La Liga MX a repris depuis trois journées. Le temps pour André-Pierre Gignac d’entrer dans l’histoire des Tigres, en devenant le meilleur buteur du club. Le temps aussi pour l’América de perdre de nombreux titulaires, transférés ou sur blessure, et de voir l’inexorable chute de Veracruz continuer.
Gignac, le roi de la jungle
Bloqué depuis plusieurs semaines au même pallier que Tomás Boy, André-Pierre Gignac a donc inscrit son 105e but avec les Tigres, une semaine après son altercation avec celui qui s’était vu obligé de partager son siège de goleador des Tigres avec le Français. Face aux Chivas coachées par Tomás Boy, la rencontre (2-0 pour Guadalajara) s’est fini par des joutes verbales, l’entraîneur lui signifiant qu’il était bien le numéro 1, Gignac assurant pour sa part qu’il allait bientôt le détrôner. On pensait que Gignac allait encore devoir attendre une semaine. Ce week-end, face aux Pumas, Gignac est venu placer une tête imparable dans les derniers instants pour donner la victoire aux Tigres (0-1), alors que Tomás Boy marinait le début chaotique de ses Chivas.
Gignac : l'autre révolution française
Si son statut de meilleur joueur de l’histoire des auriazules fait de moins en moins de doute, un débat anime les passions au pays. Le Français (105 buts, quatre titres de champion) est-il le meilleur joueur étranger à avoir égayé le championnat mexicain ? Si les plus jeunes n’ont connu que Gignac, les plus anciens pourront évoquer le Chilien Humberto Suazo (121 buts, deux titres, trois Ligue des Champions de la CONCACAF avec Monterrey dans les années 2000), le Brésilien Cabinho (312 buts, titre titre de champion avec les Pumas, Atlante et León dans les années 70 et 80), le Paraguayen Saturnino Cardozo (258 buts, quatre titres avec Toluca, une Ligue des Champions de la CONCACAF dans les années 90 et 2000). Et encore, l’ancien marseillais est à 20 buts de figurer parmi les dix étrangers ayant inscrits le plus de buts en Liga MX. Si l’Histoire se chargera de mettre Gignac là où il le mérite, lui a déjà hissé les Tigres un peu plus près des historiques que sont les Chivas, Pumas, Cruz Azul et l’América.
L’América gagne malgré l’hécatombe
Sans risque aucun, il est aisé d’avancer que les Águilas feront partie des huit qualifiés pour la Liguilla. L’armada composée principalement d’internationaux et la manne financière de l’América vont peser. Mais Miguel Herrera voit son équipe être dépecée petit à petit depuis bientôt deux semaines. C’est d’abord l’espoir mexicain Edson Álvarez, parti à l’Ajax Amsterdam pour 17 millions d’euros, qui laisse le poste de milieu défensif vacant. Puis le FC Porto s’est attaché les services du gardien Agustín Marchesín (7,5 millions d’euros, remplacé par Guillermo Ochoa, de retour au Nid d’Aigle) et du milieu relayeur colombien Mateus Uribe (10 millions d’euros). Tous parmi les meilleurs à leur poste en championnat. Et ce weekend, dans la victoire face à Tijuana (3-1), l’actuel meilleur buteur, le Chilien Nicolás Castillo, s’est brisé le péroné. Il ne reste que quelques semaines à l’América pour recruter. Giovani dos Santos est bien arrivé, et il risque de jouer plus haut. Mais ce n’est pas suffisant, et le club devrait, comme souvent, lorgner vers l’Amérique du Sud. Nul doute que les Águilas sauront rebondir.
Spoiler : Veracruz va finir dernier et risque d’être la pire équipe de l’histoire
À l’orée de ce tournoi d’ouverture, on vous expliquait pourquoi le championnat se déroulerait à dix-neuf équipes, et le fait que Veracruz avait acheté sa place en Liga MX, malgré sa relégation sportive à la fin de la saison dernière. Étrange que Fidel Kuri ait pu payer la place du club, alors que les joueurs sont payés dans le meilleur des cas, avec quelques semaines de retard. Veracruz a donc bien repris en Liga MX, mais l’effectif a même été affaibli. Si bien que l’équipe qui a fini avec aucun point lors du dernier Clausura (les quatre glanés sur la pelouse ont été retirés pour des problèmes d’ordre économique) et autant de défaite, vient de prendre un cinglant 7-0 de la part de Necaxa, pourtant pas favoris dans ce tournoi. Signe que les Tiburones partent sur des bases solides pour, en plus de battre le record de pire équipe de Liga MX, gagner le titre d’équipe la plus ridicule de l’histoire du pays. Difficile de parier sur une autre place que celle de lanterne rouge pour les squales. La question que l’on se pose déjà est celle-ci : Kuri payera-t-il une nouvelle fois pour maintenir Veracruz, en mai prochain ?
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