Le football mexicain et ses originalités. Depuis le dernier tournoi, les équipes classées de la cinquième à la douzième place ont le droit de jouer un barrage pour ensuite rejoindre les quatre premiers du tournoi en Liguilla. Des équipes supposées solides n’ont pas montré de grandes choses et des surprises sont bien présentes, ce qui donne des quarts de finale indécis.
Santos (5e) - Querétaro (12e)
Il s’agit peut-être de la confrontation la plus déséquilibrée. Parce que Santos fait partie des équipes les plus solides et parce que Querétaro s’est qualifié par défaut sans rien montrer, à la faveur de ce format ouvert. Quelles sont les raisons qui peuvent nous laisser croire que Querétaro a une chance ? Sur une rencontre aller-retour, il y a peu d’arguments. Les Gallos comptabilisent plus de défaites que de victoires lors de ce Guard1anes 2021. Le vétéran Ángel Sepulveda réalise un beau tournoi, avec six buts en tant qu’ailier, mais les forces offensives sont peu nombreuses. De son côté, Santos possède l’une des meilleures défenses du championnat et sans aucun doute le futur de la sélection nationale aux cages, avec Carlos Acevedo. Le club de Torreón doit faire le travail pour espérer aller plus loin et monter en régime. Ils ne sont pas favoris, mais seront difficiles à sortir.
León (6e) - Toluca (11e)
Mal parti dans ce tournoi, en raison du peu de préparation à la suite du titre gagné lors de la finale du Guard1anes 2020, León revient en force et cette sixième place est un trompe l’œil ; la Fiera postule bien à sa propre succession et rêve d’un doublé comme lors de la saison 2013/14. Le meneur Luis Montes, élu meilleur joueur du dernier tournoi, est toujours là, et Ángel Mena le buteur aussi. Au milieu, l’équipe possède l’une des révélations du tournoi, le Mexicano-Argentin Santiago Colombatto. En face, León retrouve Toluca, qui avait bien commencé mais qui a sombré peu à peu, se qualifiant in-extremis pour les barrages. Les Diablos ne transcendent pas grand monde et les rumeurs vont déjà bon train concernant le successeur d’Hernan Cristante, arrivé en janvier pour son deuxième mandat. Seule satisfaction : Alexis Canelo, qui a fini meilleur buteur du tournoi, et qui pourrait débloquer la situation.
Atlas (7e) - Tigres (10e)
Ce barrage est peut-être le plus intéressant : une surprise, Atlas, qui a fini à une belle septième place, et Tigres, qui n’a cessé de décevoir durant ce Guard1anes 2021. C’est la première fois depuis plus d’une décennie que le club de l’université du Nuevo León termine à une telle place. Si l’effectif reste impressionnant, l’équipe est en fin de cycle et on sait déjà que le coach iconique Ricardo Ferretti ne sera pas prolongé. Voilà plus d’un an que ses Tigres ne proposent pas de jeu et s’en remettent aux coups de pied arrêtés (le défenseur Diego Reyes compte trois buts, autant que Gignac). Mais face à une équipe d’Atlas peu expérimentée, plus habituée à jouer le maintien que la Liguilla, il y a largement la place. D’autant que si Atlas déploie un jeu attrayant la plupart du temps, grâce au vétéran Aldo Rocha et le jeune Ángel Márquez, comme ce weekend sur la pelouse de Necaxa (1-5), l’équipe a perdu face aux gros, comme à Cruz Azul en mars ou à domicile face à León et Chivas le mois dernier. Tigres peut partir favori mais l’équipe d’Atlas peut nous concocter une belle surprise.
Pachuca (8e) - Chivas (9e)
Victor Manuel Vucetich peut remercier Jaime Lozano, le sélectionneur olympique. Depuis que José Macias, Uriel Antune et Alexis Vega ont permis au Mexique de remporter le mini-tournoi qualificatif aux JO, ces jeunes ont redynamisé l’attaque des Chivas. Longtemps hors-jeu, Guadalajara a donc obtenu son billet en remportant trois de ses quatre matchs au mois d’avril. Le jeu reste brouillon, mais la jeunesse mexicaine fait le travail. Si bien que malgré le fait d’avoir terminé derrière son prochain adversaire, le Troupeau sacré est favori. Car Pachuca a réalisé le même type de tournoi, en occupant jusqu’à la cinquième journée la place de lanterne rouge. Difficile de dire si Pachuca peut se permettre d’être ambitieux, mais les Tuzos peuvent compter sur leur pépite, Roberto de la Rosa, pour inquiéter les Chivas.
Finalement, ces doutes sur certaines équipes résident dans ce format qui permet à des équipes avec une différence de but en-dessous de 0 et un bilan négatif en termes de victoires, de croire au titre. Mais il ne faut pas non plus compter sur Querétaro pour soulever le trophée.
