Qui des Pumas ou de León allait conquérir son huitième titre de champion ? Après une double-confrontation serrée et hachée où Pumas n’a su profiter de ses temps forts, León a remporté ce tournoi Guard1anes 2020 à l’expérience. Logique vu le travail de fond réalisé par Ignacio Ambriz, qui tient enfin un titre de Liga MX à son palmarès.

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Les portes du bus s’ouvrent, et Luis Montes, trente-quatre ans, peut enfin communier avec les supporters, si distants depuis que ceux-ci sont privés de stade en raison de la pandémie. « Elle est pour vous celle-ci ! », rugit-il tel un lion, en respectant la distance. Le symbole est fort. Quelques instants plus tôt, aux côtés de Juan Ignacio Gonzalez, trente-six ans, le vétéran soulevait, le huitième titre de León, le troisième pour ces deux gaillards qui ont connu la montée puis le doublé en 2013 et 2014. Et c’est le premier titre en Liga MX pour d’autres trentenaires comme le superbe attaquant Ángel Mena, le latéral ultra-offensif Fernando Navarro ou bien le portier Rodolfo Cota.

Ce titre est celui de l’expérience, mais aussi celui du travail à long terme. Si habituée aux projets avortés et à la culture du résultat qu’exigent les tournois courts, la Liga MX a pu consacrer le travail réalisé par Ignacio Ambriz, lui qui avait perdu une finale de Clausura 2019 face aux Tigres d’André-Pierre Gignac. Car cela fait deux ans et demi que Nacho façonne son León, la plus belle équipe du tournoi. Mais c’est bien à l’expérience et à la roublardise que le superlíder, battu une seule fois durant ce tournoi Guard1anes 2020, a disputé cette finale face à l’innocente fébrilité des Pumas.

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Un León tout en maîtrise

Car si León mérite sa victoire, l’UNAM, le dauphin a mené le jeu lors de cette finale. Lors d’un match aller plutôt stérile mais haletant, les Universitarios ont ouvert la marque, Carlos González reprenant de la tête un long centre de Carlos Gutiérrez (71’, 1-0). Les Pumas jouaient alors leur meilleur football et auraient pu doubler la mise par Vigón. Mais ils auraient aussi pu perdre leur gardien, si Emmanuel Gigliotti n’avait pas laissé nonchalamment traîner ses pattes sur le crâne de Julio González, déjà au sol et muni du ballon. Le VAR n’est pas intervenu et le portier a pu reprendre sa place. Le jeu rugueux de León a été puni, Stiven Bareiro encaissant un carton rouge. Et alors qu’ils maîtrisaient les débats, les Pumas ont vu Gigliotti mettre un but de renard dans le temps additionnel. Ou comment un match raté s’est transformé en bonne pioche pour León (90e, 1-1).

La règle du but à l’extérieur ne comptant pas, il fallait un vainqueur lors de ce match retour. Après un bon début de match, les locaux ont ouvert le score via Gigliotti, double buteur sur cette finale malgré un tournoi emprunté (12e, 1-0). Les Pumas devaient réagir. Résultat d’un tournoi éreintant pour un effectif d’une quinzaine de joueurs en surchauffe, Carlos Gutiérrez puis Johan Vásquez, intraitable en défense, se sont claqués. Le jeu, débridé en première période puis haché en deuxième, n’a fait que confirmer une chose : León était venu gagner et non pas seulement jouer cette finale. Basée sur une colonne vertébrale de trentenaires mais dans la forme de leur vie, l’équipe était bâtie pour ce titre, définitivement scellé après le but sur contre de l’entrant Yairo Moreno (83e,2-0).

La consécration pour Ambriz

Le 13 décembre est un jour maudit pour Pumas : l’UNAM avait perdu sa dernière finale il y a cinq ans jour pour jour, aux tirs au but, pour le premier trophée de Gignac. Avec un effectif si serré et où les joueurs auront surperformé, il sera difficile de voir les voir rééditer l’exploit. Il faudrait que le buteur Juan Dinenno, le milieu Juan Vigón ou les défenseurs Johan Vásquez et Nicolas Freire, mais aussi Andrés Lillini, coach des U17 encore l’été dernier, confirment leur niveau affiché. Chez les vainqueurs, Ignacio Ambriz, cinquante-cinq ans, conforte son statut d’entraîneur du moment ; le Mexique attendait depuis longtemps un substitut à Javier Aguirre. Nacho n’a pas renouvelé son contrat et se tient prêt pour un défi en Europe.

Diego-Tonatiuh Calmard
Diego-Tonatiuh Calmard
Etudiant journaliste franco-mexicain.Je ne suis qu’un mendiant de bon football (Eduardo Galeano).