Il n’y avait eu aucun match nul lors des onze premiers matchs des play-offs, la douzième a été la bonne avec le partage des points entre le CSS et l’EST dimanche (0-0). Victoire précieuse pour l’ES Sahel à Métlaoui (0-1) qui permet aux hommes de Velud de revenir à un point des « Sang et Or » avant le Clásico qui les opposera à Sousse pour la 5ème journée. Facile vainqueur de l’US Ben Guerdène (6-0) le Club Africain se replace au troisième rang. A six journées de la fin, rien n’est encore joué pour le titre.

ESM-ESS 0-1 : L’Etoile au métier

Dans le jeu et dans l’esprit, l’ES Métlaoui est l’équipe la plus positive de ces dernières années, en dépit de ce satané terrain en synthétique qui fait des ravages dans son effectif comme dans les effectifs adverses. Un jeu simple et enthousiaste, une belle capacité à accélérer dans les 30 derniers mètres et se trouver des positions de tir, l’ESM ne sera pas qu’un faire-valoir dans ces play-offs, la victoire probante contre le CSS (3-1) a constitué une première preuve.

Sur l’ensemble de la rencontre, il est indéniable que les locaux ont développé plus de jeu et se sont montrés plus entreprenants. Mais en face, la culture de la gagne de l’Etoile est un acquis qui permet de prendre des points même en jouant mal. Hameur Bouazza et ses coéquipiers ont simplement appuyé sur deux points fondamentaux. L’Etoile est fragile sur les côtés ? Il a suffi de verrouiller l’axe pour renvoyer tous les centres et ne permettre à l’adversaire d’être dangereux que sur des frappes lointaines. L’Etoile a du mal à se créer des actions dans le camp adverse ? Il faut bonifier chaque incursion. Les occasions de faire le break en seconde période ont toutes été sabraquées, mais la seule cartouche de la première mi-temps fut la bonne, sur un coup-franc de Lahmar. Son 10ème but sur coup-franc direct sur les deux dernières saisons (toutes compétitions confondues). L’ESS s’en est contentée, et se retrouve seul deuxième du classement. Le sommet contre l’Espérance à Sousse pour la dernière journée de la phase aller promet d’être incandescent.

CSS-EST 0-0

Faille spatio-temporelle à Sfax : l’ossature Sassi-Ben Youssef-Khenissi de retour dans le stade de ses exploits de 2013…mais avec le maillot de l’Espérance. Preuve de la fuite des talents qui a marqué le déclin du CSS, et de la stratégie rusée des sociétaires du Parc B qui ont réussi, en pistant les expatriés en échec (dont certains ex-sfaxiens) à former un effectif solide. Néanmoins, ce trio n’a pas eu le dernier mot au cours d’une rencontre fermée et assez hachée, pas plus que la ligne d’attaque noire et blanche. La faute à une jeunesse impériale en défense centrale : Amamou (20 ans) côté CSS, et Talbi (18 ans) coté espérantiste. La faute également à un nombre conséquent d’approximations dans les 20 derniers mètres de la part de l’EST, en particulier Bguir et Badri qui n’ont pas été heureux dans leurs gestes et leurs choix…Benzarti dispose de plusieurs options pour les trois postes derrière Khenissi dans le 4-2-3-1, et va devoir commencer à se demander si le moment d’inverser titulaires et jokers n’est pas venu. Aussi bien pour faire souffler les joueurs les plus sollicités que pour relancer les ambitieux, Rejaibi en tête. On notera la réactivité de Jeridi sur le coup-franc vicieux du milieu défensif de l’Espérance Chaalali. Le gardien du CSS est, sur la qualité intrinsèque et la forme actuelle, le meilleur gardien tunisien. Mais aura-t-il sa chance pour les matchs importants de la sélection cet été ? La logique n’est pas un critère suffisant, surtout en Tunisie…

CA-USBG 6-0

15 buts sur les deux derniers matchs officiels (9-1 en Coupe de la CAF et 6-0 hier contre Ben Guerdène) le Club Africain soigne son moral sur les matchs abordables et engrange devant son public. C’est également devant son public que le CA affrontera l’Espérance et l’Etoile lors de la phase retour. D’ici là, Khalifa, Rusike et Darragi vont soigner leur adresse devant le but, et se tenir prêts à bondir.

Bonus anarchie : le retour de l’attaque de l’arbitre au ralenti

Depuis plusieurs semaines, les pétages de câble à répétition dans le football tunisien ont contaminé les divisions inférieures : plusieurs cas de match gagnés « sous la contrainte » ont été enregistrés, avec des scénarios de matchs interrompus au cours desquels l’équipe locale s’impose ou revient au score après que les visiteurs aient été agressés/intimidés/menacés par le public.

Les arbitres en prennent également souvent pour leur grade. Ce qui donne des scènes similaires au JSK-CA de 2015, à la fin duquel un supporter avec un fort embonpoint s’était une course-poursuite infinie avec un policier pour aller savater l’arbitre. Ce week-end, le match entre le Sporting Ben Arous et l’US Monastir nous a offert un remake, avec, au cœur d’un festival de bras d’honneur et de jets de projectiles, cette attaque éclair furieuse.

Classement

tunisie

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee