On connait l'affiche de la finale de la Liga Aguila II. Elle opposera Santa Fe, vainqueur d'une équipe C de l'Atletico Nacional à Tolima qui malgré des erreurs d'arbitrage a passé l'obstacle Bucaramanga.

Match aller en semaine et finale dimanche, programme chargé pour ces demi-finales, mais certainement pas assez pour la Dimayor, l'équivalent de la LFP en Colombie. Mercredi au Campín, la veille de son départ pour le Japon, le Nacional, avec une équipe mixte, tient tête à Santa Fe (1-1). Le vainqueur de la Libertadores a même ouvert le score. C'est donc avec une bonne partie de l'équipe et du staff de l'autre côté du Pacifique que le Nacional a dû faire place à la jeunesse pour jouer sa demi-finale retour. Moins de 19 ans, c'était la moyenne d'âge des joueurs du Nacional au coup d'envoi. Du haut de ses 21 ans, Rodin Quiñones faisait figure de vétéran. Dans ces conditions, impossible évidemment d'espérer quelque chose face à une équipe cardinale impressionnante depuis plusieurs semaines (et la victoire 4-0 à Rionegro). En vingt minutes le match était plié avec des buts de José Moya et Humberto Osorio. Sans jamais trembler, los cardinales ont ajouté deux autres buts par William Tesillo et Anderson Plata. Et si l'écart était trop important entre les deux équipes, les joueurs du Nacional n'ont jamais semblé résigné et Juan Pablo Ramirez ou Dayron Mosquera ont inquiété le portier bogotano. Depuis le Japon, Reinaldo Rueda a qualifié la décision de la Dimayor de « honte » avant d'exprimer sa « gratitude et affection pour les joueurs et pour Neixon Pereia (le coach sur le banc) pour leur force de caractère le professionnalisme avec lequel ils ont assumé cette responsabilité ». Difficile de le contredire…

Dans l'autre demi-finale, Tolima peut être soulagé. Battue 1-0 à Bucaramanga en milieu de semaine, l'équipe d'Alberto Gamero, avait de quoi se sentir flouée. Dans un match d'un faible niveau le seul but du match a été inscrit par Mauro Guevgeozián. Un but limite puisqu'un joueur de Tolima était blessé au niveau du poteau de corner. Il a donc laissé en jeu l'attaquant du club de Santander qui s'est retrouvé tout seul face au gardien après une frappe déviée. Un but qui n'aurait certainement pas dû être validé. Au retour, Tolima pensait avoir fait le plus dur avec l'ouverture du score rapide d'Angelo Rodríguez mais une nouvelle décision arbitrale injuste a été sifflée contre l'équipe d'Ibagué. À la lutte avec Luis Paz dans la surface de l'équipe vinotinto, Mauro Guevgeozián a touché le ballon de la main. L'arbitre a donc sifflé … pénalty pour Buca. Cadeau transformé par l'attaquant uruguayen. Victime par deux fois de décisions contestables, le Deportivo Tolima a trouvé les ressources pour revenir au score sur l'ensemble des deux matchs. Bien aidé par la sortie hasardeuse de Bava, Gabriel Gómez a marqué dans le but vide. Comme au tour précédent, c'est donc aux tirs au but que le DT a arraché sa qualification. Joel Silva a stoppé le tir de Daniel Cataño et Diego Peralta a envoyé le sien au-dessus. Chose rare, le gardien Jorge Bava a tiré et marqué son pénalty. Pour Tolima encore un sans-faute avec au passage une panenka de Gabriel Gómez pour assurer la victoire aux siens. Le milieu international panaméen, passé par le Portugal, aura donc vécu une soirée parfaite.

On aura donc une finale inédite pour cette Liga Aguila II, les deux équipes se sont déjà affrontées en finale, mais c'était en Copa Aguila il y a deux ans. Avec à la clé une victoire de l'équipe vinotinto 3-2 sur l'ensemble des deux matches. Match aller mercredi à Ibagué et retour dimanche à Bogotá.

Pierre Gerbeaud
Pierre Gerbeaud
Rédacteur Colombie pour Lucarne Opposée