Deuxième journée du groupe B avec pour Haïti le match de l’année face aux idoles brésilienne et pour l’Equateur, le match à ne pas rater face au Pérou sous peine de se compliquer l’avenir.

Début de soirée au Citrus Bowl d’Orlando où le Brésil affrontait une équipe d’Haïti qui, si elle s’était inclinée en ouverture, avait montré qu’elle avait de quoi lutter ou tout du moins résister, si elle parvenait à se libérer de la crainte du géant auriverde. Malheureusement pour eux, les Grenadiers n’ont jamais réussi.

Face au 4-3-3 classique de Dunga et son trio offensif Willian – Jonas – Coutinho, l’ultra-défensif 5-4-1 de Patrice Neveu condamnait Haïti à subir un attaque défense dès les premiers instants du match. Willian allumait la première mèche sur coup-franc dès la 2e minute, Coutinho se chauffait quelques instants plus tard, la stratégie choisie par Haïti avait de quoi inquiéter, on imaginait alors qu’un but brésilien pourrait faire tout voler en éclat. Il arrivait ainsi logiquement au quart d’heure sur une chevauchée de Philippe Coutinho. Moins d’un quart d’heure plus tard, Alves centrait, l’axe central haïtien se télescopait et Jonas pouvait offrir à Coutinho le but du doublé.

Les Grenadiers, si intéressants en ouverture, explosaient de toute part, tombant dans les travers habituels d’une sélection craignant son adversaire et faisant preuve d’une trop grande naïveté collective. A l’image du Costa Rica la veille face aux USA, malgré une défense à 5 et une ligne du milieu renforcée à 4, les espaces laissés par les Grenadiers étaient trop importants, les joueurs de Dunga avaient toute la liberté pour s’amuser entre les lignes. Le score allait enfler. Une mauvaise relance de Placide parvenait à Alves qui déposait le ballon sur la tête de Renato Augusto pour le 3-0, chaque offensive brésilienne était une occasion de but. Le scénario ne changeait pas d’un iota en seconde période, Haïti restait totalement désorganisé, laissait des boulevards aux auriverdes. Entré à la pause à la place d’un Jonas toujours aussi incapable de convertir les occasions qui lui avaient été offertes, Gabigol marquait le 4e but à l’heure de jeu, imité quelques instants plus tard par son coéquipier en club Lucas Lima.

Dans ce marasme, Haïti allait s’offrir un rayon de soleil. Nazon déposait Alves, servait Hilaire en retrait dont la frappe puissante était repoussée par Alisson dans les pieds de Marcelin, Haïti marquait son but que tout un peuple célébrait comme une victoire. Qu’importait ensuite le triplé de Coutinho et le doublé de Renato Augusto, qu’importe le score, 1-7, Haïti avait inscrit son but. On regrettera de ne pas avoir retrouvé des Grenadiers entreprenants comme ils l’avaient été en ouverture, sans doute le reflet d’une trop grande peur et d’un trop grand respect de l’adversaire du soir.

A peine le temps de digérer la goleada brésilienne que l’attendu Equateur – Pérou débutait, duel de prétendants à la deuxième place. Si la Blanquirroja avait fait le minimum en s’imposant en ouverture face à Haïti, la pression était sur les épaules de la Tri après le nul décroché face au Brésil. L’Equateur n’avait pas le choix, une défaite était tout simplement interdite.

Comme lors de son match d’ouverture, le onze inchangé de Gareca démarrait pied au plancher. Guerrero frappait dès la quarantième seconde et forçait Domínguez, suppléant de Dreer, à un premier arrêt. Quatre minutes plus tard, Christian Cueva humiliait Achilier, le Pérou ouvrait le score. Pression haute, vitesse, technique, la furia blanquirroja ne s’arrêtait pas, totalement étouffé, l’Equateur ne parvenait à sortir, tentait d’écoper comme il le pouvait et craquait une seconde fois sur une frappe en pivot d’Edison Flores. On venait à peine de passer la 10e minute, le Pérou avait assommé le début de match et relâchait un temps sa pression, l’esprit libre. D’autant qu’en contre, les hommes de Gareca restaient dangereux, à l’image de Revoredo dont la tête fuyait le cadre d’un Domínguez battu. L’Equateur allait alors enfin trouver le moyen de respirer, entrait enfin dans la rencontre, profitant, comme Haïti en ouverture, d’une baisse physique des Péruviens. Sur la première véritable occasion de la Tri, Enner Valencia, servi par Antonio, fusillait Gallese et ramenait les siens au score.

La fin de premier acte avait été clairement équatorienne, le début allait aussi l’être lorsque Miller Bolaños concluait une merveille de mouvement collectif seul face au but vide. Déjà magnifique, le match gagnait en suspense et intensité, l’Equateur avait pris le contrôle mais ne parvenait pas à déstabiliser une arrière garde péruvienne qui attendait patiemment le contre. Jaime Ayoví butait sur Gallese, en toute fin de rencontre Raúl Ruidíaz voyait sa frappe passer à quelques centimètres d’offrir la victoire aux siens, victoire qui aurait été synonyme de qualification. Il n’en sera rien. Avec quatre points en deux matchs, le Pérou rejoint le Brésil en tête, les deux équipes s’affronteront en clôture de la journée, un nul pourrait éliminer l’équipe péruvienne en cas de succès de l’Equateur face à Haïti.

Résultats

Classement

Feuilles de match

 
Brésil 7 – 1 Haïti

Copa América Centenario – Groupe B – 2e journée

Estadio Camping World – 28 241 spectateurs

Buts : Coutinho (14, 29 et 92), Renato Augusto (35 et 86), Gabriel (59), Lucas Lima (67) pour le Brésil, James Marcelin (69) pour Haïti

Arbitre : Mark Geiger

Avertissements : Casemiro et Goreux

Formations

Brésil : Alisson; Dani Alves, Marquinhos, Gil, Filipe Luis; Casemiro (Lucas Lima, m. 62), Elías (Walace, m. 72), Augusto; Coutinho, Willian, Jonas (Gabriel, m. 46). Entraîneur : Dunga.

Haiti : Johny Placide; Jean Alcenat (Jean-Eude Maurice, m. 83), Reginald Goreux, Jerome Mechack, Romain Genovois, Kim Jaggy; James Marcelin, Jean Alexandre (Max Hilaire, m. 62), Kevin Lafrance, Jeff Luois, Kervens Belfort (Duckens Nazon, m. 49). Entraîneur: Patrice Neveu.

Equateur 2 – 2 Pérou

Copa América Centenario – Groupe B – 2e journée

Estadio de la Universidad de Phoenix – 11 000 spectateurs

Buts : Enner Valencia (39) et Miller Bolaños (49) pour l’Equateur, Christian Cueva (4) et Edison Flores (12) pour le Pérou

Arbitre :Wilmar Roldán

Avertissements : Carlos Gruezo et Óscar Vlchez

Expulsion : Gabriel Achilier (m.93)

Formations

Equateur :Alexander Domínguez, Juan Carlos Paredes (Jaime Ayoví, m.46), Arturo Mina, Gabriel Achilier, Walter Ayoví, Antonio Valencia, Carlos Gruezo, Christian Novoa, Jefferson Montero (Juan Cazares, m.88), Miler Bolaños (Fidel Martínez, m.61), Enner Valencia. Seleccionador: Gustavo Quinteros

Pérou :Pedro Gallese, Renzo Revoredo, Christian Ramos, Alberto Rodríguez, Miguel Trauco, Renato Tapia, Óscar Vílchez (Raúl Ruidiaz m.72), Alejandro Honhberg (Andy Polo, m.49), Christian Cueva, Edison Flores (Yoshimar Yotún, m. 79) y Paolo Guerrero. Seleccionador: Ricardo Gareca.

 

Photo une : Mike Ehrmann/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.