Plus que quatre-vingt-dix minutes et la Liguilla se ouverte, lançant les huit meilleurs du Clausura dans la course au titre. Et alors que la fin de la phase régulière est proche, le couperet de l’élimination n’a jamais été aussi proche pour le champion sortant.

Cruz Azul – Tigres pour la Liguilla

Pas le temps de digérer la perte d’une nouvelle Ligue des Champions pour Tigres qui dans son Volcán n’avait d’autre choix que celui de s’imposer pour s’éviter une situation des plus précaires. L’adversaire du jour, les Tiburones qui n’avaient remportés que deux victoires en 15 matches, ne semblait pas représenter une grande menace. Et pourtant. Une fois encore on aura pensé pouvoir retrouver les Felinos au niveau qui les a menés au titre, mais une fois encore, les minutes défilant, les belles intentions ont disparues, plombées par les classiques erreurs et autres imprécisions dans les derniers gestes. Javier Aquino, Rafael Sóbis et André-Pierre Gignac ont été une fois encore les principaux générateurs de danger mais face au bloc reculé planté par les Tiburones, rien n’a fonctionné, l’effet du chronomètre jouant sur la patience et sur la précision technique. Et malheureusement pour le champion, jamais ses offensifs n’auront réussi à faire sauter la muraille des joueurs de Veracruz et Tigres se voit contraint de partager les points, mettant son destin entre les mains de ses poursuivants.

Photo : MARIA CALLS/AFP/Getty Images

Et si les Pumas n’ont pas su en profiter, perdant en ouverture de la journée à Querétaro, le choc du dimanche entre Toluca et Cruz Azul allait permettre aux Felinos de connaître l’identité de leur principal adversaire. La Bombonera n’était pas encore totalement installée que Joao Rojas déflorait la lucarne gauche de Talavera sur un centre tir dans la première minute. Menés au score, les Diablos Rojos ne parvenaient à remporter la bataille du milieu, et, sans doute encore touché par la terrible correction reçue au Brésil quelques jours plus tôt (lire São Paulo 4 - 0 Deportivo Toluca), continuaient de s’exposer, Jorge Benítez passant tout près de tuer le suspense dès le premier acte. Cardozo tentait de changer les choses, Cueva et Uribe sortaient, Esquivel et Vega entraient mais rien n’y faisait. La seule véritable opportunité pour les locaux venait d’une erreur défensive adverse que Triverio ne concrétisait pas, la Máquina de Tomás Boy contrôlait la partie et Jorge Benítez allait finalement tuer le match en toute fin de rencontre. Cruz Azul s’impose à la Bombonera, élimine Toluca de la course à la Liguilla et se retrouve désormais huitième, retrouvant ses valeurs au meilleur des moments, à la veille d’accueillir Tigres pour une finale qui offrira le dernier ticket à son vainqueur (ou à Cruz Azul en cas de match nul).

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Finale avant l’heure ?

On connait ainsi sept des huit participants à la Liguilla. Et si l’incertitude demeure quant au classement final et donc aux affiches du premier tour, l’avant-dernière journée était celle du choc entre América et les Rayados. Quelques jours après la victoire en finale de la CONCAChampions (lire CONCACAF Champions League 2016 : América au septième ciel), les Águilas d’Ambriz accueillaient un leader à la poursuite d’un record au pays et à la tête duquel el Turco Mohamed faisait son retour à l’Azteca, son ancien théâtre des rêves. S’il est encore trop tôt pour l’envisager, une certitude, cette rencontre entre les deux premiers du tournoi aura donné une partidazo digne d’une finale de Liga MX. D’entrée de partie, on avait bien compris que personne ne chercherait à observer l’autre, que l’idée de marquer psychologiquement son adversaire prédominait. Les Rayados frappaient les premiers, Dorlan Pabón transformait dès la dixième minute un penalty obtenu par Funes Mori et lançait ainsi le match. Dans un match au rythme élevé, América allait inverser le court du match en marquant à deux reprises avant le retour aux vestiaires, une première fois par le génial Osvaldo Martínez qui fusillait Orozco, une deuxième d’une énorme tête lobée de Pablo Aguilar. América avaient entre temps perdu Paulo Goltz sur un retourné de Funes Mori à dix minutes de la pause. Mais la force du leader est de ne jamais céder à la panique. Sur de leur jeu, les hommes de Mohamed allaient revenir et inverser le court du match en seconde période, emmené par le talent de ses offensifs et notamment Carlos Sánchez. Celui qui fut nommé meilleur joueur d’Amérique du Sud en 2015 égalisait après une sortie ratée d’Hugo González avant de délivrer un amour de centre pour Funes Mori à l’entrée de dernier quart d’heure. Il en fallait plus pour perturber les champions du Nord, Oribe Peralta signait un magnifique numéro de soliste avant de servir el Chepe Guerrero pour le 3-3. Chacun aurait pu ensuite remporte ce match fou, Benedetto aura ainsi une balle de match, mais à l’heure de se préparer à la Liguilla, voir América et Rayados se quitter dos à dos offre les promesses d’une fin de tournoi exceptionnelle. A condition qu’ils se retrouvent face à face.

Les buts

 

 

Résultats

Classement

Photo une : JULIO CESAR AGUILAR FUENTES/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.