Les Verts ont gâché une opportunité de remonter sur le podium de la Botola. Battus par le DHJ (0-1) en match en retard de la 19ème journée, les hommes de Romao ne profitent pas de la défaite du Wydad et du match nul de Khouribga. Le club doukkali, qui fermait la marche du club des 8, se replace en 4ème position.

Match en semaine, à 18 heures. Un casse-tête pour la moitié verte de Casa, obligée de s’éclipser du boulot, sécher les cours (pour les plus jeunes) prévenir sa femme que les courses attendront un autre jour, bref trouver un subterfuge pour se barrer tôt et foncer vers le stade le plus vite possible. Au diable les tracasseries sans importance du quotidien : Le Raja joue, tout doit être laissé en plan.

De fait, au moment ou les deux équipes entrent sur le terrain, la Curva Sud est encore à moitié vide. En tribunes les gens grimpent les escaliers quatre à quatre vers les sièges encore libres. En face, les supporters du DHJ, divisés en deux groupes d’ultras, improvisent un « c’est la chenille qui redémarre » géant. Insultes, sifflets, références inévitables aux citrouilles (spécialité de la région d’El Jadida) Casa répond avec les classiques.

Un hommage à Saber Chiba, le supporter du Raja décédé dans un accident avant le match de Ligue des Champions contre les Diables Noirs, est effectué avant le coup d’envoi, joueurs et supporters acclament la famille du défunt. Puis la rencontre débute.

Romao fait confiance à ceux qui ont brillé en Ligue des Champions vendredi dernier : Osaguona, Hafidi et Legnaoui. Ces deux derniers ont éprouvé de grosses difficultés pour animer les ailes, et ont paru à court de jambes, de spontanéité et d’idées.

Tout l’inverse du DHJ. Particulièrement entreprenants dans les couloirs, El Hilali et Hadraf ont harcelé Karrouchy et Chagou pratiquement sur chaque ballon. Et des ballons, il y en a eu à la pelle, puisque le milieu ivoirien du Difâa Topio a ratissé toutes les passes approximatives du duo Kouko-Mabidé.

El Jadida : Des occasions gâchées, la dernière cartouche fut la bonne

Mais les opportunités nées de ces ballons exploitables n’ont pas permis aux ouailles de l’égyptien Mustapha (qui a pris les rênes du club après la fuite d’Hassan Shehata) de trouver la faille. Il a toujours manqué un peu de précision à l’attaquant de pointe Nannah, que ce soit sur ses remises ou sur ses frappes.

Le ratage s’accentue en seconde période. Le public rajaoui, excédé par l’indigence de ses joueurs, réclame plus d’intentions offensives. Les Verts montent d’un cran, laissent des espaces et permettent aux visiteurs de récupérer la balle très haut.

Les occasions se multiplient, mais le gaspillage est conséquent. Hadraf et Nannah sont de très bons joueurs, ont un potentiel technique et physique certain, mais il leur manque la lucidité et les réflexes de bons finisseurs. Et ca se voit sur plusieurs situations : Nannah prend de vitesse Oulhaj et dévisse alors que ses deux compères attendent la balle au point de penalty, El Hilali s’emmêle les pinceaux sur un passement de jambes, Hadraf bien lancé par Topio pêche par excès de gourmandise et loupe le cadre sur sa frappe enroulée.

Le Raja dans tout ça ? Deux occasions à se mettre sous la dent, mal conclues par Osaguona et Karrouchy. Le public gronde de plus en plus, El-Jadida est de plus en plus menaçant, Askri et Oulhaj sauvent la baraque à deux reprises devant Nannah.

Et ce qui pendait au nez des locaux finit par arriver dans les arrêts de jeu. Aux 20 mètres, Hadraf décoche une frappe à ras de terre hors de portée d’Askri. Le coup fatal.

Les joueurs regagnent les vestiaires tête basse, conscients d’avoir fait une très mauvaise opération. Les supporters d’El Jadida, contents de voir leur équipe se rapprocher du podium, vont pouvoir crier leur amour à Mustapha. Comme Bob Azzam.

 

Résultats

Classement

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee