On attendait un festival de buts ce week-end. Il n'en a rien été, quinze petits buts et des déceptions, à commencer par l'affiche Tolima/Nacional. Retour sur ce week-end décevant.
Premier test pour le Nacional, après deux victoires tranquilles, avec un déplacement sur la pelouse de Tolima samedi soir. Les joueurs d'Ibagué tanguent un peu en ce début de saison avec déjà un changement d'entraineur. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, un argentin a pris place sur le banc de l'équipe « vinotinto », Óscar Héctor Quintabani. Il n'arrive pas en terrain inconnu puisqu'il a joué une saison dans ce club et il a passé la totalité de sa carrière d'entraineur en Colombie. Sur le terrain, pas grand-chose à signaler. Dayro Moreno a été l'homme le plus dangereux sur le terrain, mais sa frappe n'a pas trouvé cadre et sa tête n'a pas inquiété Joel Silva. Côté Tolima, seulement une situation dangereuse, avec Danovis Banguero qui a trouvé les poings de Franco Armani sur sa frappe puissante. Sans rythme et avec un déchet technique trop important dans les trente derniers mètres, les deux équipes n'ont pu se montrer dangereuses dans une deuxième période soporifique. Comme un symbole l'action la plus dangereuse est venue d'un coup de pied arrêté en fin de match. Le coup-franc de Macnelly Torres a été dévié du bout du pied par Alexis Henríquez. Mais la déviation du capitaine du Nacional est passée à juste à côté. Qualifier ce match de décevant serait un euphémisme. Ces mots sont plus justes « Terminé à Ibagué (enfin) Rendez l'argent » :
TERMINÓ EN IBAGUÉ! (Por fin)
— Futbol colombiano (@Futbolfpc) 19 février 2017
(Tolima 0-0 Nacional)
DEVUELVAN LA PLATA. pic.twitter.com/t83XCmevBT
Samedi soir l'autre équipe de Medellín, le DIM, avait l'occasion de frapper un grand coup et de faire un carton contre le triste Once Caldas à la maison. Ça n'a pas été le cas, dans un match pourtant plus riche en occasions (en même temps on ne pouvait pas faire pire …). La faute à la maladresse des attaquants Medellínenses et au grand match de José Cuadrado. Le gardien et capitaine du Once Caldas a sorti les tentatives de Mao Molina et Christian Marrugo. Et il y a Caicedo. L'avant-centre, passé par Independiente en Argentine, a lui manqué l'ouverture du score à plusieurs reprises. Il a d'abord trouvé l'arrête de la transversale de la tête. Face au gardien, il a manqué son contrôle. Et enfin sa tête a été détournée par Cuadrado. Réduits à dix à l'heure de jeu, les joueurs de Caldas ont concédé un pénalty. Un cadeau pour Juan Fernando Quintero, qui en a profité pour ouvrir son compteur cette saison. Match frustrant pour les joueurs de Lisi qui se sont vus (logiquement) refuser un but pour hors-jeu. Comme leur adversaire, ils ont touché du bois avec la tête de Sergio Romero qui a frappé la transversale. Avec trois victoires et un nul en quatre journées, le DIM se place à la deuxième place du classement.
À la première place on retrouve le Deportivo Cali. Si vous cherchez la définition de « comment donner un match à son adversaire ? », je vous conseille le match de Cortuluá à Cali samedi après-midi. Tout est parfaitement illustré. Les joueurs de Mario Yepes ont pourtant offert « un festival de la vendange » pendant trois quart d'heure, avec Lloreda et Duque en guest star (six grosses occasions manquées quand même). Et puis sur une passe en profondeur trop forte, Juan Carabalí a tenté et réussi un superbe tsuri-goshi à la Teddy Riner, ou un ceinturage-plaquage pour les amateurs de rugby, dans la surface. Ce cadeau tombé du ciel a été transformé par Duque. Dans la foulée, les visiteurs ont eu une énorme opportunité de revenir avec une frappe mal repoussée par Camilo Vargas et sauvée in extremis par Juan Sebastián Quintero devant des attaquants apathiques. Pour parachever ce modèle de match pourri, Mauricio Duarte a dévié de la main un centre azucarero dans ses propres buts. Avec un point en quatre matches, Cortuluá confirme que sa saison devrait être un véritable chemin de croix. De son côté Cali enchaine une troisième victoire consécutive, sans briller, et en profite pour s'installer en tête de la Liga Águila I 2017.
Deux matches, deux victoires. Le bilan comptable de Santa Fe est bon. Mais le bilan footballistique l'est lui nettement moins. L'équipe cardinale recevait Huila pour bonifier sa victoire à Envigado. Dans un match pas franchement emballant, un seul but a suffi au bonheur des joueurs de Costas. Comme la semaine dernière, c'est un corner de Jonathan Gómez qui a débloqué la situation peu avant la mi-temps. À la réception cette fois le défenseur central José David Moya. Pour le reste pas grand-chose à signaler, si ce n'est une opportunité pour Plata et une pour Gordillo, les deux sauvées par le gardien jaune et vert. Décevant pour le champion en titre dont on attend clairement mieux au vu du potentiel de cette équipe. De son côté Huila n'a pas pu refaire l'exploit de la semaine dernière, victoire face au DIM. Dominés, sans être acculés sur leur but, les joueurs de Jorge Vivaldo sont partis pour encore faire le yo-yo cette saison entre bonne prestation dans la chaleur de Neiva et difficulté à l'extérieur.
Pas mieux pour l'autre club de la ville, Millonarios, qui était en déplacement à Rionegro dans la grande banlieue de Medellín. Et si le match de Santa Fe n'a pas été emballant, le match de Millos a été carrément difficilement regardable. Erreurs d'arbitrage, deux cartons rouge et un vide footbalistique. Premier tournant à la 4e minute quand Pedro Franco a accroché Edwin Peraza dans la surface mais pas de pénalty pour l'arbitre. Deuxième tournant juste avant la mi-temps. Maximiliano Núñez, l'ailier de poche de Millos a débranché son cerveau et frappé un joueur de Rionegro. Rouge logique. À dix minutes de le fin l'équipe paisa s'est elle aussi retrouvée à dix avec l'expulsion de Roque Caballero pour une grosse faute sur Andrés Cadavid. Côté terrain, la plus grosse occasion a été pour Rionegro avec Fabián Viáfara mais sa frappe a trouvé le poteau. Et c'est tout, rien d'autre à se mettre sous la dent. Après la grosse victoire sur Buca la semaine dernière on pensait Millos lancé, c'est donc un nouveau coup de frein pour l'équipe azul. Le match de milieu de semaine face à Tolima devrait nous en dire plus sur le véritable niveau de cette équipe.
Dans le reste du pays, Pasto a concédé le nul (0-0) face à Jaguares en ouverture de cette quatrième journée vendredi soir. Désolé j'avais piscine et je n'ai pas pu voir ce match. En clôture de cette journée dimanche soir Bucaramanga et Envigado se sont quittés sur un match nul 1-1. Score logique dans ce match assez équilibré. Envigado a ouvert le score, grâce au but de l'espagnol Juan Ramón García à la demi-heure, et aurait pu doubler la mise avant la pause sur une frappe de Yuber Asprilla renvoyée par le poteau. À vingt minutes de la fin c'est Jeison Palacios qui a égalisé de la tête. Après deux défaites, Junior devait relever la tête face à l'Alianza Petrolera à domicile. À Cartagena pour être plus précis puisque son stade, qui accueille aussi les matches de la sélection, est en travaux. Surprise d'entrée par l'ouverture du score des visiteurs grâce à la tête de César Arias, l'équipe Tiburón a presque craqué sur une tête de son défenseur Félix Noguera. Heureusement pour Junior c'est l'équerre qui a renvoyé le ballon. Bien plus joueurs en deuxième période, les hommes de Gamero pensaient avoir fait le plus dur en revenant au score grâce à Edinson Toloza. Sauf qu'à dix secondes de la fin du temps additionnel, dans une défense plus qu'apathique, Juan David Ríos a plongé Junior dans une situation déjà très compliquée en championnat. C'est bel et bien le spectre de la Liga Águila 2016 II qui pointe le bout de son nez pour les joueurs de Barranquilla… Pour voir plus de deux buts dans un match, sinon il fallait être à Tunja. Trop inefficace, le promu Tigres a explosé sur la « pelouse » de Patriotas. Sur un terrain moitié herbe et moitié sable, les Boyacenses ont frappé trois fois. Une fois avant la mi-temps par Larry Vásquez, une deuxième fois juste après le repos par Uvaldo Luna. À un quart de la fin, Edis Ibargüen a donné un peu plus d'ampleur au score. L'autre promu a lui cartonné. Dans un Campin blindé et complètement acquis à sa cause, l'América a battu l'équipe surprise de ce début de saison, La Equidad. Los Diablos Rojos ont fait la différence dans la dernière demi-heure d'un match pourtant équilibré. Éder Castañeda a ouvert le score d'une reprise acrobatique avec le talon (pas certain que ça soit volontaire) suite à un coup-franc. D'une belle frappe à l'entrée de la surface Jeison Lucumí a doublé la mise avant que l'éternel Ernesto Farías n'enterre définitivement les espoirs de l'équipe assegurador.
Mais ce week-end l'évènement football était ailleurs. La Ligua Águila ne concerne plus seulement les hommes. La Liga Águila féminine (totalement professionnelle) a débuté ce week-end avec en match phrase La Equidad/Santa Fe au Campin. L'équipe cardinale s'est largement imposée 3-0. Par contre le système paraît un peu bancal. Trois groupes de six équipes. Les deux premiers de chaque groupe et les deux meilleures troisièmes passent en quart. S'en suit un tableau classique quart, demi-finale et finale (seulement ce match en aller/retour).