurs corrigées, être un vrai candidat aux accessits. De son côté, Estudiantes n’avance plus et voit ses concurrents avancer sans lui.

Boca et Newell’s avancent

Devant, Boca et Newell’s ont capitalisé face des équipes mal classées. Les Xeneizes auraient pu être en proie au doute après deux sorties quelques peu moyennes mais ont profité de la venue d’Arsenal, l’équipe la plus faible de Primera División dans sa Bombonera pour prendre trois points facilement acquis, se rassurer et faire briller son dernier joyau, Gonzalo Maroni, 18 ans. Même résultat pour Newell’s qui s’en est allé enfoncer davantage Huracán au Parque Patricio sur un but de l’inévitable Nacho Scocco et reste ainsi collé aux basques des Génois.

Ailleurs, plusieurs formations profitent du week-end pour confirmer leur série. C’est le cas de Banfield, solidement accroché dans le peloton des Sudamericanista et qui, en disposant de Tigre, se rapproche même du podium (qui n’est finalement qu’à trois points), c’est le cas de Defensa y Justicia où la greffe Beccacece a bien pris, malgré les rumeurs de départs prochain du coach qui rejoindrait Sampa à la tête de la sélection Argentine. El Halcón enchaîne un troisième victoire consécutive en coulant Belgrano dont la seule chance de survie tient au système du promedio et reste à portée d’une place en Sudamericana. C’est enfin le cas de Rosario Central.

Car si Colón a bénéficié du départ de Paulo Montero pour se relancer, Central pour sa part a bénéficié de son arrivée de manière tout aussi spectaculaire. 22e au soir de la 14e journée (la trêve donc), les Canallas version Montero ont perdu leur premier match sous la conduite de l’Uruguayen mais ont rapidement rebondi, enchaînant six victoires et un nul en sept matchs, la dernière ce week-end face à Aldosivi. Les voilà désormais 10e, soit dans la zone des qualifiés pour la Sudamericana, à un point d’Independiente, à six d’une place en Libertadores. On appelle ça un échange gagnant - gagnant.

Les buts

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.