Santiago Ascacibar. Ce nom ne vous dit peut-être pas grand-chose et pourtant. A seulement 19 ans et malgré sa petite taille (168 cm) il a déjà reçu les éloges de joueurs comme Juan Sebastián Verón (président d’Estudiantes) et vient d’être appelé dans la liste des joueurs de Tata Martino pour représenter l’Argentine aux Jeux Olympiques de Rio. Il est l’une des plus belles révélations du dernier tournoi argentin.

L’histoire professionnelle de Santiago Ascacibar débute en décembre 2015 lorsque Nelson Vivas arrive sur le banc d’Estudiantes. A son arrivée, le coach argentin décide de promouvoir quelques pibes du club parmi lesquels el Rusito (surnom d’Ascacibar). Né en février 1997 à La Plata, Santiago est un pincha de toujours. Second d’une fratrie de cinq, il grandit dans les quartiers de La Plata, tapant ses premiers ballons au sein du club 12 de Septiembre. Il passe ensuite au sein des inferiores d’Estudiantes, portant un numéro 5 qui ne le quitte plus, même lorsqu’il est capitaine de la catégorie 97. Malgré sa petite taille et sa fébrilité apparente, le jeune homme, qui rêve encore d’anthropologie, impressionne alors par une maturité rare qui lui permet de griller les étapes. Sa maturité, Ascasibar l’explique par sa « famille, toujours présente, et les référents du club, Mariano (Andújar), el Chavo (Desábato), Isra (Damonte), la Gata (Fernández) et Juan Sebastián (Verón) » de qui il « apprend beaucoup comme par exemple respecter une certaine hygiène de vie et le repos. » Ascacibar est le rêve de tout formateur, un garçon équilibré, respectueux et à l’écoute de ses pairs, qui prend son temps et occupe l’essentiel de ses journées en famille ou à aller à la pêche avec ses amis. Mais il ne faut pas s’y tromper. Sous son calme apparent se cache un redoutable footballeur.

Révélation de la pretemporada du club, il prend la place de Gastón Gil Romero et vient, comme si tout était naturel, numéro 5 collé au dos, prendre place aux côtés d’Israel Damonte au milieu. Plus jamais il ne quittera son poste, devenant l’un des hommes clés du nouvel Estudiantes. Milieu défensif à la Tiago Motta, Ascacibar se distingue, malgré son très jeune âge, par une excellente vision du jeu, une capacité de tacler au bon moment, à réussir des passes rapides dans les intervalles et se convertit en véritable rampe de lancement pour les attaquants d’Estudiantes. C’est un travailleur de l’ombre avec cette fameuse grinta qui caractérise les joueurs Argentins.

Aspects tactiques

Dans de nombreux matchs, el Rusito a réussi à délivrer des passes décisives avec sa vision du jeu et sa rapidité à se projeter vers l’avant. Les 84,8% de passes importantes durant les 14 matchs qu’il a joués montre le rôle essentiel de ce joueur dans l’équipe de Nelson Vivas. Il possède aussi un cardio qui lui a permis de jouer 900 minutes accumulées depuis le début du championnat au cours desquels il n’a jamais été remplacé, ce qui montre bien sa constance (note de 7.57 sur ses 14 matchs et élu 4 fois homme du match).

Santiago est milieu défensif mais si on observe ses déplacements sur le terrain il se retrouve très vite porté vers l’avant du fait aussi de la tactique mise en place par le coach argentin (4-2-3-1), qui permet une plus grande liberté au joueur pour aller de l’avant et vers les côtés. Il se transforme presque au fil du match comme un milieu ‘’offensif’’, ce qui fait de lui un véritable cinco, ce meneur de jeu reculé comme seul l’Argentine sait les créer. Cette liberté de mouvement est vraiment quelque chose d’important lors des matchs d’Estudiantes avec un joueur comme Santiago qui permet le surnombre et apporte sa vista lors des moments clés pour l’équipe.

S'il a encore du chemin pour être un joueur complet, notamment au niveau du jeu aérien, des clubs comme le Beşiktaş sont déjà sur lui pour l’attirer en Europe. On attendra de voir ce qu’il va faire dans le futur mais il ne serait cependant pas étonnant de le voir rester encore un peu en Argentine car, comme il le dit dans de nombreuses interviews, sa famille est très importante pour lui et l’aide à poursuivre son chemin vers l’Albiceleste, son grand rêve de footballeur. Reste que la révélation du tournoi argentin sera l’une des grandes attractions de la jeune albiceleste qui rêve d’or au Brésil.

Rodolphe Wilhelm
Rodolphe Wilhelm
Des mon plus jeune age, j'ai toujours eu cette passion pour le monde du ballon rond et pour les voyages. Depuis cette période, j'essaye a travers mes voyages et les differentes villes ou j'ai vecu de faire connaitre des championnats moins mediatises en Europe.