Un but de Gignac à l’aller, une gestion parfaite du retour et Tigres s’est offert sa septième étoile, la cinquième d’une ère devenue véritablement auriazul.
Pour la quatrième fois seulement dans l’histoire de la Liga MX, une équipe parvient donc à décrocher cinq titres au cours d’une même décennie (Chivas dans les années soixante, Cruz Azul la décade suivante, puis América ensuite, y étant parvenu). De quoi largement relancer l’éternel débat concernant la méthode à utiliser pour définir les géants du football mexicain, de quoi surtout affirmer, sans pouvoir trouver à y redire, que Tigres est clairement l’équipe de cette décennie. Et a ainsi décroché sa septième étoile. Ce fait, elle le doit à un homme : Ricardo Ferretti, l’homme des cinq titres.
Tuca est arrivé en 2010. Neuf ans, neuf saisons à la tête d’une équipe, signe d’une continuité incroyable (quand la moitié des équipes du Clausura ont changé d’entraîneur au cours des six derniers mois), signe aussi que le club a su construire son succès sur la durée, en jouant la stabilité en même temps qu’il a su investir dans ses joueurs (il suffit de voir l’effectif à disposition de Tuca). En neuf ans, Ferretti a emmené ses Felinos à douze finales et si la malédiction continental plane toujours sur lui, au pays, il n’aura eu que peu de concurrence en appliquant toujours la même recette : gestion de la phase régulière, efficacité clinique en Liguilla. León n’en a ainsi été qu’une victime de plus, suivant un scénario immuable.
D’abord au Volcán, les Felinos se sont montrés imprenables. Le premier duel a été engagé, un vrai combat, avec une Fiera emmenée par Ángel Mena quand le trio André-Pierre Gignac, Eduardo Vargas, Luis Quiñones ne cessaient de menacer l’arrière garde Mosquera, Tesillo et Navarro notamment. Le Français débloquait la marque en inscrivant son 104e but avec Tigres, jouant parfaitement son rôle de facteur X en Liguilla. La suite était alors un piège qui venait de se refermer sur León. Derrière, Guzmán fermait l’accès à ses buts, devant, Gignac, épaulé ensuite par Enner Valencia, continuait d’être menaçant. Les Felinos viraient en tête à la pause de ce duel, la spectaculaire Fiera et ses 41 buts en phase régulière pouvait espérer retourner la situation dans son Nou Camp. C’est mal connaître Tuca, ses hommes et sa capacité à gérer une finale. « Si on affronte la meilleure équipe sur le plan offensif, nous devons disputer notre meilleur match sur le plan défensif. Ainsi était notre stratégie », a ainsi annoncé le coach des universitaires. Si la Fiera a naturellement pris le contrôle du ballon au retour, si évidemment l’absence de Macias coûte au potentiel offensif de Nacho Ambriz et que la blessure d’Ángel Mena est venue mettre à mal les plans des locaux, Tigres a su éteindre l’armada offensive adverse. Grâce à une organisation parfaite qui a entraîné de nombreuses imprécisions adverses, et en maintenant le parfum du danger offensif – en témoignent les entrées de Valencia et Dueñas pour continuer à perturber les envies de montées des latéraux locaux, Tigres a montré sa patience et sa gestion du moment. Et dans le sprint final du match, lorsque les Esmeraldas ont cherché à accélérer, portés par l’énergie que confère un chronomètre proche de s’éteindre, Tigres s’en est remis à son homme de la Liguilla, Nahuel Guzmán. L’expérience a parlé, Ferretti a su bâtir une armada qui sait gérer les grands rendez-vous et règne désormais sans partage au sommet du football mexicain.