Après avoir écrasé l’Atlético Tucumán, les Matadores ont rendez-vous ce dimanche à Córdoba pour y défier des Xeneizes qualifiés sans briller.

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La belle histoire continue pour le Tigre de Nestor Gorosito. Relégué en B Nacional, malgré une neuvième place au classement, après une fin de saison pleines d’émotions, l’équipe de Victoria a surfé sur son excellente dynamique pour se hisser en finale de cette Copa Superliga en montrant toutes les qualités mentales qu’a ce Matador.

Proche de se faire sortir dès le premier tour de cette Copa par Colón, les joueurs de Pipo Gorosito vont trouver les ressources pour remonter un retard de deux but. Au tour suivant, Tigre est une nouvelle fois proche de l’élimination. Défaits 2-1 à domicile face à Unión, les Matadores vont une nouvelle fois réagir au match retour. Après avoir concédé l’ouverture du score chez le Tatengue, Gorosito et sa bande vont inscrire trois buts en quarante-cinq minutes et doucher les espoirs des Santafesinos. En quart, Tigre est opposé au Racing, tout récent champion d’Argentine. Le Matador va d’abord remplir son contrat en s’imposant brillamment 2-0 dans son stade de José Dellagiovanna, avant de souffrir au Cilindro de Avellaneda au match retour. Dominé et mené au score 2-0 par le Racing, Tigre se dirige alors vers une séance de tirs au but que l’on pensait certaine. C’était sans compter sur les ressources mentales et sportives de cette équipe. Un golazo du jeune latéral Matías Pérez Acuña dans les arrêts de jeu permet aux Matadores de réduire le score et de s’offrir le scalp du Racing. Qualifié pour les demi-finales, Tigre avait déjà rempli son contrat. Mais les joueurs de Victoria ont décidé de prouver l’injustice sportive que représentent les « promedios » (règle déjà abrogée dans les divisions inférieures et qui pourrait bien être abolie en Superliga poussé par les bonnes performances de Tigre) et qui envoient une bonne équipe en deuxième division (et qui rappelle la relégation de River Plate). C’est donc face à l’Atlético Tucumán que se joue la place en finale. Face à un adversaire qui a impressionné à domicile contre River (victoire de l’Atlético 3-0) au tour précédent, Pipo Gorosito avait prévenu son équipe. Il faudra gagner et marquer plusieurs buts à domicile pour espérer survivre à l’enfer du Monumental de Tucumán. Le message de l'entraîneur est plutôt bien passé. Emmené par l’excellent Walter Montillo, Tigre explose l’équipe de Ricardo Zielinski et s’impose 5-0 dans un Dellagiovanna en fusion. Une avance confortable au moment de se rendre à San Miguel de Tucumán. Se contenter de bien défendre et contenir les assauts de l’adversaire le plus longtemps possible. Telle devait être la consigne de Gorosito. Bien en place défensivement, essayant de faire mal en contre, Tigre va trouver un précieux allié en la personne de Germán Delfino, arbitre au carton facile et qui va exclure Aliendro et Cabral, deux joueurs majeurs du système de Zielinski. À onze contre neuf pendant cinquante minutes et face à une équipe qui se jette en attaque, la sanction ne se fera pas attendre. Hugo Silveira ajuste son coup de tête, offre la victoire et la qualification en finale à Tigre. Cette place en finale leur garantit de jouer une compétition continentale en 2020 (pourtant relégué en B). Tigre jouera en Sudamericana en cas de défaite ou la Libertadores en cas de victoire contre Boca. Si l’adversaire est un géant, attention à ne pas prendre de haut une équipe qui a prouvé à plusieurs reprises qu’il n’avait peur de personne.

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Si voir Tigre en finale de Copa Superliga est inattendu, la présence de Boca Juniors ne surprendra personne. En finissant à la troisième place du championnat, les Xeneizes ont bénéficié d’un tour de moins. En huitième de finale, les Bosteros ont aisément disposé de Godoy Cruz. Une victoire 2-1 à Mendoza avant de finir le travail à la Bombonera sur une victoire 3-1 synonyme de qualification en quart pour l’équipe de Gustavo Alfaro. Le tour suivant est bien plus délicat à négocier. Face à un adversaire de grande qualité, Vélez, et qui ne s’arrête plus de progresser Boca doit ajouter une grande tension entre la hinchada du Fortín et Mauro Zárate. Détesté par les uns, adulé par les autres, Zárate cristallise toute la tension entre ces deux clubs. Une double confrontation aux destins quasi similaires. Un score nul et vierge à l’aller comme au retour. Un Vélez, qui joue, combine et maîtrise les deux rencontres sans parvenir à inscrire le moindre but. Les pibes de Gabriel Heinze ont beaucoup tenté et tombent, finalement, les armes à la main au terme d’une séance de tirs au but cruelle et qui permet aux Bosteros, pourtant sans solution, d’atteindre le tour suivant. Passés par la petite porte, les Bosteros se devaient de réagir lorsque le dernier de Superliga, Argentinos, se dresse sur leur chemin. Une demi-finale sans suspense pensait-on, jouait d’avance. Il n’en sera rien. Si le match aller montre les joueurs d’Alfaro maîtriser les débats, les imprécisions de Benedetto et Pavón privent Boca d’un succès qui lui tendait les bras et enchaîne un troisième match sans marquer, une éternité quand on s’appelle Boca Juniors. De retour dans leur jardin, les Bosteros ne devaient faire qu’une bouchée de ce Bicho. Pourtant les deux équipes font jeu égal et se procurent un grand nombre d’occasion. Pipa Benedetto, lancé seul vers le but manque son face à face contre Lucas Chávez, jeune portier d’Argentinos. On se dit alors que même sans gardien Boca n’arrivera pas à marquer tant les maladresses dans le dernier geste sont nombreuses. Les joueurs de Diego Dabove réagissent par leur carré magique : Mac Allister - Hauche - Batallini - Spinelli. À tour de rôle, ils permettent de mettre toute la défense boquense sous pression. Esteban Andrada se mettant en danger en lui-même lorsqu’il rate sa relance et offre une opportunité qui aurait pu être mieux négociée par Argentinos. Toujours dans l’incapacité de marquer, Boca s’expose. Heureusement pour Alfaro et les siens Matías Romero récolte un second carton jaune pour un tacle trop appuyé sur Emmanuel Más. En supériorité numérique, les Xeneizes vont finir par trouver la faille. Un centre parfait de Mauro Zárate au deuxième poteau. Lisandro López, resté aux avant-postes, s’appuie sur Elías Gómez pour envoyer le ballon dans le petit filet d’un Chávez qui ne parvient pas à dévier suffisamment le cuir. 1-0 au score à une trentaine de minutes du coup de sifflet final, autant de temps pour permettre à Boca de tuer le suspense ou à Argentinos de valider son billet pour la finale. Le prochain but sera déterminant, il n’arrivera jamais. Benedetto, seul aux six mètres manque encore le cadre sur une tête trop enlevée. L’attaquant boquense paraît marquer le coup physiquement, comme beaucoup de ses coéquipiers qui semblent éprouvés après cette longue saison. Tout juste entré dans le dernier quart d’heure, Boca va à son tour perdre un joueur. Et pas n’importe lequel, Iván Marcone, homme clé du système de Gustavo Alfaro, voit l’arbitre sortir son carton rouge après un tacle semelle en avant. Une décision cruelle en Argentine mais logique dans le reste du monde. Ce carton rouge est lourd de conséquence puisqu’il prive Marcone de finale (tout comme Nahitan Nández suspendu après un trop grand nombre de cartons jaunes reçus). À dix contre dix, le Bicho n’arrivera pas à inscrire ce petit but et laisse Boca filer vers la finale de la Copa Superliga.

Le tableau complet

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Nicolas De la Rua
Nicolas De la Rua
Un lobo amoureux du ballon rond qui se partage entre Choripán et Socca