Favoris de la compétition, les Tigres ont facilement sorti Tijuana en match aller-retour (2-0). Les hommes du Tuca Ferretti affronteront les Chivas de Guadalajara, qui a dû sortir les tripes pour éliminer Toluca (2-2, avantage au classement général).

André-Pierre Gignac n’a pas marqué lors de la double confrontation face à Tijuana. Une assez bonne raison, donc, pour les médias français de ne pas parler des demi-finales de Liga MX disputées jeudi et dimanche. Si le Français a été l’homme des quarts de finale, en inscrivant 4 buts face à Monterrey, c’est Javier Aquino qui a marqué cette double confrontation face à Tijuana de son empreinte.

Tigres, en marche pour le doublé

L’aller s’est joué dans un Volcán plein, comme à chaque match. Les Tigres affrontaient le Superlíder du classement général, vainqueur de Morelia au tour précédent. Les Xolos ont démarré timidement cette demi-finale aller. Timorés, ils se sont fait bouger par les joueurs du Tuca Ferretti, et notamment Javier Aquino, intenable. Droitier, il a été replacé sur le côté gauche de l’attaque auriazul et n’a jamais semblé aussi fort. C’est lui qui est venu conclure une superbe action de plusieurs passes initiée par le gardien Nahuel Guzmán. Deux minutes plus tôt, les Tigres avaient ouvert le score grâce à Zelarayán. Auteur d’un contrôle acrobatique en aile de pigeon suite à une passe aveugle de Sosa, l’Argentin a crucifié Gibran Lajud. Avec deux minutes en trois minutes, les Regios se sont facilités la tache (2-0).

En conférence de presse d’après-match, Miguel Herrera, coach fantasque des Xolos, s’était insulté après plusieurs saillies interposées avec son homologue des Tigres Tuca Ferretti avant le match. « Je suis un con d’avoir répondu », a-t-il lancé. El Piojo pouvait surtout s’en vouloir d’avoir été frileux. Lors du retour, Tijuana a beaucoup tenté en première période, mais Nahuel Guzmán a prouvé que sa convocation avec la sélection argentine n’était pas anodine. Face à Caraglio, il a sorti un ballon lobé sur sa ligne, puis il s’est interposé face à Henry Martin qui avait déjà failli marquer une minute avant. Des occasions que n’ont pas manqué Javier Aquino, dans la même position qu’au match aller (64’) et Jurgen Damm, le Supersub de l’équipe, tous deux sur une passe de Gignac. Avec ce succès global de 4-0, les Tigres sont plus que jamais favoris pour la finale.

Chivas, 11 ans après

Face à Gignac & co, se dressera l’un des « Cuatro históricos » du football mexicain. En déjouant les pronostics, les Chivas auront la possibilité d’atteindre les douze titres et d’égaler l’América, alors que le club n'a pas atteint de finale depuis 2006. Outre ce statut, les Chivas de Guadalajara peuvent se targuer d’être l’équipe la plus aimée du pays. Jusqu’à Mexico, là où résident trois des quatre historiques, on trouve fréquemment des maillots rouges et blancs. Face aux Diablos, les Chivas sont, comme en quart, passés à la faveur du classement général après avoir concédé le nul. A Toluca, les joueurs de Guadalajara ont ouvert logiquement le score via Rodolfo Pizarro, incertain mais qui est finalement entré en jeu pour fusiller Talavera. Deux minutes plus tard, les Chivas se sont faits rejoindre par Fernando Uribe de la tête, à la réception d'un coup franc (1-1). Avec ce score, Guadalajara pouvait se permettre malgré tout d’accueillir sereinement Toluca grâce à ce but à l’extérieur.

Et comme prévu, les Chivas ont pris le dessus sur les Diablos Rojos lors du retour. Très vite, cette escouade formée exclusivement de mexicains - le Rebaño sagrado a la même politique de recrutement que l’Athletic Club avec les joueurs basques - a ouvert le score sur un coup-franc direct de Néstor Calderón. Un but à l’image de la première période des Chivas, dominateurs et séduisants, grâce notamment à Rodolfo Pizarro, véritable poil à gratter pour la défense de Toluca. Mais dès le retour des vestiaires, Fernando Uribe a égalisé. S’en est suivi une seconde période de souffrance et de stress pour l’équipe de Matías Almeyda. Finalement, avec ce score global de 2-2, les Chivas sont passées à la faveur de sa place au classement général.

Mexicains vs internationaux

Face aux Tigres, ultra-favoris, il faudra que les joueurs de Guadalajara se surpassent. Que Pulido soit plus réaliste devant, que Pineda et Pizarro provoquent davantage, mais surtout que la défense tienne, en l'absence de Jaïr Pereire et probablement Carlos Salcido. Face à ce modèle de la formation mexicaine, qui atteint la finale du championnat alors que la tendance est au recrutement d'étrangers dans les clubs mexicains, se dresse une armée d'internationaux qui part favorite. Les Tigres ont pour principal ennemi eux-mêmes. S'ils sont certains d'avoir le meilleur effectif, ils se devront de respecter le jeu pour obtenir le Clausura 2017, glaner un sixième titre et ainsi réaliser le doublé, après l'Apertura 2016. La finale aller se déroule dès jeudi, dans un Volcán assurément bondé et près à entrer en éruption.

Les buts

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).