Coup de tonnerre dans l'AFC Championship U23 avec l'élimination prématurée du Japon.  En revanche ça passe déjà pour la Corée du Sud. Pour les autres, il faudra attendre la dernière journée.

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Groupe A : l'Australie se reprend

Samedi, l'Australie a enregistré sa première victoire dans son groupe A, en s'imposant face au pays hôte dans l'emblématique stade Rajamangala (2-1). Devant plus de 22 000 spectateurs bruyants à Bangkok, le vert et l'or sont revenus d'un but de retard pour battre les Thaïlandais. Le buteur du Perth Glory, Nicholas D'Agostino, a montré sa classe en inscrivant un doublé important pour son pays. Le premier but de D'Agostino est intervenu peu avant la mi-temps sur une frappe parfaitement croisée après une passe bien dosée de Reno Piscopo, buteur au match précédent, qui a annulé l’avance de la Thaïlande prise sur le but d'Anon Amornlertsak à la 23e minute. La victoire finale de l'Australie est arrivée à la 76e minute du match lorsque D'Agostino a mis la cerise sur le gâteau sur un mouvement d'équipe après un service de Alex Gersbach. Le numéro 15 australien a envoyé un tir précis qui a dépassé le gardien thaïlandais Korraphat Nareechan. Cette victoire permet aux Australiens de se mettre dans la meilleure des dispositions pour le dernier match, face au Bahreïn, dernier du groupe suite à son match nul face à l'Irak.

Derby du Golfe entre deux équipes ayant connu des fortunes diverses. Humiliés par les Thaïlandais au premier match, les Bahreïnis devaient relever la tête et s’imposer face à un Irak qui était parvenu à tenir l’Australie en échec. Ce sont pourtant les Mésopotamiens les plus actifs, eux qui manquent d’ouvrir le score à plusieurs reprises en première mi-temps. À la 39e, Assi s’écroule dans la surface mais l’arbitre ne bronche pas, tandis que de l’autre côté, Marhoon loupe un but tout fait. Mais à la 44e, sur un corner de ce même Marhoon, l’Irakien Mohammad se mange un pied bahreïni et se retrouve à terre. On s’attend à ce que l’arbitre interrompe le jeu, mais il laisse celui-ci se poursuivre et Bahreïn marque par l’intermédiaire de Sayed Hashim au grand dam des Irakiens. Enhardis par la bonne fortune, les rouges poussent et se procurent quelques occasions sans conclure. Et alors qu’on pensait l’Irak la tête au fond du seau, c’est Al-Ammari qui surgit pour égaliser sur un centre de Mohammad (65e). Les Irakiens passent alors en mode siège mais ne parviennent pas à concrétiser leurs occasions, tantôt loupant le cadre, tantôt butant sur Ahmed. Et encore une fois, Bahreïn s’offre un hold-up via Marhoon qui réalise une tête plongeante acrobatique pour remettre les rouges devant à la 86e minute ! On se dit une fois encore que c’en est fini de l’Irak qui ne se relèvera pas de ce coup du sort, mais c’est mal connaître les Mésopotamiens qui égalisent par Qasem, reprenant victorieusement de la tête un centre de Rida. Au final, deux points de perdus pour l’Irak qui devra en découdre avec la Thaïlande lors du dernier match.

Groupe B : le Japon prend la porte !

Le match face à la Syrie était déjà un match couperet pour le Japon après la défaite inaugurale face à l’Arabie saoudite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’a pas vu des joueurs qui semblaient vraiment conscients de la situation. Un scénario de match presque identique en tous points et une autre défaite sur le même score de 2-1 qui élimine donc le Japon de la course aux quarts de finale ! Un véritable tremblement de terre pour l’équipe Olympique alors que les Jeux démarrent à domicile dans six mois ! Le match en lui-même ? De piètre qualité. La Syrie ouvre vite la marque sur un pénalty généreusement accordé après VAR et parfaitement converti par Abd Barakat. Le Japon a toutes les peines du monde à insuffler de la vie à ce match. Seuls Mitsuki Saito dans l’entrejeu et Yuki Soma sur son aile gauche arrivent à se mettre en avant. C’est d’ailleurs le second qui égalise d’une frappe des vingt mètres bien placée. La deuxième période est une longue litanie de possession infructueuse ponctuée de remplacements inefficaces de Moriyasu. Et puis, sur un contre à la 88e, l’histoire du premier match se répète. Ahmad Ali grille la politesse à ses vis-à-vis avant de remporter son duel face à Osako pour le but de la victoire syrienne et de l’élimination japonaise. Pour la Syrie les espoirs de qualifications restent donc entiers avant de jouer les Saoudiens. Cette Coupe d’Asie qui devait être pour le Japon une occasion grandeur nature de se préparer pour l’été a donc tourné au fiasco. Hajime Moriyasu, son 3-4-2-1 stérile et ses choix de joueurs se prennent là un énorme uppercut. Il n’est cependant pas l’unique responsable car les joueurs qui étaient sur le terrain n’ont clairement pas montré l’implication nécessaire à une compétition de la sorte. L’ossature « européenne » absente, il y avait beaucoup de places offertes à des jeunes de J.League pour montrer leurs qualités et postuler au groupe final de dix-huit. Ils resteront presque tous devant leur télé tant ils ont été indigents. Les absents ont toujours tort ? Pas cette fois. Les présents termineront face au Qatar avec pour seul objectif d’éviter le zéro pointé avant de rentrer au pays et tenter d’oublier cette terrible campagne thaïlandaise. Impossible à cette heure de savoir à quoi ressemblera vraiment le groupe chargé de ramener une médaille cet été. Malgré des années de travail et une priorité absolue donnée au projet Olympique, et c’est sans doute là le plus inquiétant. Kozo Tashima, président de la JFA, semble pour l’instant ne pas remettre en cause la place de Moriyasu, et encore moins la sienne.

Forts de leur succès contre les favoris japonais au premier match, les Saoudiens savent qu’ils ont fait déjà une grosse partie du travail et ne doivent donc pas aborder ce match contre le voisin qatari le couteau entre les dents. Du côté Annabi, le nul concédé face à la Syrie les contraint à deux exploits pour leurs deux derniers matchs. Au final, ce match aura accouché d’une souris, avec très peu d’occasions à se mettre sous la dent, la légère domination saoudienne se résumant à un face-à-face raté de Suhail face à Al-Yami. Un bon point pour les Saoudiens et qui contraint le Qatar à une victoire face à un Japon revanchard.

Groupe C : la Corée du Sud qualifiée

Deux matchs deux victoires. Le bilan est parfait pour les Guerriers Taeguk. Avec quelques changements dans on onze de départ, Kim Hak-bom voulait que ses joueurs réagissent à leur pauvre performance face à la Chine. Leur réponse a été à la hauteur. En première période seulement durant laquelle l'Iran n'aura pas vraiment existé et surtout laissé la Corée du Sud marquer deux buts sur ses deux véritables occasions par Lee Dong-jun et Choi Kyu-seong. Une maîtrise qui faisait plaisir à voir mais qui s'est progressivement détériorée en seconde période. Surtout après la réduction de l’écart de Shekari. Le collectif sud-coréen absent, l'Iran se mettait à y croire mais, incapable de se procurer de grosses occasions, laissait la victoire à la Corée du Sud (2-1). Si les Guerriers Taeguk sont qualifiés, ce n'est pas le cas de l'Iran qui jouera son avenir lors de la dernière journée dans un duel à distance avec l'Ouzbékistan qui, après son hold-up face à l’Iran, avait une belle occasion de s’inscrire dans la course à la deuxième place. C’est chose faite avec une victoire sans bavure face à une Chine décidemment décevante. Dans une partie dominée par les centrasiatiques, c’est d’abord Alikulov qui pense ouvrir la marque sur une action confuse mais l’arbitre siffle une faute évidente sur le gardien. Après de multiples tentatives, Borozov parvient à déborder Wei mais celui-ci l’accroche dans la surface. Sentence irrévocable que le capitaine Kobilov transforme pour la deuxième fois en deux matchs (45e+3). Si le break tarde à se faire, c’est finalement Tukhtasinov, entré en jeu quatre minutes plus tôt, qui prend parfaitement Chen à contre-pied et valide une superbe performance des Ouzbeks. Pour la Chine, c’est encore une fois un retour prématuré à la maison.

Groupe D : Ça se complique pour le Vietnam

Encore une partie sans but pour le Vietnam qui pourrait malgré tout se hisser au tour suivant s’il l’emporte face à la Corée du Nord et que l’opposition entre Jordaniens et Émiratis accouche d’un vainqueur. Rien de croustillant à se mettre sous la dent, une grosse domination jordanienne qui abuse de longs ballons, un Ahmed qui voit sa belle frappe croisée superbement détournée par Bui et de la maladresse, beaucoup de maladresse. La Jordanie avait l’occasion de composter son billet pour les quarts mais devra donc jouer son va-tout contre les cousins des Émirats.

Tenus en échec par une vaillante équipe vietnamienne au premier tour, les Émirats savent qu’ils doivent enclencher la seconde pour ne pas se farcir une sortie de route honteuse au vu de la difficulté relative de leur groupe. Ça tombe bien, les Nord-coréens ont tout de la victime expiatoire, eux qui sont tombés d’emblée contre la Jordanie. Pourtant le premier quart d’heure est totalement pour les Chollima qui multiplient les incursions dans le camp émirati. Mais dès la 17e minute, Nader sert astucieusement Al-Hammadi qui pivote et trompe Kang. Finalement, le break est fait treize minutes plus tard lorsque le centre de Ramadan est repris chanceusement par Al-Ameri qui n’a plus qu’à glisser le ballon hors de portée du gardien. La suite du match n’est que gestion avec quelques incursions de part et d’autre et les Émirats s’offriront une mini-finale face à la Jordanie tandis que les Nord-coréens sont déjà éliminés.

 
Par Antoine Blanchet-Quérin, Boris Ghanem, Baptiste Mourigal et Nicolas Treuscor
Baptiste Mourigal
Baptiste Mourigal
Rédacteur Asie, spécialisé Corée du Sud (K League, KFA) à suivre sur @KleagueFR