Finale aller du tournoi mexicain. Alors que les Tigres de Gignac voulaient prendre de l’avance, les Chivas avaient l’intention de piéger le favori annoncé. Plongé dans la chaleur du Volcán de Monterrey.

Le petit Eden gambade dans son jardin. Il vient pousser le ballon trop gros pour ses petites jambes qui n’ont pas deux ans, mais celui-ci parvient tout de même à tromper sa sœur, Grace. Les derniers supporters des Tigres célèbrent le but. Le petit Eden est déjà une star. Son père le regarde déambuler sur la pelouse encore cicatrisante de l’Estadio Universitario. André-Pierre observe son fils marquer dans les mêmes filets qu’il a lui-même fait trembler à deux reprises une heure plus tôt.

A ce moment-là, le gardien s’appelait Rodolfo Cota. Infranchissable pendant près d’une heure et demi, Gignac a finalement trompé le portier des Chivas sur un bon débordement de Damian Alvarez. On jouait la 83ème minute d’un plan insolvable pour le Tuca Ferretti, coach des Tigres. Trois minutes plus tard, après une mauvaise appréciation d’Oswaldo Alanís et une sortie en retard de Cota, Gignac a crocheté le gardien puis égalisé dans un angle fermé et ainsi sauvé un nul dans un match qui semblait se diriger vers une défaite pour les siens.

Les Chivas au-dessus

Car pendant près de 80 minutes, les hommes de Matías Almeyda ont fait énormément souffrir ceux du Tuca Ferretti. Le système mis en place par l’Argentin a énormément empêché les Tigres de poser leur jeu, avec un José Juan Vazquez infatigable et un duo Orbelín Pineda – Rodolfo Pizarro intenable devant lui. De leurs côtés, les latéraux ont parfaitement combinés entre les centraux et les milieux de terrains pour se projeter devant.

C’est d’ailleurs ce dernier qui a doublé la mise juste avant la pause après un bonne passe de Pineda que Pulido a transformé en frappe décisive mal repoussée par Guzman. Les Chivas pouvaient alors danser pour la seconde fois. Car ce deuxième pion, faisait suite au premier, un but de renard de Pulido vingt minutes plus tôt. Durant toute cette première période, les Tigres ont lutté pour exercer leur jeu et se sont sentis obligés de tirer de loin, à l’image de Gignac (10’) et Pizarro (26’, 31’). La principale occasion aura finalement été un cafouillage mal négocié par Sosa et Dueñas (20’).

Gignac dans son jardin

Lors du second acte, on pensait que les locaux allaient continuer et enfin presser, c’est tout le contraire qui s’est produit. Finalement, c’est à ce moment-là que les Chivas ont le mieux joué, bien qu’ils aient marqué en première période. Vazquez rayonnait dans le Volcán et Pizarro dictaient habilement les attaquants tapatíos. De l’autre côté, on voyait peu Gignac, Sosa et Aquino. Ce dernier a cédé sa place à Damián Alvarez.

Avec ce score favorable, les Chivas ont fini par subir. Dueñas a d’abord failli marquer (78’), mais finalement, le coaching du Tuca s’est avéré décisif, avec l’entrée d’Alvarez, génial sur la réduction de l’écart de Gignac (82’), suivie très vite de l’égalisation dans un angle impossible (85’). Ce score sonne comme une victoire pour les Tigres. Mais il ne faut pas oublier que les Chivas ont longtemps mené la vie dure aux auriazules et qu'ils auront l'avantage de jouer à domicile le match retour. Muet lors des demi-finales, laissant la tâche du buteur à Aquino, le Français est de nouveau-là pour mener les siens. Désormais il le sait : cet Estadio Universitario, c’est son jardin d’Eden.

Les buts

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).