Ce week-end, les Chivas jouaient leur deuxième Clásico de suite. Après celui de Guadalajara, c'était la gloire à l'échelon national qu'il fallait défendre, face à l'autre club le plus sacré du Mexique, l'América. Plus bas au classement, Necaxa et León ont gagné leur premier match.
Le Clásico Nacional avait commencé dès le début de la semaine dernière, avec des joutes verbales dans la presse entre Vergara, le propriétaire des Chivas de Guadalajara et Rubens Sambueza, capitaine de l’América. Car un Clásico Nacional dans l'Azteca, entre les deux plus grands clubs du pays, ne se joue pas. Il se gagne. Les Chivas avaient même revêtu une tunique vintage, spécialement pour ce Clásico.
Une tunique que le « troupeau sacré » se devrait bien de porter lors d'autres rencontres. Car les Chivas ont tout simplement réalisé leur meilleur match du tournoi, le trident Brizuela – Zaldivar – Lopez étant dans tous les bons coups. Le premier nommé, souvent remplaçant, a ouvert le score, dans un Estadio Azteca médusé. Et mis à part des frappes de loin, les águilas n’ont jamais réussi à développer leur jeu. Sur un contre, « el Conejo » a inscrit son deuxième but sur un contre magistralement orchestré. La deuxième période a naturellement vu l’América porter davantage le ballon. Mais sur un nouveau contre, et après des changements judicieux et intelligents de Matias Almeyda, c’est Carlos Peña qui a donné le coup de grâce en inscrivant un but de la tête, sur un nouveau contre (3-0). Cette victoire porte la marque de la formation mexicaine, les Chivas étant le seul club de Liga MX à jouer exclusivement avec des joueurs mexicains, à l’image de l’Athletic Club, en Espagne. Avant cette victoire, l'équipe a souvent été décriée. Matias Almeyda, le coach Argentin, a lancé la meilleure punchline de ce début de saison en Liga MX : " Je crois plus en les jeunes mexicains que beaucoup de mexicains." Une gifle portée à beaucoup de détracteurs.
Alan Pulido pour 16 millions d'euros
Car plus tôt dans la semaine, la nouvelle de l'arrivée d'Alan Pulido pour 16 millions d'euros n'a été qu'un écran de fumée. Car cela représente une somme stratosphérique pour un attaquant parti se perdre en Grèce après avoir quitté les Tigres, son club formateur, sans le prévenir. Un jeune qui se met souvent dans des histoires loufoques, voire dangereuses, comme lorsqu'il s'est fait enlevé dans l'état du Tamaulipas en mai dernier. Un transfert en fin de mercato pour cacher les imperfections de Chivas TV, la chaîne du club chère et défaillante et les mauvais résultats du club, qui traverse une mauvaise passe. Alors, ce résultat permettra-t-il à Almeyda de travailler plus sereinement ? L'Argentin a, en tout cas, les qualités pour devenir un entraîneur de top-niveau.
Malgré ce match phare, d'autres rencontres intéressantes avaient lieu ce week-end. Toujours leader, Tijuana a obtenu une bonne victoire face à des Pumas inconstants (1-0). C’est Gabriel Hauche qui a ouvert le score, sur une magnifique déviation de la tête de Caragalio. Et cet unique but encaissé est flatteur pour les Pumas, qui ont subi les attaques incessantes du quatuor Caraglio – Moreno – Hauche – Hurtado, qui aura touché les poteaux à trois reprises. Une belle attaque qui pourrait déranger les grosses cylindrées de la Liga MX. Quasiment qualifié pour la Liguilla, Tijuana sera difficile à sortir.
A l’Estadio Jalisco, l’Atlas recevait Cruz Azul dans un match que l’on pourrait qualifier de " duel des losers ". Atlas, deuxième club de Guadalajara, dont le dernier trophée a été rempoté il y a plus de 50 ans et Cruz Azul, qui préférerait que les matches durent 80 minutes au lieu de 90 et qui vit dans l’ombre de ses voisins, l’UNAM et surtout l’América. Mais cette fois-ci, Cruz Azul a égalisé dans le temps additionnel grâce à un pénalty alors que Candido Ramirez avait ouvert le score (1-1). Un score qui n’arrange ni l’Atlas ni la Maquina, qui restent en milieu de tableau.
Quand l’arbitre est complice
Dans un autre duel au sommet, Pachuca recevait Monterrey. Expulsé lors des Jeux olympiques face à la Corée pour un mauvais geste, Hirving Lozano s’est une nouvelle fois fait sortir. Une expulsion à la 23e minute, difficile à digérer : tentant de reprendre un ballon de volée, "el Chucky" a, en réalité, shooté dans la cuisse de Carlos Sanchez. Pachuca a donc joué à 10 pendant plus d’une heure. Mais dans la foulée, Urretavizcaya a inscrit, en bon uruguayen qu'il est, un coup-franc de filou des 35 mètres, alors que Jonathan Orozco était en train de former son mur. Un fait de jeu incroyable, où Urreta a empêché l’arbitre d’appliquer le spray pour délimiter la zone du ballon tout en lui demandant de se pousser pour inscrire ce but insolite et magnifique. Mais au fil du match, l’absence d’un joueur s’est fait ressentir et Monterrey a égalisé par l’intermédiaire d’Aldo de Nigris, impérial de la tête (1-1). Malgré ce bon résultat à l’extérieur chez le champion, Monterrey ne décolle pas et reste englué hors de la zone de qualification à la Liguilla.
Un nul entre deux rivaux que les Tigres n’ont pas profité. Gignac et ses coéquipiers ont manqué d'idées dans le Volcán. Malgré une domination et la belle ouverture du score d’Ismaël Sosa, l’UANL a été rejointe en fin de match par un but de Vuletich (1-1). André-Gignac s'est montré peu inspiré et assez individualiste lors de ce match. Le Français va tenter de marquer les esprits avec sa sélection, lors de la trêve. Les Tigres restent, malgré cette contre-performance, bien placés pour se qualifier en Liguilla.
Pendant ce temps, Toluca continue son tournoi compliqué avec un nul à l’arraché face à Morelia (2-2). C’est Fernando Uribe qui a évité une grosse déconvenue à son équipe, de la tête, à quelques instants de la fin du match. Car tout avait mal commencé pour les Diablos Rojos, lorsque leur capitaine Paulo da Silva a marqué contre son camp après un bon travail du Péruvien Raul Ruidiaz. Enrique Triverio avait ensuite égalisé pour Toluca, d’un bel enchaînement. Mais les Monarcas Morelia ont montré qu’ils étaient redoutables, à l’image de David Cabrera qui a doublé la mise d’une belle frappe du gauche. Malgré ce nul concédé en fin de match, Morelia est 4e et pourrait bien s’inviter à la Fiesta grande.
Le match Jaguares – Puebla se déroulait dimanche, en fin d’après-midi. En grande difficulté dans ce tournoi, les locaux se sont fait balayer par Puebla, un concurrent au maintien. Une victoire pour les Poblanos, marqué du sceau de Matias Alustiza, auteur d’un doublé (0-3). Les Jaguares sont inquiétants, tant au niveau des résultats que du jeu. Du côté de la Franja, on rêve secrètement d'une qualification en Liguilla.
Santos et Necaxa gagnent enfin
Parmi les équipes en crise, Santos et León s’affrontaient. Un duel entre deux équipes qui jouent d'habite la Liguilla mais qui occupent étrangement les bas-fonds du classement. Et c’est à la dernière minute du temps additionnel que Santos a arraché sa première victoire du tournoi, grâce à Jonathan Rodriguez (1-0). Les Guerreros laissent donc leur 18e place à León qui réalise son pire tournoi depuis la montée en 2012. Mais il aura fallu que les joueurs de León jouent à neuf pour marquer. Le pire a donc été évité pour Santos.
Abonné aux nuls, Necaxa a également remporté son premier match. Les Rayos se rendaient sur la difficile pelouse de Querétaro. Maladroits depuis le début du tournoi, la chance a cette fois-ci tourné pour Necaxa. Le duo Edson Puch et Luis Gallegos marche bien, et la qualité de passe d’Isijara, notamment sur le premier but, est primordiale. Une victoire qui permet à Necaxa de mieux envisager le maintien et d’améliorer son pourcentage. Un objectif largement possible.
Après la trêve, qui verra "el Tri" affronter le Salvador et le Honduras dans la course au Mondial de Russie, la 8e journée de Liga MX verra l'América tenter de se racheter dans un Clasico Joven, le Clasico les opposants à Cruz Azul. Une rivalité dans la capitale mexicaine qui pourrait mettre Nacho Ambriz, le coach des águilas en très mauvaise posture.
Les buts de la 7e journée
Résultats
Classement
Photos : Alan Pulido - Dean Mouhtaropoulos/Getty Images; Une - RONALDO SCHEMIDT/AFP/Getty Images
