On connait désormais l’affiche de la finale de la Coupe Arabe 2021 : au bout du suspense et parfois des polémiques, la Tunisie et l’Algérie s’y affronteront.

bandeauprimeira

Le temps additionnel a été l’objet de tous les commentaires pour les deux demi-finales de la Coupe Arabe. Il d’abord été celui de la folle délivrance tunisienne face à l’Égypte, conclusion improbable d’un match cadenassé. Il y a pourtant eu plusieurs avertissements pour les Pharaons, tous sur coup de pied arrêté : la tête de Talbi à la cinquième sur corner, celle de Jaziri en toute fin de partie, toujours sur corner. Mais ils n’ont pas été reçus. Entre temps, l’Égypte a eu du mal à s’approcher des cages de Mouez Hassen, ce dernier intervenant parfaitement lorsque menacé, comme face à Hegazi ou dans les pieds de Marwan Hamdy, ou étant sauvé par quelques incompréhensions égyptiennes, comme lorsque Hamdy et Fathi se gênaient alors que seuls face au but. Reste qu’il était difficile de voir comment ce match allait basculer dans un sens ou dans l’autre, même un penalty obtenu par Ben Romdhane peu avant l’heure de jeu était annulé au VAR, une action que l’allait revoir quelques heures plus tard… Et puis le temps additionnel, l’ultime chance, le dernier coup de pied arrêté du match et ce cuir délicieusement enveloppé par Sliti, malheureusement pour lui dévié de la tête par le capitaine Amr El Soulia dans ses propres filets. Ce but de la libération pour les Aigles qui décrochent ainsi une place en finale et infligent aux Pharaons leur première défaite en dix-neuf matchs, soit depuis le huitième de finale de la CAN 2019 !

 

Le temps additionnel est donc un formidable générateur d’émotions, il peut aussi être un formidable générateur de polémiques. Celui de Qatar – Algérie appartient à la deuxième catégorie. Il y a d’abord eu un match tactique, équilibré, entre le champion d’Asie et le champion d’Afrique. La première banderille était signée Ali Almoez, sa frappe acrobatique en pivot effleurant la transversale de Raïs M'Bolhi peu avant la fin du premier quart d’heure, l’Algérie répliquant par deux situations dangereuses, un centre fuyant que Bounedjah ne parvenait à couper, une frappe enveloppée trop molle de Brahimi. Le deuxième acte démarrait plus fort côté Fennecs, les situations se multipliant jusqu’au but finalement juste récompense sur une volée aussi propre qu’improbable signée Benayada aux portes de l’heure de jeu. Le plus dur semblait fait, d’autant que M’Bolhi veillait en cas de danger. Et puis le fameux temps additionnel, celui des polémiques. D’abord quand l’arbitre assisant a indiqué neuf minutes, sans que l’on comprenne pourquoi, limite à croire en une erreur d’affichage. Neuf minutes qui permettaient à Mohammed Muntari de placer une tête parfaite qui terminait sa course dans le but après avoir touché le montant et libérait tout le stade. Prolongation pensait-on… mais l’improbable encore et toujours. Szymon Marciniak et sa bandent décidaient de laisser filer le temps additionnel jusqu’à la quatorzième minute. Celle de l’action polémique, le penalty accordé à l’Algérie pour une faute peu évidente, assez similaire à celle sur Ben Romdhane pour la Tunisie. Dans le cas tunisien, pas de penalty au VAR, dans le cas algérien, penalty. Belaili, auteur d’un match XXL, se présentait face à Saad Al Sheeb. Le portier des Annabi détournait la tentative de l’attaquant algérien, mais le ballon revenait sur ce dernier qui pouvait alors transformer l’offrande en but synonyme de finale. On jouait alors la 90+16e minute… Histoire de prolonger un peu, l’arbitre ajoutait une autre bonne minute avant de libérer les Fennecs au terme d’un match qui a duré 108 minutes et 25 secondes, sans prolongation et sans que l’on comprenne pourquoi.

 

Photo : 2021 Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.