Hormis le leadership quasiment verrouillé vu le matelas confortable dont l’ES Tunis dispose, deux dossiers chauds restent à solder dans les huit journées restantes : la place de dauphin qualificative pour la C1 Africaine, qui concernera quatre équipes, et la lutte pour éviter la relégation, qui concernera principalement cinq clubs et à un degré moindre les deux promus qui seraient inspirés de ne plus laisser de points en route.
Le coup-franc du week-end : Saber Khelifa
Importantissime, à un moment ou le Club Africain, mené depuis la 25e minute par l’ES Metlaoui à Radès, peinait offensivement et risquait de perdre des points précieux dans le sprint pour la seconde place. Le coup-franc brossé dans l’axe à l’entame du dernier quart d’heure par l’ancien attaquant d’Évian-Thonon Gaillard a permis au CA de revenir au score, avant la victoire arrachée dans les arrêts de jeu sur le but de Khalil. Un coup-franc qui pèsera lourd dans la balance.
Le chassé-croisé du week-end : CS Chebba-US Monastir
Match extrêmement plaisant et d’un très bon niveau entre un promu joueur et enthousiaste et le surprenant candidat au podium monastirien. L’opposition de styles entre l’équipe du CSC, patiente et obsédée par une construction propre quand elle a la possession, et l’US Monastir d’une efficacité foudroyante dans les transitions offensives, se résume dans le but de l’égalisation des Bleus juste avant la mi-temps : le CS Chebba a le ballon dans les quarante mètres adverses, veut reconstruire de derrière, mais se fait surprendre par un jaillissement du Nigérian Moses Orkuma, qui en deux touches envoie Ali Amri en profondeur qui marque d’une frappe croisée du gauche. Être dangereux en trois passes, dévorer les espaces que laisse une équipe qui ne ferme pas le jeu, de l’opportunisme à chaque situation favorable : c’est ainsi que les hommes de Lassaad Chebbi s’en sont sortis pour glaner leur dixième victoire de la saison, avec un second but pour Ali Amri sur corner à l’heure de jeu, et un avantage définitif pris à cinq minutes du terme sur une situation similaire à leur premier but : récupération haute d’Orkuma pour vite décaler Yassine Amri, qui fixe dans la surface et conclut d’une frappe croisée du gauche. Le Croissant Chebbien a proposé du jeu, beaucoup de présence dans la surface, inscrit deux buts : lob subtil d’Abdesslem pour ouvrir le score, et une belle action collective conclue par Tchuenté (81e) mais est tombé sur un adversaire qui ne pardonne aucune erreur. Avec ce qu’elle a proposé, l’équipe de Bertrand Marchand peut envisager des lendemains meilleurs, même s’il faudra surement trois victoires de plus au minimum pour assurer le maintien.
La nomination du week-end : Anis Boussaïdi (Stade Tunisien)
Le club du Bardo, défait à domicile par une JSK (0-1) qui se relance dans la lutte pour le maintien, semble être distancé dans le premier tiers du classement, une seconde défaite consécutive après la reprise du championnat qui a précipité le départ de Jalel Kadri. C’est l’ancien international Anis Boussaïdi, formé au club, qui a obtenu des diplômes d’entraîneur UEFA, et qui pourra capitaliser sur son vécu européen de dix saisons dans cinq pays différents, ainsi qu’une entrée en matière dans un environnement qu’il connait, et à court terme sans pression de résultat. Une première expérience à suivre.
Le maillot improvisé du week-end : US Tataouine
Un maillot rouge semblable à celui de l’équipe à domicile (l’ES Sahel, qui accueillait non pas dans son stade encore en travaux mais au stade de Hammam-Sousse), pas de solution de rechange, l’UST a dû faire avec les moyens du bord pour pouvoir disputer le match, en récupérant un jeu de maillots du club de l’ES Hammam-Sousse (D2 Tunisienne) avec le logo masqué. Une histoire qui rappelle celle de l’Equipe de France qui avait emprunté les maillots vert et blanc du Club Atlético Kimberley pour son ultime match de poule du Mundial 1978 contre la Hongrie. Cette tenue improvisée n’a pas porté chance à l’US Tataouine, battue (2-0) par les Sahéliens sur deux coups de tête victorieux des deux membres de la charnière centrale, Hrabi et Sellami.
Dans les autres rencontres
Canicule, blessures sur terrain synthétique, et un rythme peu soutenu : la rencontre entre l’US Ben Guerdène et une Espérance de Tunis fortement remaniée (neuf changements dans la composition de départ par rapport à la journée précédente) ne restera pas dans les annales (0-0), l’EST n’étant jamais arrivée à accélérer et l’USBG ayant sauvé les meubles dans les dernières minutes avec un retour spectaculaire sur sa ligne du défenseur Ben Hassen. Peu d’actions notables également (0-0) entre le CS Sfaxien et le CA Bizertin, les deux formations qui signent leur second score de parité consécutif font du surplace au classement. Ce point n’a néanmoins pas la même valeur pour les deux formations : avec déjà quatre points abandonnés depuis la reprise, le CSS, deuxième, voit le trio USMO-ESS-CA revenir sur ses talons (les quatre équipes se tiennent en cinq points) ; le CA Bizertin, avec un Mbengué qui aurait pu inscrire le seul but de la rencontre sur une belle frappe enroulée, reste à portée des quatre autres équipes mal en point au classement. Un quatuor qui comprend le CSHL, lui aussi contraint au partage des points (1-1) avec l’AS Soliman. Les Verts et Noir ont désormais exactement le même bilan que l’autre promu, le CS Chebba, une petite marge encore sur la bataille qui fait rage en queue de peloton, qui n’assure pas encore le maintien.
Résultats
Classement
