Les huitièmes de finale se sont déroulés cette semaine. Avec eux, les choses sérieuses ont commencé. On fait le point.
Les affiches de ces huitièmes de finale de CONCACAF Champions Cup nous ont réservés de beaux duels et de belles histoires à raconter. Tout d’abord, le clásico nacional entre Club América et Chivas nous a réservé comme attendu un duel à sens unique, par ailleurs les autres chocs de ces huitièmes ont été peu prolifique en but malgré des intentions offensives prononcés. Du coté des clubs de MLS, les matchs aller ont été décevant en termes de résultats face à leurs homologues de Liga MX. En effet, les équipes de MLS recevaient tous leurs adversaires mexicains avant de voyager au sud la semaine prochaine. Les clubs américains pourront se rattacher à ces scores serrés pour garder espoir lors des matchs retour. En effet, un rappel important du règlement, la règle du but à l’extérieur est toujours valable à ce stade de la compétition.
Commençons tout d’abord par les deux affiches qui résultèrent sur un score nul et vierge de 0-0 entre l’Union de Philadelphie et Pachuca et entre Orlando City et Tigres.
L’affiche opposant les Zolos à Pachuca fut un match très ouvert où les deux équipes se rendaient coup pour coup. Michael Uhre l’attaquant de l’Union manquait deux face à face avec Carlos Moreno rien que dans le premier quart d’heure. Ensuite, ce fut le tour de Pachuca de répliquer par l’intermédiaire de Sánchez qui lui aussi manquait de peu l’ouverture du score par deux fois lors des premières vingt minutes de jeu. À noter que Pachuca est en très grande forme dans le tournoi de clôture, ayant notamment récemment mis fin à la série d’invincibilité de l’América en Liga MX. Comme au tour précèdent, une sorte de déjà vu se produisit avec les mêmes acteurs par l’intermédiaire de Glesnes qui commettait une erreur d’appréciation sur une passe en retrait vers son gardien international jamaïcain Blake. Malgré tout, cette erreur n’a pas eu de conséquence immédiate au score. Puis ce fut ce que l’on pensait être l’ouverture du score pour Pachuca. Sur un corner pour Philly, Pachuca partait en transition jusqu’à ce que le ballon touche la main du malheureux Nathan Harriel qui ralentissait la balle en direction de la cage d’André Blake. Mais c’est le préposé au VAR Ivan Bartón qui appelait l’arbitre principal pour lui montrer une main d’un joueur de Pachuca précédemment a la main d’Harriel. Le score en restait donc inchangé 0-0. Après une première période équilibrée, nous avons eu le droit à une domination de Pachuca en seconde période, les Zolos jouant quasiment en transition toute cette période. C’est un résultat décevant pour l’Union qui devra commencer le match retour sans avantage au score. Malgré cette déception, ils ont réussi à conserver leurs clean sheet, évitant ainsi de donner l’avantage à Pachuca en ce qui concerne le but à l’extérieur.
L’autre duel entre Orlando et Tigres fut bien plus décevant. Le match s’annonçait pourtant alléchant entre deux belles équipes, bien qu’Orlando sortait d’une cuisante défaite 5-0 le weekend précédent contre l’Inter Miami. Cependant, ce fut un match au tempo modéré et où les imprécisions techniques dans l’avant dernier gestes nous ont privé d’occasions de part et d’autre.
Dernier choc aux saveurs de Leagues Cup, le duel opposant Cincinnati et les Rayados. La petite histoire accompagnant cette affiche est l’œuvre de Brandon Vázquez qui a passé trois saisons à Cincinnati avec qui il a inscrit trente-deux buts, étant un élément essentiel dans la conquête du Supporters' Shield 2023. En termes de philosophie de jeu, on a plutôt assisté à du jeu placé avec une possession « lente » avec un jeu de passe au sol par attaque directe côté Cinci quand les Rayados ont montré un jeu plus diversifié avec jeu au sol et du jeu long sur la tour de contrôle Vázquez qui opère en déviation pour ses ailiers. Le meneur de jeu Argentin Lucho Acosta perçait dans l’axe et trouvait Baird qui trompait le gardien de Monterrey mais était signalé hors-jeu. L’histoire « était trop belle », c’est bien évidement l’ancien héros locale qui ouvrait le score sur une passe de Maxi Meza sur son aile droite. Brandon Vázquez dans la surface ajustait son ancien gardien Celentano qui commettait une faute de main. L’attaquant américain porta son total à sept buts en neuf matchs toutes compétitions confondues. Une adaptation expresse dans sa nouvelle équipe qui n’était pas garantie au début de cette saison du tournoi de clôture. L’ouverture du score a fait mal aux locaux qui avaient du mal à retrouver leur tempo de début de match perdant quasi systématiquement la balle au niveau de la ligne médiane. Aaron Boupendza, l’ancien Bordelais manquait son face à face avec Andrada. Entré onze minutes auparavant, Rodrigo Aguirre écopait d’un carton rouge à la suite de l’appel du VAR sur un corner pour Cinci. Mais ce ne fut pas le tournant, Cinci n’arrivant pas à profiter de son avantage numérique à domicile. Sur l’ensemble de la rencontre les Rayados a maîtrisé son match techniquement contrairement à certaines imprécisions de Cinci. Les Rayados rentrent à Monterrey avec un léger avantage. La tâche s’annonce compliquée la semaine prochaine pour les hommes de Pat Noonan.
L’affiche de ces huitièmes opposait deux représentants de Liga MX, même si elle l’est désormais plus d’un point de vue de la rivalité historique entre les deux clubs qu’en termes sportifs. À signaler qu’il n’y avait qu’un seul américain sur la pelouse au coup d’envoi avec Alejandro Zendejas pour l’América, Cade Cowell démarrant sur le banc au côté de la légende locale Javier Chicharito Hernández pour les Chivas. Le clásico nacional a finalement débouché sur une domination quasi exclusive de l’América sur les dix premières minutes, Chivas ne voyant quasiment pas le ballon. La première occasion était l’œuvre du yankee Zendejas qui trouvait de l’entrée de la surface de réparation les gants du portier des Chivas. À la 15e minute, le premier tournant du match intervenait avec un penalty obtenu par Julián Quiñones, Alan Torres étant alors averti, un carton qui aurait des conséquences plus tard. Quiñones transformait le penalty, l’América était en tête et l’on se demandait alors quelle était l’équipe à domicile, non pas du fait de l’ambiance qui fut exceptionnelle en tribunes, mais sur le terrain où il n’y avait qu’une seule équipe qui était venue jouer au football. Si les Chivas étaient sauvés d’un deuxième penalty par le VAR, ils se procuraient enfin une situation en fin de première période qui permettait à Luis Malagón de briller. La seconde période était marquée par un tournant arrivant à l’heure de jeu, Alan Torres recevait un deuxième jaune sur une intervention dangereuse sur Quiñones. Les hommes de Gago se retrouvaient à dix pendant plus d’une demi-heure. L’América en profitait et doublait la mise sur une action folle construite depuis son gardien, cassant les lignes défensives des Chivas une par une pour arriver jusqu’à l’ailier Américain Zendejas qui trouvait Diego Valdés en retrait. Le break était fait et, si un moment historique se produisait à la 74e minute avec l’entrée en jeu de Chicharito, le match était plié, la victoire de l’América prenant plus d’ampleur dans le temps additionnel sur une frappe surpuissante de Naveda des trente-cinq mètres qui s’écrasait sur le montant gauche d’Óscar Whalley parfaitement suivie par Henry Martín. 3-0 pour un América au jeu séduisant dans l’antre de son rival historique, André Jardine pourra certainement se permettre de faire tourner la semaine prochaine à l’Azteca.
Faire tourner, Herediano et New England pourront se le permettre. Le champion du tournoi de clôture costaricien a pris le dessus sur son adversaire surinamais du S.V Robinhood, Getsel Montes à la 32e, puis Adrián Garza à la 84e permettant à Herediano de disposer d’un petit matelas avant le voyage au Suriname la semaine prochaine. De leur côté, les Revs ont déjà fait tourner à l’aller et se sont imposés sur un score sans appel de 4-0. Nick Lima à la 28e, Tomás Chancalay juste avant la mi-temps puis au retour des vestiaires et enfin la pépite locale Esmir Bajraktarevic ont quasiment scellé le sort de ce duel.
Restaient enfin deux duels 100% MLS. Vainqueur de la Lamar Hunt U.S Open Cup 2023, un trophée qui on le rappel a une antériorité à certaines coupes nationales sur le vieux continent, Houston accueillait le vainqueur de la MLS Cup 2023, le Columbus Crew de Wilfried Nancy. Avec d’abord un scénario classique : domination territoriale et du ballon du Crew pendant une bonne heure avec pressing haut et étouffant combiné à des attaques rapides létales. C’est en effet généralement le cas à domicile, mais un peu plus nuancé à l’extérieur. La première grosse occasion arrivait par le biais de Diego Rossi qui décochait une frappe à l’entrée de la demi-lune que Steve Clark déviait sur la barre d’une main opposé. Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de Russel Rowe quasiment au même endroit de trouver le poteau droit de Clark. Houston cherchait la transition mais se faisait piéger à ce jeu, le Crew s’offrant une belle opportunité par Hinestroza. Comme souvent, le deuxième acte a vu Columbus baisser en intensité, notamment après l’heure de jeu. Cucho Hernández, entré à la mi-temps, avait eu l’opportunité à l’entrée de la surface d’ouvrir la marque mais fut bloqué une première fois et passait juste à côté lors de la deuxième tentative. Puis, on pensait assister à l’ouverture du score pour Houston. Sur une transversale d’Artur qui trouvait Escobar, ce dernier remisait de la tête pour Bartlow qui marquait en demi-volée, un but finalement refusé pour un hors-jeu Segal. Columbus vivait la même expérience lorsqu’Aidan Morris trouvait Cristian Ramirez qui pensait ouvrir le score avant de voir sa joie annulée par le VAR plus de quatre-vingt-dix secondes plus tard en raison d’un hors-jeu millimétrique. Mais le Crew rentrait chez lui victorieux. Dans les arrêts de jeu, Morris trouvait Matan sur un coup franc aux quarante mètres, le meneur roumain enroulait son tir à l’opposé, qui passait entre les jambes de Coco Carrasquilla et terminait au fond des filets. Les hommes de Wilfrid Nancy retournent dans l’Ohio avec un court avantage.
Enfin, pour leur entrée dans la compétition, l’Inter Miami, vainqueurs de la Leagues Cup 2023, retrouvait sa victime de la finale, Nashville. Tata Martino tentait pour l’occasion un changement tactique en passant à trois derrière pour étirer la ligne défensive adverse tout en alliant une assise défensive plus sereine. Tout du moins c’était l’idée de départ. À signaler, la première apparition de Federico Redondo vêtu du numéro 55. Le fils de l’ancien joueur du Real Madrid, Fernando Redondo, trouvait sa place au côté de Sergio Busquets et Diego Gómez au milieu de terrain. Cependant, les hommes de Tata Martino ont eu du mal à entrer dans le match et poser leur jeu de position. Messi devait reculer jusqu’à la ligne médiane pour chercher le ballon car les milieux de Miami n’arrivaient que très rarement à passer le premier rideau défensif de Nashville. L’ouverture du score n’avait pas tardé. Dès la quatrième minute, Jacob Shaffelburg envoyait une grosse frappe sous la barre. Nashville s’offrit une deuxième grosse occasion par Shaffelburg qui partait sur son aile gauche pour finir par centrer, Callender relâchait le ballon et offrait une deuxième chance aux joueurs du Tennessee mais la balle fut sauvée sur la ligne de la poitrine de la part d’un joueur de Miami. Les Hérons s’offraient une première grosse occasion rappelant l’ouverture du score en finale de Leagues Cup, puis obtenaient un coup franc bien placé au vingt-cinq mètres légèrement décalé sur la gauche par rapport à la cage de Willis que Messi ne parvenait à rendre dangereux. Dès le retour des vestiaires, Jacob Shaffelburg profitait de la course en profondeur de son numéro 10, Hany Mukhthar qui attirait la défense de Miami pour créer de l’espace, et s’offrait un doublé envoyant une frappe surpuissante en pleine lucarne opposée. Mené de deux buts, Miami vacillait, mais réagissait. D’abord après des petits jeux en triangle entre Redondo, Suárez, et Messi qui concluait de sa spéciale, la frappe enroulée du gauche à l’extérieur de la surface placée premier poteau. Et si Shaq Moore pensait un temps avoir redonné deux buts d’avance à Nashville, avant de voir son but refusé pour hors-jeu au tout début de l’action, Miami poussait et dans les derniers instants, Sergio Busquets se retrouvait à la position inhabituelle d’ailier droit et déposait une galette sur la tête de Luis Suárez, qui arrachait ainsi un nul précieux qui permet aux joueurs de Tata Martino de débuter le match retour dans la position du qualifié pour les quarts de finale.
Photo : Simon Barber/Getty Images