Après deux semaines passées à Seoul, il était temps pour Lucarne Opposée de se rendre au Seoul World Cup Stadium afin d'assister à une rencontre de K-League. On vous fait vivre de l'intérieur le match de la 3ème journée entre le FC Seoul et le Gwangju FC.

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C'est à deux heures du match que j'arrive à la station World Cup Stadium de la ligne 6 du métro de Seoul. Une station de métro des plus banales ne possédant aucune caractéristique, si ce n'est son nom, pouvant m'informer que je suis au bon endroit. Mais les choses vont bien vite changer. Sur les trois sorties qui me sont proposées, j'opte pour la n°2. Bien m'en a pris puisque la sortie n°1 mène directement au centre commercial et au cinéma du stade alors que la n°3 mène au terrain d'entraînement. J'emprunte alors le long escalator et je tombe pile en face du FC Seoul Fan Café et du Fan Park (comprendre la boutique officielle) avec, sur la droite le Seoul World Cup Stadium. A moins d'avoir le nez dans son smartphone comme de nombreux Coréens, on comprend très vite que l'on met les pieds dans la maison du FC Seoul. Tout autour de moi, petits et grands ont tous le maillot du club sur les épaules. Si ce n'est pas le cas, ils sont dans la boutique en train d'en acheter un. Au passage, le maillot rose du gardien de but fait son petit effet dans la gente féminine.

Décidant d'occulter le FC Seoul Fan Café, je me dirige directement dans la boutique du club qui est bien petite mais où l'on trouve tout un tas de choses aux couleurs de l'équipe: peluches, casquettes, écharpes, maillots, accessoires pour smartphone et j'en passe. C'est aussi dans la boutique que j'accède au « musée » du FC Seoul où sont exposés certains des trophées remportés par le club au cours de son histoire ; de la Coupe de la Ligue 1994 au tout récent titre de champion 2016 en passant par la FA Cup 2015.

Une fois la boutique visitée, je commence à me diriger vers le stade. Je me trouve alors face au stand « Marketing » qui n'est autre qu'un camion pour faire floquer son maillot. Les choses étant bien faites, il vous suffit de choisir un numéro et un nom à floquer et le personnel se charge du reste, vous envoyant un message sur Kakaotalk (messagerie extrêmement populaire en Corée du Sud) lorsque tout est prêt. De quoi ne pas perdre de temps devant le camion. Je continue d'avancer vers le stade et je déambule entre les différents food trucks installés pour restaurer les supporters et les familles venues en nombre. Il est même possible de s'assoir à table pour manger si vous n'êtes pas un amateur du pique-nique au sol sur couverture. Si vous êtes accompagnés d'enfants, ou que vous-mêmes vous sentez une âme d'enfant, vous pouvez aller vous amuser au près des animations mises en place par le club (mini concert, tir au but entres autres). Tout est fait pour vous divertir. Il faut dire que les matchs attirent énormément de familles qui saisissent l'occasion d'un dimanche après-midi ensoleillé pour se rendre au stade avec leurs enfants. J'ai eu le sentiment d'être au parc à côté de chez moi lorsque le printemps pointe le bout de son nez. Très agréable. Bien entendu aucune force de l'ordre dans les parages, tout est bon enfant.

Le tout se fait aussi en musique puisque les hauts parleurs alternent hymne du club, K POP (non je n'ai pas reconnu certains groupes, c'est pas vrai !) et la musique émise par le mini-concert qui se déroule au pied des escaliers vous menant au stade et à la billetterie. Une fois n'est pas coutume, vous voyez le FC Seoul absolument partout lors de votre ascension vers le stade. Park Chu-young, Dejan Damjanovic et Ha Dae-sung, rien que ça, vous surplombent lorsque vous montez les marches. Il me reste désormais une heure pour acheter mon billet et me rendre à ma place. Au vu de la faible affluence des matchs de K-League, inutile de faire la queue à la billetterie pour vous procurer votre sésame à un prix très avantageux.

Mon ticket en main, je me rends à ma porte d'entrée. A partir de là, oubliez absolument tout de ce que vous connaissez en Europe. Mais vraiment tout. La sécurité est inexistante. Je ne subis aucune fouille corporelle ou de mon sac. Je vois des supporters entrer avec leurs cartons de pizza, leurs piques niques, leurs bouteilles d'eau, de soda ou de bière. Un enfant entre même dans le stade avec sa patinette ! Impensable par chez nous.

Après avoir mis un certain temps à comprendre la numérotation des places et dérangé toute ma rangée (quelle idée de mettre des strapontins collectifs qui ne se relèvent que lorsque toute la rangée est debout ?!) me voilà à ma place, fin prêt à assister à mon premier match de K-League. Devant mes yeux, une belle pelouse mais aussi et surtout un stade vide. Le gros point noir du football sud-coréens se situe là, très peu de monde se rend au stade. Celui-ci est rempli à hauteur de 10 ou 15% représentant l'un des taux les plus fort du pays. Toutefois, ça n'empêche pas la tribune des supporters de faire du bruit du début jusqu'à la fin du match en agitant de nombreux drapeaux. La tribune visiteur, occupée par 10 supporters de Gwangju, essaye de lui répondre tant bien que mal à coup de tambour et de cris. Dans la tribune Est (celle où je me situe) une scène est aménagée sur laquelle un « chauffeur de salle » accompagné de la mascotte du club et de quatre jeunes filles animent le match. Hymne du club, danse, appel à crier le célèbre 화이팅 (allez on vous aide : fighting prononcé hwa-i-ting), jet de ballon, tout y passe pour faire un maximum de bruit. Et ça marche ! On en oublierait presque les 85% de sièges vides qui nous entoure. J'ai conscience que ma proximité avec la scène en est la cause, ceux de la tribune Ouest ne doivent pas avoir le même ressenti. J'imagine aussi que je n'aurais peut-être pas été très content d'être devant la scène qui masque une bonne partie du terrain. Mais les Coréens assis devant la scène sont aux anges. On comprend alors qu'ils ne viennent pas uniquement pour le football.

terrain

Tout autour de moi, les gens mangent, les enfants se donnent un cœur joie de répondre à cette animation accentuant l'ambiance du parc un dimanche après-midi. De plus, les célèbres vuvuzelas sont bien présentes dans le stade et je suis, à ce moment-là, heureux qu'il n'y ait finalement pas beaucoup de monde. Il est même très amusant de voir certains enfants se balader dans les tribunes, en occultant totalement le match qui se déroule devant leurs yeux (on les pardonne ce n'était pas une grosse rencontre). Quand je vous dis que ça ressemble à un parc un dimanche après-midi ensoleillé. Très franchement, cette ambiance est très surprenante mais dans le sens positif. C'est très agréable, et ça le serait encore plus avec tout le stade rempli. Bien évidemment si vous êtes venus chercher une ambiance de football comme on peut en trouver dans les stades Européens et Sud-Américains, vous serez extrêmement déçus. On en est très loin.

La mi-temps sifflée, je décide d'aller faire un petit tour dans les travées du stade, histoire de voir comment cela se passe. Chose prévisible, il n'y a la queue nulle part que ce soit aux toilettes ou pour acheter quelque chose à manger au convenience store présent dans le stade (oui, il y a un convenience store dans le stade). Je retourne à ma place avant le début de la seconde période, pour assister à la reprise par tout le stade du morceau « Don't Worry, My Dear » (걱정말아요 그대) de Deulgukhwa. Chanson bien jolie à entendre (ci-dessous un aperçu lorsque le stade est plein).

Le jeu repris, on repart sur les mêmes bases avec la scène qui amuse tout le monde et les supporters qui font du bruit dans leur tribune avec des chants à la gloire du club. La rencontre terminée, les joueurs viennent saluer les supporters présents, comme de coutume. Trois d'entre eux montent même en tribune, sur la scène, pour faire gagner quelques petits lots aux supporters (une peluche du club). De quoi conclure parfaitement un bien bel après-midi.

fin

Le match

En ce qui concerne le terrain, pas grand-chose à dire. La rencontre ne fut pas terrible du tout. A l'image du début de saison du FC Seoul. Hwang Sun-hong avait décidé de faire un gros turnover, pour reposer des cadres et donner potentiellement donner un second souffle à son équipe. Echec cuisant puisqu'il a très vite fait entrer Damjanovic (35') et Lee Sang-ho (mi-temps).  Du côté de Gwangju on regrettera l'absence de l'ancien joueur du FC Nantes, Olivier Bonnes.

Ce sont les visiteurs qui frapperont les premiers puisque sur un long ballon, la défense de Seoul se fait avoir (Osmar en défense centrale, c'est à revoir) et Jo Ju-young trompe bien trop facilement Yang Han-been, remplaçant de Yoo Hyun. Progressivement, Seoul pause son emprise sur la rencontre mais se fait toujours quelques frayeurs sur les longs ballons de Gwangju. Incapable de se montrer dangereux, les Rouges et Noirs remporteront tout de même le match grâce à deux pénaltys. Le premier pour une main dans la surface et transformé par Park Chu-young. Le second pour une faute grossière en fin de rencontre sur Lee Kyuro que Dejan Damjanovic sanctionne sans trembler. Très poussif pour le tenant du titre mais l'essentiel est fait : se rassurer après une nouvelle déconvenue en ACL et empocher la victoire.

Les autres résultats

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Classement

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Baptiste Mourigal
Baptiste Mourigal
Rédacteur Asie, spécialisé Corée du Sud (K League, KFA) à suivre sur @KleagueFR