Avec sept matchs sur treize qui se sont soldés par un nul, cette deuxième journée de Superliga montre à quel point chaque équipe vendra chèrement sa peau dans un championnat où quatre clubs seront relégués.

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Argentine – Superliga 2018/19 : guide de la saison

De la qualité, du jeu, mais des nuls

Pour les amoureux des 5-4 au tableau d’affichage, passez votre tour. Dans ce match où River Plate accueillait Belgrano le spectacle était ailleurs : dans le jeu. Certes ce sont souvent les buts qui font lever les foules, mais, le jeu proposé par Marcelo Gallardo est suffisant pour prendre du plaisir. Emmené par un Pity Martínez (appelé en sélection argentine par Scaloni en compagnie du jeune et talentueux Exequiel Palacios) très en jambe et un JuanFer Quintero des grands soirs (son enchainement dès la cinquième minute, dribble – petite louche par-dessus la défense pour Pratto était splendide), le Millonario dominera l’ensemble de la rencontre. Or, si les hommes de Napoleón ont la possession (79%) et les occasions, le score lui, ne se débloque pas. La faute à un César Rigamonti incroyable. Le portier a rendu une copie parfaite, montrant l’étendue de son talent : arrêts réflexes sur sa ligne, sorties dans les pieds comme dans les airs, solide sur les frappes de loin et visitant les quatre coins de sa cage. Cette rencontre, aussi palpitante soit-elle, n’a qu’un inconvénient : River comme Belgrano n’avancent pas. Deux points en autant de match pour les adversaires du soir. Si, du côté des gallinas, la solidité de la défense est remarquable grâce au niveau de jeu de son portier Franco Armani (établissant un nouveau record avec 800 minutes sans prendre de but), l'attaque, elle, ne rassure pas. L’efficacité fait cruellement défaut ni Lucas Pratto dans cette rencontre ni Nacho Scocco dans la précédente, n’offrent de réelle garantie.

Privés de rencontre la semaine passée pour récupérer d’un nouveau titre obtenu au Japon, les Rey de Copas débutaient leur championnat à l’Estadio Marcelo Bielsa de Rosario où les Leprosos devaient une revanche à son peuple rojinegro suite au piètre niveau de la semaine passée. Los Diablos Rojos ne pouvaient rêver meilleure entame. Dès la deuxième minute, Martin Benítez récupère un ballon et lance parfaitement Maxi Meza qui fixe la défense avant de servir sur sa gauche Emanuel Gigliotti, esseulé, et dont la frappe puissante ne laisse aucune chance au gardien Nelson Ibáñez. 1-0 pour Independiente. Mais les joueurs du Colosó del Parque répondent rapidement. Hector Fertoli, oublié par la défense, est servi admirablement par un Victor Figueroa auteur d’un très bon match. 1-1 à la quinzième minute. Juste avant la pause Maxi Meza, encore lui, réalise un très bon travail au milieu du terrain. Sa longue ouverture en profondeur déstabilise Leonel Ferroni, le latéral gauche qui, de la tête, renvoie le ballon plein axe alors que son gardien avait déserté sa cage. Il n’en fallait pas tant pour le Puma Gigliotti. En une touche de balle et des 30 mètres, l’attaquant propulse le ballon dans le but vide. El Rojo peut exulter, 1-2 en faveur d’Independiente à la mi-temps. En deuxième période le jeu se muscle, les cartons s’enchainent et Joel Amoroso quitte le terrain avant les autres. Sauf qu’avant d’être réduit à dix, les joueurs de Newell’s reviennent au score une seconde fois grâce à une reprise de volée puissante en pleine lucarne de son défenseur Fabricio Fontanini. Score final 2-2.

Vous vous dîtes surement que mener 2-0 sur sa pelouse peu avant la pause et face à un adversaire n’affichant pas de grosses ambitions laisse présager une fin de match heureuse? Pas en Argentine où tout peut basculer en un rien de temps. Souvenez-vous de ce même San Lorenzo remontant un 2-0 sur la pelouse de Tigre (voir Argentine – Superliga 2018/19 : ¡Vuelve la Superliga!). Le Ciclón aurait dû s’en souvenir. Les locaux, auteurs d’une très bonne entame, ouvrent le score par un Ruben Botta en forme dès la 26ème minute et doublent même la marque dix minutes plus tard par l’intermédiaire de Nico Blandi, le buteur cuervo. Mais peu avant le terme de ce premier acte, le Granate réduit la marque grâce à Sebastián Ribas, véritable renard des surfaces. Mi-temps, 2-1 pour les coéquipiers de la dernière recrue Géronimo Poblette arrivant de Metz. Surfant sur leur bonne dynamique, les joueurs de Lanús égalisent dès le début de la seconde période. Le défenseur Nicolas Thaller vient reprendre de la tête le coup franc lointain de Nicolas Pasquinini. Son coup de casque parfaitement exécuté permet aux partenaires du néo international Leonel Di Placido de revenir à 2 partout. La fin du match rend les deux équipes frileuses, se contentant, encore une fois, du point du match nul.

Le piège Platense

« C’est officiel, Boca n’occupe plus la première place du championnat argentin ! ». Nous ne sommes qu’à la deuxième journée de Superliga, pourquoi les médias font-ils une telle annonce? Parce que les Xeneizes occupaient fièrement cette première place depuis une victoire 4-2 contre River Plate le 11 décembre 2016 (presque deux ans), soit 617 jours assis sur le trône !

43 fautes et 8 cartons jaunes plus tard, Boca cède sa place. Retour sur cette rencontre engagée.  Dès l’entame, Boca accumule les mauvaises nouvelles. La première survient à la sixième minute avec la blessure aux ischios de la recrue défensive Carlos Izquierdoz, ex Santos Laguna, (merci le trophée Gamper à Barcelone en pleine semaine…) remplacé par Paolo Goltz. La seconde est l’état d’esprit affiché par l’adversaire du jour. Les Pinchas ont décidé de marquer leur territoire en imposant un combat physique impressionnant. Flirtant souvent avec les limites, on retiendra notamment l’agression du jeune Francisco Apaolaza sur Nahitan Nández à la 32ème minute. Cette intervention aurait mérité bien plus que le simple carton jaune distribué par un Diego Abal dépassé. Aucun but inscrit pour l’instant, tout se passera après la pause. À la 52ème minute de jeu, sur un corner prolongé au premier poteau par Pablo Lugüercio, Fabián Noguera, tout juste entré en jeu, catapulte le ballon de la tête pour laisser Esteban Andrada sans réaction. 1-0 pour Estudiantes. Du côté Bostero, on attendait une réaction. On l’attend toujours ! Les coéquipiers du capitaine Pablo Pérez, (qui n’en finit plus de collectionner les cartons jaunes, et qui méritait d’être expulsé), ne relèveront jamais la tête, se contentant seulement de montrer les muscles. Et à la 75ème minute, le tout jeune Matías Pellegrini, parvient à surprendre un Wilmar Barrios très en-dessous de son niveau habituel et à prendre de vitesse un Paolo Goltz défendant sur les talons pour tromper le gardien d’une frappe croisée. 2-0 pour Estudiantes le président Juan Sebastián Verón peut être satisfait de ses joueurs.

Une victoire et du jeu

 Cette affiche était pleine de promesses. D’un côté une Academia solide, offensive et dans un CIindro chaud bouillant. De l’autre, un Vélez offensif, pouvant compter notamment sur Matias Vargas, surprise de la liste de Scaloni pour les prochains matchs amicaux de l’Argentine. Les coéquipiers du virevoltant Ricardo Centurión, auteur de gestes spectaculaires et de nouveau titulaire, donnent le ton dès l’entame: un pressing énorme, d’une grande intensité, et sur un ballon bonifié par Gustavo Bou, Licha López ouvre le score. 3ème minute et le Racing mène 1 à 0. À noter que le départ de Lautaro Martínez à l’Inter de Milan ne semble pas gêner outre mesure l’ancien lyonnais qui en est à deux buts en deux matchs. L’équipe, entrainée par le gringo Heinze, est totalement déséquilibrée vers l’avant et ne parvient pas à se procurer d’occasions franches. La rencontre est marquée par un terrible choc entre Gabriel Arias, portier de la Academia et Jonathan Ramis, attaquant de Vélez. Ce dernier sera remplacé en fin de première mi-temps suite à son fougueux abrazo avec le gardien. Toutefois, El Fortin peut s’appuyer sur un Monito Vargas débordant d’envie, multipliant les courses, les dribbles et les frappes mais qui, en abandonnant son aile gauche pour passer en pointe durant la deuxième mi-temps, perdra peu à peu de son influence et de sa qualité. Vélez est une belle équipe à voir jouer mais face à ce Racing il leur est très difficile de rester sur leurs principes de relances courtes et de sorties de balles propres. La pression mise par les ciel et blancs sur une défense dépassée entraîne des pertes de balles. Pire encore, le milieux trop offensif côté fortinero, ne parvient pas à endiguer les attaques adverses. Les occasions s’accumulent sur Alexander Domínguez, et les visiteurs semblent impuissants face aux Matias Zaracho et autres Renzo Saravia auteurs d’un excellent match. A la 83ème minute et suite à une sortie de balle heureuse du Racing la défense de Vélez semble perdue. Augustin Solari en profite et lance en contre un Pol Fernández étrangement seul plein axe. Celui-ci vient de tuer le match. Vélez ne s’en remettra pas.

De canalla à bon garçon

El Patón Bauza devait montrer la voie, c’est chose faite. Son Rosario Central est à son image : sérieux et appliqué. Les coéquipiers du capitaine Marco Ruben prennent peu de risques. Ils sont organisés, rigoureux dans le replacement et solidaires dans les efforts. Central fait également preuve de qualité technique, à l’image du Gordo Ortigoza, pour ressortir et se projeter rapidement vers l’avant et contrer la T. Les Cordobés ne parviennent pas à se montrer dangereux malgré une possession favorable. Talleres fait preuve d’une grande maladresse dans le dernier geste (deux tirs cadrés sur treize). Pour l’heure, c’est bien l’efficacité qui permet au Canallas de s’imposer 1 à 0 grâce à un but de Fernando Zampedri sur la pelouse d’un Talleres en panne d’inspiration, malgré un bon Andrès Cubas. Avec cette deuxième victoire en autant de match Rosario Central occupe seul la tête du championnat avec six points. À l’inverse la T commence à inquiéter avec 0 point et aucun but inscrit.

Ailleurs

Colón 2 - Tigre 2 : Tout se passera en deuxième période. Ce sont les visiteurs du jour qui ouvrent le score à la 51ème minute à Santa Fe, par l’intermédiaire de l’ex Sabalero Diego Vera. Il faudra attendre 15 minutes pour voir les locaux revenir à la marque par l’intermédiaire du latéral gauche de 37 ans Clemente Rodriguez. Mais sur l’engagement Juan Cavallero redonne l’avantage au Matador. À dix minutes de la fin, Tigre a l’occasion de gagner le match, mais le penalty de Federico Gonzalez envoyé sur le poteau redonne des ailes aux santafesinos qui égaliseront à cinq minutes du terme par Javier Correa le buteur du Cementerio de Los Elefantes.

Banfield 1 - Gimnasia 0 : Sur penalty, l’ancien niçois Dario Cvitanich donne la victoire au Taladro. Les lobos, de leur côté, se sont montrés trop peu mordants.

Aldosivi 2 - Huracán 1 : Le Tiburón verde a d’abord été mené au score par Huracán à la faveur d’un penalty transformé par Diego Mendoza, avant de réagir en seconde période grâce à des buts d’Ivan Colman et de Matias Pisano auteur d’une belle rencontre.

Defensa y Justicia 1 - Atletico Tucumán 1 : L’équipe dirigée par Kurt Cobain doit se concentrer sur la Sudamericana en plus du championnat, d’où quelques changements dans le onze d’el Halcón. Mais ils peuvent tout de même compter sur leurs défenseurs : l’excellent Lisandro Martínez ainsi qu’Alexander Barboza, pourtant laissé au repos au coup d’envoi. Ce dernier égalise sur pénalty. Avant cela, Ricardo Noir avait ouvert le score sur un olímpico chanceux (un corner direct).

San Martín de SJ 1 - Patronato 0 : Le tireur de penalty de l’an passé côté Patrón, Sebastián Ribas, s’en est allé du côté de Lanús. C’est désormais Sebastián Bertoli qui s’en charge. Son tir non cadré risque de coûter cher dans la lutte pour le maintien qui plus est face à un adversaire direct. Car San Martin inscrira l’unique but de cette rencontre à la 55ème minute par Martin Bravo.

San Martín de T 1 - Unión 1 : C’était l’heure du premier match de la saison à la Ciudadela pour le promu San Martín de Tucumán et Franco Costa ne s’est pas gêné pour ouvrir le score à domicile à la 21ème minute. Il aura fallu attendre la fin d’une rencontre sans relief pour voir Unión de Santa Fe égaliser grâce à Diego Zabala.

Argentinos 0 - Godoy Cruz 0 : Deuxième rencontre sans but de cette journée de Superliga. La faute à deux très bons jeunes gardiens: Lucas Chavez du côté du Bicho, et Roberto Ramirez côté Tomba. À noter la nette domination des locaux (tant en terme de possession que d’occasions) et le très bon match des latéraux Kevin Mac Allister pour Argentinos et Luciano Abecasis pour Godoy Cruz.

Les buts

Résultats

argj2r

Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca