Les Bordeaux sont venus à bout de l’Irak en huitièmes de finale de la Coupe d’Asie (1-0) et affronteront la Corée du Sud en quarts. Le sélectionneur qatari, Félix Sánchez, parti de loin à son intronisation en 2017, gravit les échelons avec sa nation.

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C’est actuellement LA sensation de cette compétition. Avec onze buts inscrits, zéro encaissé, un jeu intéressant et une efficacité redoutable, le Qatar impressionne. « Ce groupe fait de très bonnes choses », assure leur sélectionneur espagnol, « nous en sommes très fiers ». Nommé à la tête du petit émirat du Moyen-Orient à l’été 2017, Félix Sánchez n’est pas étranger à leur progression spectaculaire. Arrivé à un moment compliqué où le Qatar se battait pour ne pas finir dernier de son groupe de qualifications à la Coupe du Monde 2018, le chantier était énorme. Et les premiers mois n’auront pas été des plus heureux. Quatre victoires en douze matchs et une élimination précoce de la Coupe du Golfe des Nations dès la phase de groupes. Il était temps de mettre fin à cette année 2017 catastrophique.

2018 pour renaître de ses cendres 

Plus d’un coach aurait déjà été démis de ses fonctions. Surtout qu’il n’est pas rare de les voir se succéder à la tête du Qatar (six depuis 2011). Mais pour celui qui a été sélectionneur des U19, U20 puis U23 du pays entre 2013 et 2017, l’attente est différente. Arrivé au Qatar en 2006, Félix Sánchez dirige l’Aspire Academy d’où vont émerger plusieurs joueurs qui composent la sélection actuelle. L’Espagnol s’appuie sur des joueurs nés au Qatar qui ont pris le temps de progresser dans l’académie. Parmi eux, Akram Afif, le premier qatari à jouer en Liga espagnole ou encore le défenseur Abdulkarim Hassan, élu joueur de l’année en Asie en 2018. Il peut alors construire et a, pour cela, les coudées franches, connaissant mieux que quiconque les joueurs qu’il peut avoir à sa disposition et poursuivant à leur inculquer ses idées développées lorsqu’il s’occupait des jeunes au FC Barcelone (de 1996 à 2006). Et avec le temps, son travail commence à payer. En 2014, à la tête des u19, il décroche le premier titre en Coupe d’Asie de la catégorie, les Maroons comptant notamment le duo Afif – Almoez en attaque. Cinq ans plus tard, le futur pays hôte de la Coupe du Monde est aux portes d’une demi-finale continentale. Basé sur une solide assise défensive, une vraie volonté de produire du jeu et une efficacité impressionnante devant le but, le Qatar n’est plus une petite nation. Ses résultats en 2018 l’attestent : sept victoires en douze sorties dont deux de prestige face à l’Équateur (4-3) et la Suisse (1-0). Lors de cette victoire face aux Helvètes, treize des vingt-cinq joueurs qui composaient la sélection en tournée en Europe étaient passés par l’Aspire Academy

La Coupe d’Asie pour confirmer, la Copa América et le Mondial 2022 pour rêver 

Des performances qui se poursuivent actuellement à la Coupe d’Asie où Ali Almoez (22 ans, Al Duhail), fer de lance de Félix Sánchez en jeunes, est en feu (sept buts en quatre matchs). « Il y a actuellement un bon mélange de joueurs issus des moins de 23 ans et d'autres plus expérimentés qui font partie de l'équipe nationale depuis plus longtemps », lançait l’Espagnol après leur qualification pour les quarts de finale. Est-ce le secret de cette réussite ? Quoiqu’il arrive, le Qatar a déjà égalé son meilleur résultat dans la compétition (quart-de-finaliste en 2000 et 2011) et tient des bases solides sur lesquelles s’appuyer pour l’avenir. Un avenir qui promet. La Copa América, où il a été invité, en juin prochain, mais surtout la Coupe du Monde qu’il accueillera en 2022 étant les deux grands rendez-vous de la sélection. Il n’est pas dit que les Bordeaux gagneront ces compétitions, loin de là, mais ils seront tout sauf ridicules, prêts à défier les plus grandes nations mondiales. 

Jordan Bozonnet
Jordan Bozonnet
Journaliste sportif. Suit l’essor du football exotique pour @LucarneOpposee. Passé par @TournoiMRevello, @ledauphine et @oetl. 👨🏼‍🎓@EDJ_Nice.