Battu en ouverture par l’un des pays hôte, l’Uruguay n’avait d’autre choix que d’aller chercher un résultat face au Venezuela pour lancer véritablement sa Copa América. La douche aura été glaciale. Pendant ce temps, le Tri continue sa balade.

Après la défaite en ouverture, el Maestro Tabárez avait décidé de modifier son onze avant d’affronter le Venezuela. Outre Vecino suspendu, exit les Rolan, Álvaro Pereira et autres Nico Lodeiro, place à Gastón Silva, Álvaro González, Christian Stuani et Gastón Ramírez. Si l’état d’urgence n’était clairement pas encore à l’ordre du jour, premier de la phase de qualification pour la Russie, l’Uruguay jouait un Venezuela bon dernier de cette même phase, en proie à une crise sportive et institutionnelle qui, indépendamment du chaos social régnant au pays, faisait qu’il ne devrait pas y avoir de souci pour la Celeste. Mais l’arrivée de Rafael Dudamel pourrait bien avoir tout changé.

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Car d’entrée de partie, le Venezuela se plaçait parfaitement sur le terrain et utilisait la profondeur apportée par Adalberto Peñaranda pour menacer les cages de Muslera. La Vinotinto jouait plus juste, plus fluide, techniquement plus propre et allait ouvrir le score suite à une inspiration de génie d’Alejandro Guerra qui voyait Muslera avancé et tentait le lob de près de 45 mètres. Le portier Celeste déviait le ballon sur la barre mais en bon avant-centre, Salomón Rondón surgissait et poussait le ballon au fond. L’urgence commençait se faire sentir, le Venezuela contrôlait le leader du Sud et virait en tête à la pause.

Au retour des vestiaires, le scénario ne changeait pas. L’Uruguay tentait évidemment de pousser mais se montrait désordonné, sans réelle idée, sans justesse. Les minutes défilaient et le 2-0 était souvent bien plus proche que l’égalisation, les Vénézuéliens gâchant bon nombre d’occasions dans les 20 dernières minutes après avoir lancé des contres fulgurants. Guerra se promenait au milieu, le duo Adalberto Peñaranda - Josef Martínez posait des problèmes quasi-insolubles à l’arrière garde celeste, la Vinotinto jouait à un niveau auquel on ne l’avait pas vu depuis des mois (voire plus). Pourtant l’Uruguay aura des occasions pour revenir. De Gastón Ramírez qui manquait le cadre en passant par les mauvais choix constants des latéraux jusqu’aux incroyables ratés de Cavani, le plus incroyable restant celui de la 89e minute, rien n’y ferait. Luis Suárez pouvait pester sur le banc (lire Luis Suárez ne pouvait pas jouer), manquant de jeu, manquant d’inspiration, l’Uruguay s’incline face à un Venezuela convaincant et quitte la compétition dès la deuxième journée. C’est le premier coup de tonnerre de la Copa América Centenario.

Photo : MARK RALSTON/AFP/Getty Images

L’heure était donc venue pour le Mexique de plier définitivement le groupe en s’imposant face à la Jamaïque. Dans un Rose Bowl entièrement (ou presque) mexicain, les hommes d’Osorio ont fait le job, non sans difficulté. Fidèle à ce qu’il avait montré en ouverture, le Tri prenait le contrôle du ballon d’entrée du match mais se faisait piéger par la verticalité jamaïcaine, la première occasion était pour Donaldson qui manquait le cadre d’un but défendu par Memo Ochoa, l’un des nombreux changements du technicien colombien qui était notamment revenu au 4-3-3. L’occasion passée, si la Jamaïque cherchait avant tout à rester « bien en place » comme le ferait toute équipe de Ligue 1, le Tri appuyait sur les côtés, Miguel Layún ou Herrera cherchant à trouver un Chicharito seul en pointe. Alors que le premier quart d’heure touchait à son terme, Raúl Jiménez débordait côté droit, son centre trop long revenait sur Tecatito Corona qui déposait le ballon sur la tête de l’avant-centre de Leverkusen, le Rose Bowl chavirait, Javier Hernández n’est plus qu’à un but de Jared Borgetti au classement des buteurs historiques de la sélection.

Les Reggae Boyz ne se désorganisaient pas pour autant et se procuraient quelques belles situations, profitant des errements au marquage et des mauvaises relances de la défense mexicaine mais sans pour autant parvenir à véritablement inquiéter Ochoa jusqu’à l’énorme occasion de Michael Hector dont la frappe était sortie au prix d’un arrêt exceptionnel par l’ancien portier d’Ajaccio. La fin de premier acte était entièrement à l’avantage des hommes de Schäffer qui pêchaient par maladresse dans le dernier geste et pouvaient alors commencer à nourrir quelques regrets.

D’entrée de second acte, il manquait quelques centimètres pour que Chicharito ne vienne tuer le suspense, le cours du match pouvait reprendre là où la première période l’avait laissé. La Jamaïque se montrait patiente, laissait passer un premier quart d’heure à l’avantage des locaux et allait se procurer quelques situations, gâchées par un Clayton Donaldson peu inspiré. Entré en jeu à la 60e, Chucky Lozano allait alors entrer en piste, sur son premier débordement, il manquait de servir Chicharito d’un rien, une déviation de Blake, sur son deuxième véritable débordement, son ballon était contrôlé par Héctor Herrera puis revenait dans les pieds d’el Hermoso Oribe Peralta qui ne manquait pas de sceller le sort du match. Le Mexique s’impose pour la deuxième fois et jouera la première place face au Venezuela lors de la dernière journée.

 

Résultats

Classement

Feuilles de match

 
Uruguay 0 – 1 Venezuela

Copa América Centenario – Groupe C – 2ème journée

Lincoln Financial Field– 23 000 spectateurs

Buts : Salomón Rondón (36)

Arbitre : Patricio Loustau

Avertissements : Josef Martínez, Arquímedes Figuera et Luis Manuel Seija

Formations

Uruguay : Fernando Muslera; Maxi Pereira, Diego Godín, José María Giménez, Gastón Silva; Carlos Sánchez (Nicolás Lodeiro, m.78), Egidio Arévalo Ríos, Álvaro González (Mathías Corujo, m.80), Gastón Ramírez (Diego Rolan, m.73); Edinson Cavani, Christian Stuani. Entraîneur : Oscar Tabárez.

Venezuela : Daniel Hernández; Roberto Rosales (Alexander González, m.8), Wilker Ángel, Oswaldo Vizcarrondo, Rolf Feltscher; Alejandro Guerra, Tomás Rincón, Arquímedes Figuera (Rómulo Otero, m.79), Adalberto Peñaranda; Salomón Rondón (Luis Manuel Seijas, m.77), Josef Martínez. Entraîneur : Rafael Dudamel

Mexique 2 – 0 Jamaïque

Copa América Centenario – Groupe C – 2ème journée

Rose Bowl – 83 000 spectateurs

Buts :Javier Hernández (16) et Oribe Peralta (81)

Arbitre : Wilton Sampaio

Avertissement : Je-Vaughn Watson

Formations

Mexique : Guillermo Ochoa, Néstor Araujo, Yasser Corona, Rafael Márquez, Héctor Moreno, Miguel Layún, Héctor Herrera, Jesús Dueñas (Jesús Molina, m.72); Jesús Manuel Corona (Hirving Lozano, m.62), Raúl Jiménez, Javier Hernández (Oribe Peralta, m.78). Entraîneur : Juan Carlos Osorio.

Jamaïque : Andre Blake; Wes Morgan, Jermaine Taylor Adrian Mariappa, Je-Vaughn Watson; Michael Hector, Joel McAnuff (Michael Binns, m.62), Lee Williamson (Dever Orgill, m.77), Garath McCleary; Giles Barnes, Clayton Donaldson. Entraîneur : Winfried Schäffer

Photo une : NICHOLAS KAMM/AFP/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.