En prenant un point face au CS Chebba, l’Espérance de Tunis a officiellement remporté son trentième titre de champion de Tunisie. Vainqueur du choc face à l’Étoile du Sahel, le CS Sfaxien prend une sérieuse option sur la qualification en C1, tandis que dans la course au maintien les deux enthousiasmants promus l’AS Solimane et le CS Chebba sont aux portes de la libération et d’une place en LP1 méritoirement gardée.
EST-CSC 1-1 : un point, trentième couronne
Drôles de conditions pour être champion, mais au fond quelle importance ? Avec un rapide sentiment d’usure après la reprise post-interruption, des doutes sur la poursuite de Chaabani à la tête de l’équipe, une réflexion (déjà) sur la prochaine saison et comment gérer l’effectif et l’approche tactique, des joueurs pas concentrés, peu importe : malgré tout cela, l’EST avait une marge conséquente sur ses concurrents, et même en ayant dilapidé un peu d’avance le boulot a été finalisé hier, en faisant match nul (1-1) avec le CS Chebba à Radès. On retiendra de ce titre un rendement globalement intéressant de la cohorte algérienne, une invincibilité qui tient toujours à trois journées du terme, que les fulgurances du Libyen El Houni ont pris le relais de celles d’Anice Badri parti cet hiver, une capacité du collectif espérantiste à produire du jeu, mais reste deux ingrédients pour la recette finale, celle qui doit renvoyer les Sang et Or en finale de Ligue des Champions Africaine : plus d’efficacité offensive et une meilleure synergie au milieu de terrain. Dominateur sans partage sur le plan local, le parc B va pouvoir se pencher sur la planification du règne continental. Le CS Chebba, buteur en contre a été privé de la victoire sur une tête de Badrane, mais avec désormais vingt-sept points dans la besace, comme l’autre promu, l’AS Solimane, soit huit longueurs d’avance sur le premier relégable, le paradis du maintien est proche. Une juste récompense pour deux formations qui ont proposé un jeu plaisant, arraché les points en étant offensifs, sans crise d’angoisse et avec de la continuité (un seul changement de coach à eux deux sur la saison, ce qui pour le championnat tunisien relève limite de l’anomalie).
Course à la C1 : le CSS tient le bon bout
Multi-entraîneur de trois des quatre grands clubs tunisiens, Faouzi Benzarti possède encore du crédit chez le quatrième club où il n’a fait qu’un passage express il y a vingt-cinq ans, le CS Sfaxien. En perte de vitesse ces dernières journées, le CSS a fait confiance à l’expérimenté au bouillonnant champion d’Afrique des clubs 94, qui a d’emblée apporté dans le choc de la journée face à l’ESS ses caractéristiques au onze des Noir et Blanc, avec beaucoup d’agressivité et un bloc très haut cherchant la verticalité dès la récupération. Mise hors de position sur coup de pied arrêté puis piégée par un but qu’on ne peut malheureusement décrire vu que le caméraman n’a pas suivi l’action, l’Étoile a encore compté sur un coup-franc botté par González pour essayer de revenir, mais a perdu (2-1) une confrontation sans doute décisive dans la course à la deuxième place. Le Club Africain et l’US Monastir (à Solimane et Bizerte respectivement) ayant également perdu, le CSS a désormais une marge entre cinq et neuf points sur ses poursuivants et semble le mieux placé pour finir dauphin.
Lutte pour le maintien : l’avantage du terrain a prévalu
Les deux promus étant quasiment tirés d’affaire, ça se bouscule encore à l’arrière. Le CA Bizertin a enfin bonifié la multitude de matchs nuls arrachés en sortant vainqueur du thriller du samedi face à l’US Monastir (2-1). Comme au match précédent, le candidat au podium a une nouvelle fois affiché un point fort, les transitions offensives, qui ont amené l’égalisation d’Amri à la dernière minute du match, mais aussi affiché une fragilité sur coup de pied arrêté, en cédant comme face à Tataouine dans les arrêts de jeu. Le CAB est toujours à portée d’un autre bon résultat de sortir de la zone rouge. Les autres équipes concernées par le maintien se sont affrontées ce week-end, avec un avantage pour les locaux : la JS Kairouanaise a battu la lanterne rouge, le CSHL (2-0) grâce à ses deux éléments expérimentés Salhi et Sassi, et l’US Tataouine a dominé l’ES Metlaoui (3-1) sous l’impulsion du duo Diakité-Kamerji. Les cinq équipes (CSHL, CAB, JSK, ESM, UST) se tiennent en cinq points, et il reste encore cinq confrontations directes les impliquant. Le suspense sera haletant jusqu’au bout.
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