Dernier match, derniers frissons sur la Copa América Centenario. Dans un MetLife plein comme un œuf, l’Argentine de Messi espérait prendre sa revanche sur l’édition précédente et s’offrir un titre centenaire.

L’heure était enfin arrivée. Après trois semaines de compétition, le Chili allait défendre son premier et unique titre face à l’Argentine d’un Leo Messi plus ambitieux que jamais. Si les tribunes étaient en grande majorité argentines, sur le terrain, les deux formations étaient conformes à celles annoncées, le duel de 4-3-3 pouvait alors commencer.

Il ne fallait que 17 secondes pour qu’Ever Banega effectue la première frappe du match. On pensait alors que la partie serait différente de celle de l’an passé, que le jeu allait prendre le dessus, le collectif chilien s’opposant à la pression en haute altitude de l’Albiceleste. Il n’en fut rien. La faute à deux équipes se craignant et donc cherchant avant tout à imposer leur présence physique sur le terrain, quitte pas passer par des fautes assez grossières, la faute aussi à un arbitre brésilien, Heber Lopes, acteur principal d’une tragédie pour les amoureux de foot. Alors que Pipita Higuaín s’en était allé gâcher une occasion en or qu’il s’était créé tout seul, chipant le ballon dans les pieds de Gary Medel, seule erreur du Pitbull dans cette finale, on n’aura donc finalement vu que l’excentrique et totalement dépassé Heber Lopes.

L’arbitre brésilien allait distribuer des cartons jaunes à tout le monde, ne réfléchissant plus à ses gestes, quitte à ce qu’ils faussent le match. Marcelo Díaz recevait ainsi deux cartons jaunes pour deux fautes sur Messi, le premier mérité, le second plus que sévère. Ce carton changeait les plans de Pizzi mais le Chili ne se désorganisait pas pour autant, s’appuyant sur son jeu et surtout, sa volonté à créer du jeu. Ils allaient être aidés par l’exclusion aussi stupide que sévère également de Marcos Rojo qui forçait Mascherano à reculer pendant que Funes Mori prenait place sur le côté. Martino n’ayant pas voulu modifier ses plans, il coupait son équipe en deux, la faute à un Banega isolé et un Biglia inutile alors qu’Ángel di María véritablement pas remis de sa blessure se contentait de faire acte de présence. Dès lors, le Chili prenait le contrôle du ballon, parvenait à sortir de l’intense pressing des Higuaín et autres Messi, véritable leader de sa formation (dédicace à Diego), mais ne parvenait finalement pas à être dangereux. Au final, la pause intervenait sur un match nul sans but tout à fait logique dont le principal acteur avait été Héber Lopes.

Au retour des vestiaires, le Chili continuait d’avoir le contrôle de la possession mais ne parvenait pas réellement à se créer d’opportunités, laissant les meilleures situations à Messi et surtout à Agüero qui faisait une Higuaín sur la meilleure occasion de l’Albiceleste en seconde période. Lopes continuait d’arbitrer à l’envers (un jour, on saura comment il a été possible à Mercado de terminer ce match), la prolongation était inévitable, elle voyait Bravo sortir une tête du Kun quelques instants après que Romero avait gagné son duel face à Edu Vargas. Le scénario restait identique. Le Chili cherchait à construire mais ne se montrait pas assez menaçant, l’Argentine cherchait à exploiter les contres en donnant le ballon à un Messi terriblement seul au monde face aux pitbulls tout de rouge vêtus. Rien ne changeait donc, le score n’évoluait pas, comme l’an passé, la décision allait se faire aux tirs au but.

El Rey Arturo s’élançait le premier, butait sur Romero, l’Argentine y croyait. Mais sa Pulga manquait le cadre, le destin avait choisi son temps. Déjà atroce pendant les 120 minutes, Biglia poursuivait son « festival » en manquant son tir au but, Francisco el Gato Silva ne tremblait pas : le Chili conserve sa couronne et décroche sa deuxième Copa América. Juan Antonio Pizzi peut savourer, sa Roja est belle et bien de retour au niveau quel avait atteint il y a un an, en s’affirmant maître des Amériques, le Chili pourrait bien avoir définitivement modifié le paysage continental. L’Argentine quant à elle doit vivre avec un nouveau traumatisme et envisager de se trouver un sélectionneur capable de donner une once d’organisation pour permettre à une génération des plus talentueuse de s’exprimer.

Feuille de match

Argentine 0 (2) – (4) 0 Chili

Copa América Centenario – Finale

MetLife Stadium – 82 026 spectateurs

Tirs au but : 0-0 Vidal, 0-0 Messi, 1-0 Castillo, 1-1 Mascherano, 2-1 Aránguiz, 2-2 Agüero, 3-2 Beausejour, 3-2 Biglia, 4-2 Silva

Arbitre : Heber Lopes

Avertissements : Mascherano, Messi, Kranevitter, Vidal, Beausejour et Aránguiz

Expulsion : Marcelo Díaz (28’) et Marcos Rojo (43’)

Formations :

Argentine :Sergio Romero; Nicolás Otamendi, Marcos Rojo, Gabriel Mercado, Ramiro Funes Mori; Javier Mascherano, Lucas Biglia, Éver Banega (Erik Lamela, 111’); Ángel di María (Matías Kranevitter, 57’), Lionel Messi, Gonzalo Higuaín (Sergio Agüero, 69’). Entraîneur : Gerardo Martino.

Chili :Claudio Bravo; Mauricio Isla, Gary Medel, Gonzalo Jara, Jean Beausejour; Marcelo Díaz, Charles Aránguiz, Arturo Vidal; José Pedro Fuenzalida (Edson Puch, 79’), Eduardo Vargas (Nicolás Castillo, 109’), Alexis Sánchez (Francisco Silva, 103’). Entraîneur : Juan Antonio Pizzi.

Photo une : Mike Stobe/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.