Le week-end dernier était synonyme de play-offs en United Soccer League. Cette ligue de soccer fermée – système américain oblige – correspond à la deuxième division nationale aux États-Unis. À l'occasion du premier tour de la phase à élimination directe, nous avons assisté à l'opposition entre le Sacramento Republic – dauphin à l'issue de la saison régulière - et Swope Park Rangers, le club affilié au Sporting Kansas City de la MLS, septième.

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Pour cette soirée de gala dans la capitale californienne, le Papa Murphy's Park affiche une belle affluence et une jolie ambiance, certes familiale, mais réputée pour être l'une des toutes meilleures du championnat. Une fois le traditionnel feu d'artifice allumé et l'hymne national chanté, le match peut commencer.

Du côté de la feuille de match, l'entraineur de Sacramento Simon Elliott aligne un 4-2-3-1 dans lequel le Bulgare Villyan Bijev, habituellement positionné sur l'aile est aligné au sein du double pivot au côté du capitaine Jeremy Hall. L'entraineur du Swope Park Rangers aligne de son côté l'équipe qui avait perdu 3-1 dans le même stade il y a deux semaines, à l'exception de Justin Bilyeu en tant qu'arrière gauche. Tactiquement c'est du classique et le début de match le confirme. Les deux équipes alignent un double rideau de quatre joueurs en phase défensive, mais c'est Sacramento qui prend le jeu à son compte durant les premières minutes. Le bloc des Quails est plus haut sur le terrain et les transitions plus rapides et précises que celles de leur adversaire. La foule du virage s'enflamme lorsque Bijev ouvre le score à la 16e minute, suite à une sortie totalement loupé du gardien adverse Dick – cela ne s'invente pas.

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Sacramento accentue la pression dans les minutes suivantes face à un adversaire qui ne paraît pas en mesure de poser son jeu. Les montées du latéral Shannon Gomez – international trinidadien – permettent aux hommes en bordeaux d'apporter le surnombre lors des offensives. À la 27e minute, ce même Gomez manque d'agressivité lorsqu'après un corner dégagé par la défense de Sacramento, Wan Kuzain a le loisir d'armer une frappe qui finit au ras du poteau des locaux. Globalement dominé, Swope Park Rangers parvient à revenir dans le match. La stupeur ayant frappé le virage des supporters va se répéter seulement quatre minutes plus tard, lorsque Hadji Barry reprend une passe en retrait venant une nouvelle fois du côté de Gomez et la place au ras du poteau – bis repetita. Sonnés, les joueurs de Sacramento apparaissent bien moins dominateurs qu'en début de match. En face, l'impact des milieux latéraux Kharlton Belmar et Hadji Barry permet à Swope Park Rangers de s'imposer dans la bataille du milieu. Les joueurs du Republic FC ont le mérite de ne pas sombrer et rejoignent les vestiaires avec un déficit de seulement un but. Dans les tribunes, on croit à un retour en seconde période : Sacramento possède le meilleur bilan à domicile de la ligue. On ne veut par ailleurs pas revivre le scénario d'il y a deux ans, lorsque l'adversaire du jour les avait éliminés en demi-finale.

Le début de seconde mi-temps débute bien pour les Quails. Jeremy Hall, plaque tournante du milieu de terrain, rentre parfaitement dans l'axe à l'approche de la surface et voit son tir mourir sur le poteau du gardien. Mais cette action se révèle être un éphémère danger, Sacramento peinant à se créer d'autres occasions. Si la possession de balle est pour les locaux, elle s'avère stérile. Hayden Partain et Keven Aleman sont les seuls à apporter le déséquilibre grâce à leurs appuis vifs et leur technique.  En revanche, le meilleur buteur de l'équipe Cameron Iwasa – 17 buts - apparaît trop isolé dans la surface adverse. Le Tower Brige Battalion, principal groupe de supporters, pousse son équipe au son des tambours et des mégaphones reprenant les rythmes des chants européens. L'identité politique progressiste de la ville de Sacramento s'exprime à travers la présence du drapeau LGBT aux côtés de ceux des pays des joueurs étrangers.

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À mesure que le coup de sifflet final approche, le Republic FC se livre plus, Simon Elliot remplaçant un défenseur par un attaquant. Mais si les centres pleuvent, l'éclaircie peine à arriver. Le coach le regretta auprès du Sacramento Bee à l'issue du match : « À la fin on balançait avec bon espoir des ballons dans la surface, au lieu de penser à la manière de les mettre dans le but ». Après une dernière déviation de la tête audacieuse mais ratée, l'arbitre annonce la fin du match. La foule commence à quitter le stade, les supporters inconditionnels restant dans le virage afin de féliciter et saluer leur équipe. La déception est présente, Sacramento pouvait légitimement espérer par sa saison et son histoire aller chercher un second titre après celui de 2014, année de la création du club. Le Republic FC avait alors réalisé un improbable come-back en demi-finale face au rival : la réserve du Los Angeles Galaxy. Alors qu'ils étaient menés 2-0, Rodrigo Lopez avait alors inscrit un triplé en fin de match. Cette événement, que le club aime se remémorer sous le nom du Miracle de Bonney, ne s'est pas reproduit ce soir. Il faudra attendre le début de la prochaine saison en mars pour retourner au Papa Murphy's Park. Pour le Swope Park Rangers l'aventure s’est arrêtée au second tour suite à une défaite 4-2 face au Phoenix Rising. Un match dans lequel un certain Didier Drogba a inscrit son nom au tableau des buteurs. Après deux défaites en finale, ce n’est toujours pas la bonne saison pour la réserve du Sporting Kansas City.

Résumé du match

 
 
Par Antoine Le Bec à Sacramento
Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.