Décalée à la fin de l’été pour cause de préparation à la CAN, la finale de la coupe de Tunisie 2018-2019 oppose les deux formations qui ont complété le podium de la saison écoulée derrière l’Espérance de Tunis, à savoir l’ESS et le CSS, qui en amont des nombreuses joutes qui les attendent dans les mois à venir, visent une coupe qui les lanceraient sur les bons rails.

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À l’instar de la fin des années 2000, quand les confrontations continentales entre eux se multipliaient, Sfaxiens et Étoilistes ne se quittent plus ces derniers temps : le bras de fer à distance pour la seconde place en championnat, deux matchs âpres en C3 africaine, et donc pour la troisième fois en huit ans en apothéose de la Coupe (après 2012 et 2014).

L’ESS démarre une session « retour vers le futur » avec comme il y a quelques années l’arrivée de Faouzi Benzarti peu de temps après le départ de Roger Lemerre. Habitué du club, l’expérimenté coach tunisien saura sans nul doute insuffler la culture de la gagne et reconstruire des équipes à son image, solide dans l’approche tactique et le défi physique, profilée pour faire des coups et gagner des coupes. Deux questions vont marquer le démarrage de cette saison : saura-t-il composer avec les joueurs créatifs de l’effectif de la même manière que Roger Lemerre-qui en quelques mois avait instauré un style très plaisant, rapide et fluide-et ainsi concilier la conquête des trophées avec le non-sacrifice de la manière ? Et surtout, dans un contexte déjà sous pression (le premier tour aller de la C1 africaine, enjeu majeur du club cette saison, perdu à Conakry face à l’Hafia 2-1) l’Étoile sera-telle rapidement opérationnelle ? Avec un entraîneur de ce vécu aux commandes, et des arrivées (le revenant Hamza Lahmar, l’ancien joueur du centre de formation de l’OL Yanis Tafer, le milieu algérien Boukhenchouche) qui viennent compléter un secteur offensif riche, la force de frappe à disposition est en tous cas adéquate. Il est probable que cette rencontre soit la dernière de l’arrière latéral néo-international Wajdi Kechrida (un temps proche de Montpellier) qui sera une nouvelle fois supervisé par Brescia en vue d’un possible départ.

Pour le CSS, les objectifs sont simples : mettre fin à une disette longue de six ans sans trophée, et effacer une saison assez décevante (élimination précoce en coupe arabe, élimination en demi-finale de C3 africaine, troisième place en championnat). Avec un effectif n’ayant pas connu de départ majeur, des éléments revanchards (en particulier l’attaquant Firas Chaouat, qui n’aura pas eu beaucoup de temps de jeu pour s’exprimer à la CAN) et un nouvel entraîneur, le monténégrin Nebojša Jovović, finaliste de coupe arabe avec les jordaniens d’Al Faisaly en 2017, les Sfaxiens espèrent rafler leur cinquième coupe de Tunisie et prendre le meilleur sur un adversaire, qui, même s’il leur réussit récemment en confrontation directe (deux victoires pour les Noir et Blanc contre les sahéliens et deux nuls sur les quatre dernières rencontres toutes compétitions confondues) présente un bilan nettement plus fourni sur ces dernières années aussi bien dans le palmarès que dans la régularité.

Cette édition de la Coupe de Tunisie portera le nom du défunt président de la Tunisie Béji Caïd Essebsi, décédé il y a moins d’un mois. Elle se jouera au stade de Radès devant 40 000 personnes, à 19 heures heure française sur la chaîne tunisienne Wataniya 1.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee