Dénouement de folie au BBVA de Monterrey. Menés 1-0 contre le cours du jeu, les Rayados ont rattrapé leur retard dans la foulée de l'ouverture du score de l'América avant de finalement prendre l'avantage sur un golazo de Rogelio Funes Mori dans les dernières secondes (2-1).

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L'enchaînement est ultra-rapide et magnifique. Le ballon arrive devant Funes Mori, dos au but. L'Argentin contrôle et se jette en un temps éclair pour crucifier Guillermo Ochoa. On joue la 93e minute, et Monterrey a enfin pris l'avantage après avoir acculé l'América, à dix depuis la 53e minute. Le portier mexicain peut s'en mordre les doigts. Une minute plus tôt, il avait arrêté un but sur sa ligne que Janssen avait presque transformé.

Ce golazo de Funes Mori est venu récompenser une équipe des Rayados qui a globalement maîtrisé cette rencontre. En première mi-temps, grâce à une confiance claire engrangée depuis novembre et la remontée au classement de l'équipe, ainsi qu'à une belle prestation en Coupe du Monde des clubs face à Liverpool la semaine passée. Pourtant, ce sont les Águilas qui ont profité d'un moment d'égarement, après la blessure de l'americanista Andrés Ibargüen. Un ballon long bien réceptionné par Henry Martin, piqué par Federico Viñas, mal repoussé par Carlos Rodríguez et qui a fini dans les buts de Monterrey (0-1, 45'). Un avantage de courte durée puisque Stefan Medina a remis les compteurs à zéro, à la réception d'un coup de pied arrêté, rétablissant ce qui avait été entrevu en première période (1-1, 45+1).

Au retour des vestiaires, le match s'est équilibré. Mais dans un duel en retard, Sebastián Córdova est venu planter ses crampons sur Leonel Vangioni. Après le but égalisateur, le VAR est une nouvelle fois venu en aide aux locaux, justifiant son utilisation, puisque l'arbitre a sorti le rouge pour jeu dangereux. Étrangement, c'est là que l'América a mieux géré son match : en sortant un attaquant et en faisant entrer un milieu. Et surtout, à cause d'un Antonio Mohamed trop ambitieux qui a volontairement déséquilibré son équipe de Monterrey, passant à un 3-5-2 ultra offensif avec des latéraux-ailiers. Une erreur vite rétablie avec l'intégration au onze de Miguel Layún, qui a permis aux regios de reprendre leur domination. Avant l'arrêt magistral d'Ochoa, similaire à celui qu'il avait dû sortir face à Neymar au Mondial brésilien, Nicolás Benedetti avait bien pu donner l'avantage pour l'América. Mais le club de la capitale a trop reculé, et a été puni par le talent de Funes Mori, probablement aidée par une ambiance qui s'est fait sentir toute la journée à Monterrey. La super-finale retour se jouera, elle, dans une ambiance survoltée à l'Azteca. Nul doute que l'América a encore toutes ses chances.

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).