Au terme d’un festival offensif de vingt-deux buts en six matchs, les jeunes Japonais font le back-to-back en conservant leur couronne continentale. Point rapide sur la compétition des minots asiatiques.

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Organisé en Thaïlande, le tournoi U17 fait plus office de vitrine des politiques de formations locales que de produits finis. Il est toujours difficile de prédire combien d’entre ces jeunes pousses fraieront leur chemin jusqu’à l’équipe nationale A, voire s’ils seront encore actifs dans le football dans quelques années. Aucun gros bras ne manquait à l’appel pour cette dix-neuvième édition, même les petits poucets (Yémen, Laos, Tadjikistan) ayant leur mot à dire.

Le Groupe A marquait d’ailleurs une surprise puisque, derrière l’hôte thaïlandais peu convaincant, ce sont les Yéménites qui ont pris la deuxième place après avoir fessé la Malaisie et le Laos. Dans le Groupe B, Iraniens et Sud-Coréens s’en sortaient aisément alors que le Qatar quittait le tournoi la tête basse après avoir été battu par l’Afghanistan…. Le plus relevé des groupes, le C, a vu un mano-a-mano entre Saoudiens et Australiens tandis que les Chinois ont déçu, encore et toujours. Le Tadjikistan, pourtant finaliste de la dernière épreuve, n’aura pas fait le poids face à ces monstres continentaux. Finalement, le groupe D a vu le diesel japonais se mettre en marche. Après un nul inaugural face aux Ouzbeks, ils vont ratatiner le Vietnam (4-0) et surtout l’Inde (8-4) au terme d’un match dantesque, les centrasiatiques les accompagnant au second tour.

Les quarts de finale ont ainsi vu la Corée du Sud écarter la Thaïlande sans coup férir (4-1) et les Japonais sortir du duel du Pacifique face à l’Australie (3-1). Les Ouzbeks ont créé la sensation en sortant les Saoudiens (2-0), tandis que le Yémen est passé à un fifrelin de l’exploit en s’inclinant aux tirs au but face au puissant Iran. La machine japonaise était alors définitivement lancée et l’Iran s’est fait écrabouiller sur le même score que ses ainés en 2019 (3-0). Dans l’autre demi-finale, la Corée du Sud a pris le meilleur sur l’Ouzbékistan (1-0) et attendait son duel face au voisin avec impatience.

Alors que la première mi-temps équilibrée arrivait à son terme, le Sud-Coréen Kim Jong-hyun laissait ses partenaires à dix et le Japonais Nawata ouvrait le score sur un superbe coup franc en guise de double peine. Dépassés, les Guerriers Taeguk ont sombré dans le deuxième acte et encaissé un nouveau but de Nawata à la 66e, avant que Michiwaki ne scelle définitivement le score dans les arrêts de jeu. Le Japon s’offre ainsi sa quatrième médaille et une orgie de buts, symbolisée par un podium de buteurs entièrement japonais (à égalité avec deux Sud-Coréens) composé de Gaku Nawata (élu meilleur buteur au final), Mochizuki et Michiwaki. Un autre Nippon a marqué deux fois, tandis que sept Japonais auront inscrit leur nom au marquoir au moins une fois, signe du collectif toujours plus marqués des Samouraïs. Un Japon qui a trusté toutes les récompenses : prix du fairplay, meilleur gardien (Wataru Goto) et MVP du tournoi (Gaku Nawata). Reste désormais une question : combien de ces petits joyaux arriveront en Europe pour des prix dérisoires et exploseront aux yeux de tous ?

 

Boris Ghanem
Boris Ghanem
Chroniques d'un ballon rond au Moyen-Orient, de Beyrouth à Baghdad, de Manama à Sanaa, football sous 40 degrés à l'ombre d'un palmier.